Star Trek 11 : Dans la tête de J.J Abrams

Date : 11 / 05 / 2007 à 00h00


Jeffrey Jacob Abrams, appelé JJ par les fans est un féru de technologie qui a la réalisation et les histoires dans le sang. Fils de deux producteurs, Abrams a réalisé son premier film à effet spéciaux à l’age de 11 ans. Il s’agissait d’un film de monstres avec des amis et une caméra Super-8. Abrams a inséré ses propres monstres et effets spéciaux à la main, image par image. Depuis lors il est devenu l’homme orchestre du cinéma en cumulant les casquettes de producteur, scénariste, réalisateur et compositeur. Sont à mettre à son actif des séries comme Felicity, Alias et Lost (pour ne citer que les plus connues). Il a fait ses début de réalisateur cinéma avec Mission Impossible 3 et est prêt à remettre ça pour le prochain film Star Trek (qui devrait tourner autour de la jeunesse de Kirk et Spock et de leur première mission). Il est aussi en pourparler pour adapter la série des 7 livres de Stephen King : La tour sombre soit en film soit en une mini série pour la TV.

Il réponds ici à une interview de Wire News :


Cela fait 5 ans depuis le dernier film de Star Trek et beaucoup de gens pensent que la franchise s’épuise. Comment allez vous re-dynamiser le genre ?

C’est un peu tôt pour parler de Star Trek mais je peux vous dire combien je suis excité de participer à ce projet. Les gars avec qui je fais ça, Damon Lindelof, avec qui j’ai créé Lost, Bryan Burk, un producteur de Lost, Alex Kurtzman et Bob Orci, qui ont écrit le script de Star Trek sont très excités aussi. Au départ, je devais juste produire le film mais quand j’ai lu le script, je me suis dit que j’aurais l’air d’un idiot si je laissais quelqu’un d’autre le réaliser. C’est clairement amusant, plein d’émotion et une grande aventure endiablée. Alors j’ai pensé, si j’avais une chance de le faire alors pourquoi ne pas la saisir ? C’est pour ça que j’ai signé. Ça va être un film incroyablement amusant. Je n’arrive pas à croire qu’ils nous laissent le faire.


Avez-vous eu des retours de la communauté de fans et de scientifiques ?

Oh oui, c’est incroyable. Je veux dire pas seulement les Trekkers. J’utilise de brillants cerveaux et des futurologues qui m’aident à gérer cette partie scientifique. On serait fou de ne pas en tenir compte de l’information qui nous arrive.

Star Trek a eu une longue vie grâce aux rediffusions sur le câble, les films aussi ont participés à cette longévité mais le seul domaine où ça ne marche pas, c’est dans les jeux même si tout laissait penser que ça marcherait bien. Pourquoi d’après vous ça n’a pas décollé dans ce domaine ?

C’est quelque chose que j’aimerai bien aider, parce que j’adore les bons jeux. Les jeux basés sur les grandes licences ne marchent pas puisqu’ils misent uniquement sur le nom et non pas sur un game-play, une histoire et un contenu. On a ce qu’il faut pour faire de bons jeux, maintenant il faut trouver comment marier ces ingrédients pour faire des bons jeux.

La technologie informatique rend le travail de réalisation et d’effets spéciaux de plus en plus facile. Il n’y a qu’à voir les réalisations des fans de Star Trek. Les avez-vous vu ? Si oui avez vous un favori ?


(il hoche la tête avec enthousiasme) J’en ai vu quelques uns. Je ne peux pas en citer un en particulier, mais certains sont incroyablement drôles. J’ai vu que certains étaient faits avec beaucoup de passion et sont très impressionnants. J’adore voir ces créations de qui que ce soit, faites à partir d’une base existante où les ressources et les outils sont disponibles. J’aime cette idée de créateurs qui utilisent les créations d’autres gens (comme les logiciels 3D par exemple) ou les leurs pour créer à leur tour. Je suis moi même tout le temps en train de créer de nouveaux trucs, donc c’est une bonne chose que cet élan créatif.

Est-ce que vos enfants partagent votre engouement pour les nouvelles technologies ?

C’est amusant. Je pense qu’on a une passion et une obsession pour quelque chose sans que ce soit forcement omniprésent. En grandissant, ce n’était pas omniprésent pour moi mais plus une envie que j’avais. Mais maintenant les enfants sont entourés par ces nouvelles technologie. Notre bébé de 13 mois, quand il se ballade, sait très bien où sont les boutons on/off sur chaque appareil. Il a compris que c’était les petites led verte ou rouge. Vous pouvez mettre les mêmes appareils devant ma grand-mère, elle restera plantée devant sans savoir quoi faire.


Vous citez La quatrième dimension de Rod Serling et Aristote comme sources d’inspiration. Vous avez même dit lors d’une interview que tout ce que Rod Serling ne pouvait pas faire avait été couvert par Aristote. Ces deux influences sont assez évidentes dans Lost. Que prenez vous de chacun d’eux ?

