Star Trek 11 - Conférence de Presse Paris : Le compte rendu



Le mardi 14 octobre, l’Hotel Parc Hyatt a ouvert ses portes au monde Trekkien. Chef de file attendu, l’audacieux J.J Abrams. Le chef d’orchestre était accompagné de certains des acteurs qu’il a dirigé pour le dernier opus de Star Trek, qui sortira en salle le 6 mai. Chris Pine (Kirk), Zachary Quinto (Spock), Zoë Saldana (Uhura), et Eric Bana (Nero) se sont prêtés au jeu.

Star Trek n’est pas une franchise simple à aborder. Forte de quarante années de diffusion télévisée, la série compte 726 épisodes et 10 films. Dans son giron, une communauté de fans parmi les plus assidus, au regard parfois très critique. Star Trek a transcendé le statut de série télévisée, est devenue une école de pensée pour un noyau communautaire foisonnant.


Dans ce contexte, J.J Abrams a eu l’audace de s’attaquer à ce joyau de la culture SF, qui en est à défaut le plus célèbre représentant. L’occasion pour Unification de s’insérer dans les arcanes du projet le plus attendu de l’année, et certainement le plus ciblé par les trekkers de tout poils.

J.J, avez-vous eu une totale liberté d’action sur ce nouveau Star Trek ?

J.J. : C’est un défi de devoir recréer une série qui a 40 ans. J’ai opté pour une approche de non-fan, j’ai voulu faire un divertissement mais qui ne soit en rien insultant pour les fans. Je voulais faire ma version de la série originale, me faire plaisir et retrouver Kirk et Spock. Le film était plutôt fait dans le but d’élargir le public.


Chris, Y a-t-il eu un passage de témoin de la part de William Shatner ?

C. P : Quand j’ai su que j’avais le rôle, je lui ai écrit une lettre pour me présenter, lui dire combien je respectais son travail et combien j’allais faire de mon mieux pour faire honneur à son personnage. Nous devions nous rencontrer, mais il était très occupé à tourner la fin de Boston Legal donc ça ne s’est pas fait. J’espère avoir l’occasion de le faire bientôt.

J.J., Cloverfield faisant référence aux monstres des années cinquante, Mission : Impossible III et Star Trek étant des adaptation de séries TV, est-il impossible d’être original aujourd’hui au cinéma ?


J.J. : Je n’aurais jamais pensé faire une autre suite d’une chose commencée par Leonard Nimoy, il y a quarante ans ! Puis quand on m’a proposé le film, on m’a dit qu’il y en avait dix avant celui-là ! Pffffff ! Vous savez, il ne s’agissait pas d’un calcul cynique. Les deux derniers films et les derniers épisodes TV n’ont pas marché comme c’était attendu. Star Trek est mort dans beaucoup de pays et pas très en forme dans le mien. J’adore les personnages et je me suis dit qu’il y avait un énorme potentiel émotionnel pour remonter Star Trek.

Eric, vous qui aimez les belles voitures et avez fait un documentaire sur la vôtre récemment, comment trouvez-vous votre vaisseau dans Star Trek ?


E. B : Le Narada est un vaisseau qui a un look assez dur. Il a tous ses boyaux à l’air. Les fils pendent de partout. Il a un design très audacieux. Il est comme un animal vivant. Très différent du luxueux Enterprise. Disons que eux, c’est la Mercedes, moi la Lamborghini !

J.J., par rapport à la bande-annonce, il semble y avoir des scènes coupées. Pourquoi les avoir retirées du film ?

J.J. : J’adore ces scènes, elles sont très chouettes et vous les verrez probablement sur le DVD du film. Disons qu’elles ne me semblaient pas essentielles dans la progression de l’histoire. Vous n’avez pas besoin de voir Nero sortir de prison pour comprendre ses motivations. Vous n’avez pas besoin de comprendre pourquoi il perd un bout de son oreille. De même, Spock bébé n’apportait pas grand chose à la narration.


J.J., quelle approche avez-vous adoptée pour porter à l’écran une série des années soixante ?

J.J : La question que nous nous sommes posée, c’est : est-ce que le futur vu par les années soixante est encore d’actualité ? Nous nous sommes posée cette question pour les décors, les costumes, les communicateurs qui ressemblent aux i-phones d’aujourd’hui, etc. Nous n’avons pas changé l’univers de Star Trek globalement, mais nous avons pris toute une série de décisions chque jour sur chaque aspect du film. Mais la technologie n’est pas tout, et comme Gene Roddenberry, nous nous sommes attachés à bien écrire les personnages qui sont les éléments fondamentaux de Star Trek.


Dernièrement, pour les blagues du 1er avril, une histoire d’amour entre Kirk et Spock a été avancée. Selon vous, pourrions-nous voir un jour une histoire avec des personnages principaux gays dans Star Trek ?

