Chien blanc : La critique
CHIEN BLANC
Date de sortie : 22/05/2024
Titre original : Chien blanc
Durée du film : 1 h 36
Réalisateur : Anaïs Barbeau-Lavalette
Scénaristes : Anaïs Barbeau-Lavalette, Valérie Beaugrand-Champagne d’après l’œuvre de Romain Gary
Interprètes : Denis Ménochet, Kacey Rohl, K.C. Collins, Peter Bryant, Jhaleil Swaby, Chip Chuipka, Laurence Lemaire, Melissa Toussaint
LA CRITIQUE
Chien Blanc est la très bonne adaptation originale du roman éponyme de Romain Gary qui revient sur la genèse du livre à travers la vie de l’auteur et de sa femme Jean Seberg aux États-Unis.
La réalisatrice Anaïs Barbeau-Lavalette a d’ailleurs tenu à être extrêmement crédible avec sa co-scénariste Valérie Beaugrand-Champagne. Elle a rencontré le fils du couple et a longuement parlé avec lui de cette période américaine. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle a décidé de le faire apparaître enfant dans son récit.
On va ainsi suivre la vie du couple, alors que l’adoption d’un chien va servir de point de départ à l’histoire du romancier. À travers sa vie de famille, on découvre aussi le combat de sa femme Jean Seberg pour les droits des Afro-américains et la manière dont il perçoit son combat.
Le film d’Anaïs Barbeau-Lavalette est très réussi et entraîne facilement le spectateur au cœur de cette période pas si lointaine que cela où la ségrégation faisait rage. À travers ce chien dressé pour attaquer les Afro-américains, c’est un visage bien sombre des États-Unis qui est présenté.
L’œuvre bénéficie de la remarquable interprétation de Denis Ménochet extrêmement juste en écrivain engagé. Kacey Rohl est excellente dans le rôle de son épouse se battant aux côtés de ceux qui veulent avoir les mêmes droits que les populations blanches. K.C. Collins est très bon en dresseur de chiens qui doit rééduquer celui de la famille.
La reconstitution de la fin des années 60 aux États-Unis est fort bien faite et on a vraiment l’impression de se plonger dans cette période extrêmement agitée socialement dont on voit parfaitement la haine entre les individus, alors que Martin Luther King est assassiné et que les haines raciales mettent le pays à feu et à sang.
La très belle photographie de Jonathan Decoste renforce l’atmosphère qui se déploie dans le film. Il capte parfaitement aussi bien les moments intimes que ceux focalisés sur le chien et met bien à l’honneur les manifestations impressionnantes qui ont lieu dans tous le pays.
De plus, les passages tournant autour de l’animal sont particulièrement spectaculaires et montrent bien la manière dont un chien peut devenir une arme impitoyable aux mains de ceux qui vont le dresser pour agresser et tuer. Celui-ci est particulièrement impressionnant et crédible et offre des séquences marquantes.
À travers cette histoire pas si ancienne, c’est l’humanité qui est montrée sans fard avec aussi bien ses côtés positifs que ceux plus négatifs et violents. Alors que le couple est aussi au cœur du récit et que la relation entre les deux protagonistes principaux est décrite avec une grande délicatesse.
Chien Blanc est un très bon film mettant en valeur d’une manière différente le roman éponyme de Romain Gary étroitement entremêlé avec la propre existence de l’auteur et les combats de sa femme au cœur d’une époque très mouvementée aux États-Unis. Cette belle histoire est formidablement mise en scène et interprétée avec brio. Aussi, il serait dommage de passer à côté d’un récit permettant de se plonger dans un passé récent qu’il ne faut surtout pas oublier.
Vous pouvez découvrir ci-dessous la petite vidéo revenant sur la session de questions-réponses que la réalisatrice a tenu avec le public lors de son avant-première. Quant au livre de Romain Gary, une réédition est mise en vente à partir du jeudi 16 mai grâce aux Editions Folio/Gallimard.
Efficace et touchant.
SYNOPSIS
1968 - Etats-Unis. Martin Luther King est assassiné et les haines raciales mettent le pays à feu et à sang. Romain Gary et sa femme l’actrice Jean Seberg, qui vivent à Los Angeles, recueillent un chien égaré, dressé exclusivement pour attaquer les Noirs : un chien blanc. L’écrivain, amoureux des animaux, refuse de le faire euthanasier, au risque de mettre en péril sa relation avec Jean, militante pour les droits civiques et très active au sein des Black Panthers.
VIDÉOS
Bande annonce :
Session de questions-réponses avec la réalisatrice Anaïs Barbeau-Lavalette :
FICHE TECHNIQUE
Photographie : Jonathan Decoste
Montage : Richard Comeau
Musique : Mathieu Charbonneau, Ralph Joseph, Christophe Lamarche-Ledoux
Costumes : Sophie Lefebvre
Producteur : Nicole Robert pour Go Films
Distributeur : Destiny Films
LIENS
GALERIE PHOTOS
Credit photo Vivien Gaumand
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