De façon assez évidente, Aristote représente la structure, la structure de l’histoire, vous savez, le début, le milieu et la fin. Les règles les plus fondamentales. Vous pouvez la colorer, la décorer, la compliquer et en parler, mais on en revient tout le temps à la même chose, Quel est l’histoire ? Où est le début ? Où nous mène t-elle ? Rod Serling est pour moi une inspiration pour bon nombre de raisons, fondamentalement, il a bien compris comment allier histoire et profondeur des personanges. Et le respect qu’il avait pour ses personnages et son public était énorme. Il écrivait sur des choses qui avaient une signification pour lui en se servant d’allégories tout en racontant des histoire d’aliens et de monstres, mais c’était des sujets qui lui tenaient à cœur, que ce soit la peur des Russes, que ce soit les mystères, la peur et la soif des voyages dans l’espace, que ce soit le racisme ou la politique ou quoi que ce soit qu’il ait toujours combattu.


Sterling avait toujours des personnages opprimés, bouleversants, drôles et parfois même étranges. Il peignait le portrait de ces gens que vous voudriez voir partout. Il les mettait juste dans une situation ultime, extrême, folle et souvent surnaturelle et emmenait avec lui les spectateurs. Des personnages ordinaires dans des situations extraordinaires... C’est mon truc favori.
Avec Lost, on a essayé de mettre des personnages qu’on a envie de voir dans des situations intéressantes.

Je pense que ce qui a tant fait parler les gens à propos de Lost c’est le fait qu’à la fin de la saison 1 vous ne faisiez pas uniquement que raconter une histoire sur des personnages mais vous les confrontiez à des problèmes philosophiques à propos du destin, du libre arbitre, et du conflit entre la science et la religion.

C’était franchement le but. Mais je ne dirai pas que c’était l’objectif. Le secret, l’histoire qu’on voulait raconter, était vraiment à propos des relations entre les personnages qui se retrouvent dans cette situation. Le parcours pour moi est la chose la plus importante. Et je pense que chaque drame qui est bien fait doit toucher tout ces sujets. Regardez tous les drama qui marchent bien, tous parlent de politique, de religion, de sexisme ou de racisme. Nous on fait ça mais avec en plus un monstre, c’est beaucoup plus sympa.


Vous avez évoqué le fait que de temps en temps les spectateurs voyaient quelque chose de significatif dans une scène que les scénaristes voyaient comme insignifiants et que cela pouvait amener les scénaristes à revisiter leur histoire. Quelle est donc la part de dialogue entre les créateurs/scénaristes et les spectateurs ?

C’est un outils que l’on utilise, ce n’est pas le seul. Ne pas en tenir compte serait ridicule. Je pense juste que certains prennent cela tellement à cœur qu’ils voudraient vous dicter ce que vous devez faire de la série.

Voyons votre projet d’adapter du Stephen King, La tour sombre n’a pas eu un très bon accueil critique, ni de la part de professionnel ni de la part des vrais fans de King. Qu’est-ce qui vous attire dans ce projet ?


C’est quelque chose dont on discute avec Stephen. C’est trop tôt pour moi de dire qu’on va officiellement le faire parce qu’on en est à la période de discussion. J’adore La tour sombre. Damon Lindelof est obsédé par le livre. On a rencontré Stephen qui est le meilleur et avec qui on s’est très bien entendu. C’est très excitant puisque c’est un grand récit épique. C’est un peu son Seigneur des anneaux à lui. Je pense qu’il y a vraiment un potentiel à en faire beaucoup plus que ça. Toute cette histoire de western, avec ce héros de type western spaghetti dans ce paysage donne un effet limite iconique.

La tour sombre traite de problèmes comme le libre arbitre, la destiné et le sens de la vie de la même manière que Lost peut le faire. En regardant votre travail, les thèmes de l’évolution psychologique et émotionnelle semble être le moteur de beaucoup de vos projets. Essayez vous de régler des problèmes de vie à travers de votre travail ?


La question inévitable et constante qui est : quel est la meilleur chose à faire dans chacune des situations. Comment puis-je être un meilleur père, de meilleurs parents, une meilleur personne ? J’ai horreur de me replonger dans ce que j’ai écris pou voir ce que j’ai voulu dire et pourquoi je l’ai fait. Par exemple, A propos d’Henry (qu’Abrams a écrit), c’est à propos d’un gars qui basiquement se trouve et n’aime pas ce qu’il trouve. Pour moi le personnage intéressant n’est pas celui qui n’a pas de défauts. Par nature, je pense que quand vous voyez un personnage que vous avez envie de suivre c’est parce qu’il y a une évolution nécessaire dans ce personnage. Je pense que les meilleurs histoires du moment sont des histoires avec un personnage qui a un défaut clé qu’il doit arranger et c’est le genre d’histoire que le public adore.

Il a aussi un fort sous-entendu d’évolution spirituelle dans Lost et dans La Tour Sombre. Est-ce que ça apparaît consciemment dans tous les projets auxquels vous êtes attachés ?

Je pense qu’il est difficile d’examiner la vie de quelqu’un sans que la foi fasse parti de la discussion. Un de mes films préféré est Au delà du réel (1980), qui examine cela en profondeur, l’idée de la foi et sa raison, dans notre existence. Dans ce film, dont le script (très bon script) est de Paddy Chayevsky, conclu sur le fait qu’il n’y a rien au delà et que seul l’amour a de l’importance. Ceci est pour moi, un exemple de grand film qui traite ouvertement de la lutte du questionnement de l’existence. Ce qui pour moi est fascinant .Je ne pense pas que je pourrais en faire le sujet central d’un de mes projet mais je pense qu’en sous-entendu d’une histoire, c’est dur de l’éviter.


Star Trek est Copyright © ViacomCBS Tous droits réservés. Star Trek, ses personnages et photos de production sont la propriété de ViacomCBS



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