J.J : Je l’espère ! C’est une des particularités de l’œuvre de Rodenberry. Il a écrit une histoire où tout peut arriver, une histoire sur l’humanité entière. Que les personnages soit hétéro ou homo, d’ici ou d’ailleurs, le futur qu’il a décrit englobe tout. Pour moi, c’est une vision merveilleuse et optimiste de notre avenir, une vision pleine d’espoir, de collaboration. Un futur où l’humanité survit grâce à cette collaboration. Je suis fan de ces films noirs, sanglants, post-apocalyptiques, mais je trouve très intéressant de travailler sur un film qui offre une vision plus optimiste de notre futur.


Zachary, vous avez pu travailler avec Leonard Nimoy pendant le tournage, comment cela s’est-il passé ?

Z. Q : En effet, j’ai pu travailler avec lui depuis le début. Il fallait que je rentre dans le rôle, et je savais qu’il m’aiderait dans cette tâche. Ce que j’ignorais, c’est à quel point il serait disponible et ouvert. Cette expérience fut un honneur pour moi, et c’est vraiment un plaisir de pouvoir dire que nous sommes devenus amis. Je ne voulais pas imiter Leonard, mais connaître l’impact de Spock sur sa vie.

Zoë, avez vous rencontré Nichelle Nichols ?


Z. S : Après avoir accepté le rôle, j’ai eu peur de ne pas y arriver, et de décevoir J.J par la même occasion. J’ai fait beaucoup de recherches sur le personnage, j’en ai parlé avec JJ. Nichelle est venue sur le tournage un jour, pour déjeuner avec JJ. Je n’ai pas déjeuné avec eux mais j’ai pu lui parler longuement après. J’ai compris alors ce petit quelque chose qui me manquait pour réellement interpréter Uhura : je n’ai pas cherché à imiter Nichelle, mais à lui ressembler en conservant la grâce et l’élégance de Uhura.

J.J., pensez-vous qu’il soit possible de faire la séquelle d’une préquelle ?

J.J : Cela s’appelle un remake !


J.J., est-il possible selon vous de relancer la franchise Star Trek, de créer une nouvelle série à partir de ce film ?

J.J : Je ne sais pas si c’est possible, c’est CBS qui possède les droits de la franchise pour les séries télé. Mais je suis tombé amoureux de ces personnages, et je pense que quelque chose pourrait exister après ce film.

J.J., quels étaient vos rêves d’enfants ? Et que pensez-vous de ce surnom que certains vous donnent : « le pape des geeks » ?

J.J : J’aimais beaucoup les séries comme la 4ème dimension ou les films de désastre, les films comme La planète des singes. J’ai la chance aujourd’hui de pouvoir travailler exactement sur ce qui me faisait rêver étant enfant. Le pape des geeks ? C’est réellement un honneur de travailler sur ce que j’aimais étant enfant, et que mon nom soit associé à cela.


Leonard Nimoy participe également au film. Quelle a été son intervention sur les personnages ou le scénario ?

J.J : Leonard Nimoy voulait connaître le scénario avant d’accepter de participer à ce film. Les scénaristes ont écrit le scénario, nous le lui avons transmis. C’était effrayant, je me suis dit ’ s’il n’aime pas, ça sera une catastrophe ! ’. Mais il a accepté, et ce fut un honneur de travailler avec lui.
Leonard ne pensait pas revenir dans Star Trek, remettre ses fameuses oreilles. Ce fut un grand moment d’émotion pour lui. Il a été très courtois et d’une grande aide : ce fut un vrai passage de relai entre Leonard et Star Trek 11.

Z. Q : Je me suis vraiment senti soutenu par Leonard. Il ne m’a jamais jugé, mais m’a donné ce qu’il fallait pour que je fasse mon personnage de Spock.


Il y a dans Star Trek un affrontement entre la foi et la science, comme il y en avait eu un dans Lost, entre Jack et Lock. Est-ce un hasard ou une obsession ?

J.J : J’ai surtout participé à la première saison de Lost, c’est Damon Lindelof qui a vraiment produit la suite, et notamment sur ce débat foi/science. Je pense en revanche que le débat ne soit pas aussi simple que cela. Je pense que la science fiction n’est pas une histoire de technologie, mais une histoire humaine. J’aime cette idée de foi en l’humanité, de foi en l’autre. Finalement c’est ainsi que les protagonistes s’en sortent. En travaillant ensemble.


Si un film devait naître d’Alias ou de Lost, que voudriez-vous garder absolument ?

J.J : Si la question se pose un jour, je ne dirais qu’une chose : bonne chance !

Eric, quelle impression cela fait il de jouer un personnage si différent de vous ?

J.J : Je parlais récemment du film avec un réalisateur, qui m’a demandé « qui joue le méchant dans ton film ? », et qui a été surpris lorsque je le lui ai dit : il n’avait pas du tout reconnu Eric !

E. B : Il est difficile aujourd’hui de jouer des personnages si différents à Hollywood, et je trouve très séduisante l’idée de jouer un rôle incognito. Au départ lorsque j’ai reçu l’appel pour ce film, j’étais sceptique. Mon intérêt est apparu lorsque évidemment j’ai su que J.J serait le réalisateur, que j’ai lu le script qui me paraissait vraiment intéressant, et ce fait d’être ce personnage méconnaissable.

Photos © Frank Mikanowski - Jean Régis de Vanssay - David Ridel - Unification 2009


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