Sugar : Critique de la saison 1

 Date de diffusion : du 05/04/2024 au 17/05/2024
 Plate-forme de diffusion : Apple TV+
 Épisodes : 1.03, Shibuya Crossing - 1.04, L’idéaliste - 1.05, Banni - 1.06, Rentrer chez soi - 1.07, Amis ou ennemis - 1.08, Adieu
 Réalisateur : Fernando Meirelles
 Scénariste : Mark Protosevitch
 Interprètes : Colin Farrell, Kirby (Howell-Baptiste), Amy Ryan, James Cromwell, Anna Gunn, Dennis Boutsikaris, Nate Corddry, Sydney Chandler, Alex Hernandez, Massi Furlan, Eric Lange, Miguel Sandoval, Paul Schulze, Scott Lawrence, Elizabeth Anweis, Jon Beavers

Ah la la ! Que dire de Sugar alors que la saison s’achève sur la série "policière" de Apple TV+ ? Elle avait superbement commencé, mettant en scène un véritable détective privé américain comme on les aime tant, et comme on n’en voyait plus à la télévision depuis un certain temps. Mais les choses ont dérapé quand dans un certain épisode, les évènements prenaient une direction inimaginable et complètement dénuée de tout sens narratif.

Replantons le décor. John Sugar est un détective privé bien sous tout rapport, talentueux, intuitif et franchement classe. Se présentant toujours avec un costume impeccable, et hors de prix, le voilà engagé par un célèbre producteur de cinéma pour rechercher sa petite-fille disparue, qui, soit dit en passant, est une ex-junkie notoire. L’enquête du privé le mènera dans les méandres d’une dynastie familiale tordue, mettant au jour des évènements bien sombres dans l’entourage de la jeune femme disparue : une mère décédée dans d’étranges circonstances, un père, un grand frère, et une belle-mère ayant la tête enfoncée le plus possible dans les travers d’une industrie du divertissement qui a perdu son âme depuis bien longtemps, et un grand-père malade quelque peu tendancieux.

Si tout au long des six premiers épisodes, la série se déroulait telle une véritable oeuvre télévisuelle de type policier, le sixième épisode a franchement dérapé sur un terrain SF très glissant. Et si Sugar n’a pas fait dans la surenchère à ce moment-là, on se pose quand même une question : Pourquoi ? Pourquoi une telle déviation ? D’autant que, même après cette révélation venue d’ailleurs, la série a quand même réussi à garder son cap : mener à terme l’enquête du détective privé, et mettant à jour une certaine conspiration.

Quelles ont été alors les motivations des scénaristes et du réalisateur ? Ont-ils voulu mettre l’accent sur la nature humaine ? Leurs intentions semblent s’inscrire dans cette problématique, mais traiter cette question avec cette composante SF semble quelque que téléphonée, surtout après que le téléspectateur ait passé six épisodes à se prendre au jeu du chat et de la souris, où rien ne laissait présager un tel revirement. Avant l’introduction de cette composante SF, la série s’en sortait très bien sur la thématique de la nature humaine, montrant des personnages bons capables des pires comportements, et des personnages capables des pires horreurs se trouver des excuses pour continuer. Après son introduction, la série est restée sur cette même thématique, sans que rien de nouveau n’ait été abordé ou approfondi.

Et même si la série se termine sur une porte ouverte vers une saison 2, Sugar a finalement été une arnaque. Elle nous a été vendue telles une oeuvre policière qui ne se faisait plus depuis belle lurette, avec deux premiers épisodes franchement très convaincants, pour descendre crescendo vers un segment SF poussif et hors de propos. On se sent floués...

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