Star Trek : La vie de Gene Roddenberry, ses démons et ses conflits relationnels

Date : 07 / 11 / 2007 à 00h05


Le site Trekdom a posté une interview de Susan Sackett, l’assistante de toujours de Gene Roddenberry, le créateur de Star Trek. En voici un extrait :

Votre autobiographie, Inside Trek : My Secret Life With Star Trek Creator Gene Roddenberry est touchante et donne au lecteur un aperçu fascinant de votre carrière d’écrivain et de votre implication dans l’univers de Star Trek ainsi que votre relation professionnelle et intime avec Gene Roddenberry. Pouvez vous nous dire ce qui a motivé à écrire ce livre ? Y a t-il un message central que vous souhaitez communiquer sur Roddenberry ou Star Trek ?


Lorsque Gene est mort, j’étais naturellement abattue. Il a été le centre de mon monde. Je n’ai jamais considéré le fait de travailler avec lui comme un vrai travail. C’était qui j’étais et ce que je faisais dans la vie. J’ai ressenti le besoin d’arranger mes pensées. Pendant des années, j’ai tenu un carnet de notre sur mes sentiments et mes expériences. Mais j’en avais encore plus dans ma tête à pencher sur le papier, j’ai donc commencé à écrire, plus pour moi, pour être sure de ne rien oublier, nos conversations, mes sentiments et mes expériences personnelles. Plusieurs pages plus tard, j’avais matière à faire un livre. J’ai donc décidé de m’y mettre et d’écrire un livre complet, mais toujours pour moi. Je l’ai mis de côté puis l’ai repris quelques années plus tard.

En 1999, j’avais un ami avec qui j’ai voulu partager ces pensées privées, je lui ai donc montré le manuscrit. Etant un Webmaster, il a pensé qu’il pourrait en faire un site web qui serait alimenté petit à petit et que l’on a appelé insidetrek.com. J’ai posté toutes les semaines une citation de Gene Roddenberry, venant d’interviews qu’il avait donné tout le long des ces années. On a aussi mis en ligne des photos de ma collection privée, ainsi que quelques souvenirs personnels que j’espérais vendre pour permettre au site de se maintenir financièrement.


On a fait payé une maigre cotisation pour que les gens puisse venir lire en ligne les chapitres. Un de nos membres était William Bernhardt, un mystérieux écrivain qui venait de lancer sa société d’édition à Tusla dans l’Oklahoma. Il m’a contacté et m’a demandé s’il pouvait publier une version papier de mon livre. Je connaissais son travail et j’en fut flattée ! J’ai travaillé avec lui de nombreux mois à arranger le manuscrit, puis en 2002 le livre est enfin sorti chez Hawk Publishing. J’ai des copies en vente sur mon site mais on peut aussi bien le trouver chez d’autres vendeurs en ligne ou non.

Pour faire court : écrire a été une thérapie pour moi !


Pour la deuxième partie de la question : y a t-il un message central que je souhaite faire passer ? Oui, le message est que Gene Roddenberry était l’une des personnes les plus douées de notre époque mais il avait aussi des démons qui le hantaient. Il était humain après tout. Je le vois comme un genre d’Ernest Hemingway scénariste. Brillant dans son travail, mais assailli de doutes, d’addictions et dépressif. Certaines fois, ces choses tournent au génie. J’ai aussi voulu que les gens voient un peu plus que la légende ou la personne publique. En temps qu’écrivain moi même et une des personnes la plus proche de lui, je m’en suis senti capable et eu comme l’obligation de le faire.

C’était un homme si complexe. Depuis sa mort, de nombreux ouvrages, les vôtres surtout, ont exposé son côté sombre, et plus spécialement ses problèmes de drogues et d’alcools mais aussi sa relation avec les femmes. L’ayant bien connu, ne trouvez vous pas qu’il était une contradiction ambulante ? Qu’il y avait une belle différence entre sa philosophie et sa façon de vivre ? Ou est-ce injuste de le réduire à cela ?


Non c’est assez juste. Mais on doit se rappeler qu’il était un produit de son temps. Il avait une saine libido. C’était un homme passionné par tout ce qu’il faisait : écrire, produire, manger, boire et oui, profiter des femmes. Il ne voyait pas d’inconvénient à vivre ses passions tout en écrivant sur l’égalité ou la sobriété. C’était des idéaux et des buts, et il était humain et non pas un robot ni un dieu qui soit l’icône de la perfection.

Je n’emploierais pas le terme « côté sombre ». Je pense qu’il a eu ses démons comme Hemingway qui l’ont poussé à s’auto-médicamenter. Il aurait pu être sous antidépresseurs mais à quel prix ? Est-ce que cela aurait calmé son esprit ? Avait-il une personnalité qui le rendait dépendant à tout ceci ? Je laisse cette décision aux psychologues (même si je mets quelques commentaires de médecins dans mon livre) Il avait ce type de génie que les gens de sa génération géraient avec de l’alcool ou de la cocaïne (assez bizarrement, pendant longtemps dans ce pays, la cocaïne était légal alors que l’alcool non). Cela devait être exaspérant d’être aussi créatif et de voir le produit de vos trippes donné au monde pour qu’il l’adore et aux critiques pour qu’ils le descendent. D’avoir toujours à se défendre des attaques inévitables des gens négatifs. Je ne défends pas ce qu’il a fait, j’essaie juste de comprendre ce qui l’a poussé à faire ces choses là de la façon dont il les a faites.


Des fans pensent aussi que la vision de Roddenberry était aussi contradictoire. Star Trek représente un futur dans lequel les différences culturelles et la tolérance sont célébré. Et en même temps, le rejet de Roddenberry pour les superstitions et les vieilles croyances religieuses avait sa place dans la série. A votre connaissance, avez vous été confronté à une quelconque tension entre son respect pour la diversité et son iconoclasme antireligieux ?

La diversité et les croyances religieuses sont des sujets totalement différents quand on parle de tolérance. On ne peut pas adhérer à deux idées contradictoires en même temps. Sa non croyance en l’illogisme des religions était conforme à sa propre philosophie. Cela ne veut pas dire qu’il ne permettait pas aux autres d’avoir des croyances. Il faisait juste des commentaires sur ces sujets en donnant son point de vue. En fait, lorsque son fils à donné une fête (juste avant que je commence à travailler pour lui), il a invité un rabbin, un pasteur et un prêtre à participer aux festivités.


Parce qu’il avait foi en l’humanité, il était remonté contre les croyances superstitieuses que vendent les religions. Il voulait voir progresser l’humanité et comme le soulignent maintenant des gens comme Richard Dawkins et Christopher Hitchens, s’embourber dans des croyances mesquines (mon dieu peut battre le tien, nous seuls suivons la véritable voie) empêche l’humanité de grandir. C’est dommage qu’il n’ait pas vécu assez longtemps pour voir l’émergence de cette nouvelle prise de conscience dans le pays, ce mouvement humaniste qui émerge.

Donc, oui il prônait la différence culturelle, la diversité des races et avait une opinion bien tranchée sur ce qui empêchait notre espèce de s’améliorer. Et je suis plutôt d’accord avec lui.


illustration Michal Szlazak


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