Noé : La critique du tome 3

Date : 01 / 04 / 2014 à 10h16

Par : Christophe Dasse

Sources :

Unification France

Noé
Tome 3 - Et les eaux envahirent la terre

• Éditeur : Le Lombard
• Dessin : Niko Henrichon
• Scénario : Darren Aronofsky & Ari Handel
• Sortie le : 14 mars 2014
• Nombre de pages : 64
• Taille : 23.7 x 31 cm
• ISBN : 9782803633272
• Prix : 14 € 99

Le déluge s’abat sur la Terre. Les hommes ont compris que leur seule chance de survie était l’immense navire construit par Noé et sa famille. Une armée innombrable prend l’Arche d’assaut. Mais hors de question de laisser un seul d’entre eux monter à bord. Noé se sent investi d’une mission divine. Et il est aussi un guerrier redoutable.

Décryptage :
Les premières gouttes d’eau promises commencent à tomber sur l’Arche qui est victime de l’assaut des barbares qui souhaitent s’en emparer et prendre place à bord afin d’éviter de mourir noyés. La bataille pour l’Arche avait déjà commencé et Noé doit protéger l’Arche mais la bataille se déroule aussi à l’intérieur. Cham avait fait monter à bord Na’eltamuk que va rejeter Noé et qui n’aura aucune chance à l’extérieur de l’Arche.
Tandis que les gardiens meurent les uns après les autres en protégeant l’Arche et sont délivrés de leur enveloppe charnelle, Akkad, le leader des barbares arrive toutefois à se hisser à bord après un combat acharné contre Noé qui l’avait pourtant laissé pour mort. Puis une fois que l’Arche est finalement dans l’eau et qu’il ne reste plus qu’eux, Noé doit encore porter le lourd fardeau de devoir refuser des hommes et des femmes promis à une mort certaine. Il ne peut sauver tout le monde, il le sait et sait aussi que l’Humanité doit en passer par là. Mais dans les profondeurs de l’Arche, Cham fomente sa vengeance.

L’histoire pose ici le problème de l’énorme responsabilité de Noé qui doit décider qui peut monter ou pas dans l’Arche et donc qui doit vivre et qui doit mourir. C’est un énorme fardeau pour un seul homme. C’est une histoire qui passe en huis-clos après la bataille du début de tome, ce qui provoque un changement radical dans le traitement de celle-ci. Forcément, même si certains aspect fantastiques se sont invités à l’histoire, il s’agit ici tout de même de rester fidèle à l’histoire biblique de Noé et de ses luttes pour sauver les siens et redonner vie à l’humanité en l’éradiquant une bonne fois pour toutes et repartir à zéro. L’explication biblique de la Genèse en est une parfaite illustration. La nature (ou Dieu) se rebelle contre l’homme qui ne mérite pas (plus) de vivre sur Terre de par ses nombreux péchés. On efface tout et on recommence. C’est un message écologique que l’on peut aussi comprendre à notre époque avec toutes les catastrophes naturelles qui nous font comprendre combien l’homme est allé trop loin dans sa conquête de la nature et nous mettent devant nos propres actes.

Le dessin est très beau, très en harmonie avec l’histoire qu’il raconte, alternant passages d’action et passages plus calmes, grandes cases muettes et cases plus petites mais jamais trop bavardes. Le dessin sait capturer tout le désarrois des protagonistes ainsi que l’amour qu’ils se portent malgré tout. On est en empathie avec ce personnage de Noé pour qui chaque décision est une lutte contre lui même, qu’il prend uniquement au nom de ses croyances. Il doit assumer toutes les conséquences de ses actes et se retrouve bien seul face à ses choix. L’intensité et la tension de l’histoire sont palpables dans ce tome dont la portée est plus spirituelle que fantastique et qui va mener vers la conclusion de l’histoire au destin connu mais dont les rebondissement finissent toujours par étonner. Un très bon troisième tome qui change du rythme des 2 premiers. Un tome prenant, haletant qui bien évidemment pousse vers le final que l’on peut imaginer passionnant.