Imprimante 3D MicroDelta Rework : faut-il craquer ?
Les fans de Star Trek, connaissent parfaitement le réplicateur universel. Présent partout dans l’univers imaginé à la base par Gene Roddenberry, cet appareil permet de répliquer à partir d’un code source une ribambelle d’objets, nourriture etc...
Si on connaît maintenant beaucoup de choses sur cet appareil grâce aux données de fonctionnement des data books sur l’univers Star Trek ou de ce que l’on a pu voir dans les différentes séries (et essentiellement dans Discovery dans laquelle on le voit fonctionner en profondeur), on ne peut que rêver sur un tel appareil. En effet, celui-ci est au cœur de la révolution qui opère chez les peuples dans Star Trek, car cet appareil, qui fournit tout le nécessaire pour vivre, à partir d’une source d’énergie, déplace l’intérêt des races vers l’exploration puisqu’ils n’ont plus à se soucier du lendemain.
Dans un univers bien avant la grande limite, ici, chez nous, dans la réalité et dans notre monde d’aujourd’hui, certes, nous n’avons pas de réplicateur universel, mais on y réfléchit sérieusement. Vous avez peut-être déjà entendu parlé d’une imprimante imprimant du papier au goût de fraise ou chocolat ? Bon, c’est tout de même loin du goût du Raktajino (café klingon), mais ce n’est pas si mal.
Bien entendu, on ne verra pas ce produit envahir nos étales, mais il s’agit d’une des nombres tentatives utopiques à ranger au rayon des échecs.
Pourtant, un appareil se démocratise de plus en plus. L’imprimante 3D commence en effet à faire son trou. Si on est loin de produire quelque chose à partir d’une simple source d’énergie, on peut tout de même produire tout un tas de choses.
Si nous sommes tous au courant de l’existence de cette technologie, nous nous sommes tous posé les questions :
Vais-je vraiment en avoir l’utilité ?
Combien est-ce que ça coûte ?
Est-ce que c’est simple d’utilisation ?
C’est pour répondre à ces questions que j’ai demandé aux fabricants français d’imprimante 3D de me permettre de tester leurs machines.
Seul le fabriquant Emotion Tech m’a envoyé une de ses imprimantes. Les autres, ne m’ont même pas répondu, ou pire m’ont laissé entrevoir très vite un prêt, que j’ai du relancer, pendant des mois, par divers mails, me répondant toujours par la positive mais sans se décider à m’envoyer la bête, ou prétextant de vacances, de maladies ou de cours d’aquaponey.
Inutile de vous dire que je ne vous présenterai que l’imprimante 3D que j’ai pu tester.
Cette chronique raconte mes péripéties et vous donne des conseils afin de vous guider au mieux, basé sur mon expérience.
Description :
"Après 6 ans d’expérience dans le développement d’imprimantes 3D en kit, eMotion Tech est fier de vous présenter la MicroDelta Rework en version assemblée.
Sortie il y a tout juste un an, cette machine a fait ses preuves auprès des passionnés, et est désormais reconnue pour sa robustesse, sa fiabilité et la qualité de ces impressions.
Désormais proposée en version prête à l’emploi, profitez de ces performances rapidement après sa sortie du carton.
Compatible avec tous les logiciels de modélisation et conception, la MicroDelta Rework utilise un matériau standard au format 1.75mm.
Une Imprimante 3D pour les hobbyistes :
Que vous soyez passionnés de modélisme, de drone ou de robotique, la MicroDelta Rework est l’outil idéal pour vous accompagner dans votre passion et sublimer vos créations.
Pour créer des modèles uniques ou améliorer l’existant, les performances de cette imprimante 3D vous aiderons à vous démarquer, en imprimant des pièces de qualités pour agrémenter, compléter ou bâtir de toutes pièces vos modèles.
Laissant la porte ouverte à vos design les plus fous, la qualité des impressions de la MicroDelta Rework en fera un atout certains pour réaliser des modèles magnifiques.
Sa robustesse et sa fiabilité minimiserons les temps de maintenance et
réglage ; chez eMotion Tech on pense aussi aux utilisateurs qui ont déjà des passions chronophages !"
Mes premiers pas :
La machine est lourde (gage de qualité du matériel me direz vous) et je l’installe, avec appréhension, dans mon bureau, à côté de mon ordinateur. La notice (que j’ai dû télécharger sur le site du fabriquant est très étrangement présentée) est très technique, voir parfois, inutilement ultra détaillée, elle passe sous silence des indications pourtant nécessaires.
C’est alors que je me suis souvenu que les imprimantes 3D étaient prétendument réservée aux bricoleurs. N’étant pas du tout bricoleur, même pas le dimanche, je m’accroche quelques minutes et progresse dans la compréhension de l’engin. L’imprimante est prête à l’emploi (certaines sont à monter par soi-même au préalable), mais il y quelques réglages et de menus montages à effectuer (un petit panneau de commande, bien pratique, et la bobine, à positionner).
Le matériel n’est pas sans rappeler les premières imprimantes matricielles et les difficultés de positionnement et leurs notices maladroites. Mais l’excitation prime.
Au bout de 30 minutes, la machine est prête. Au final, il n’y avait rien de sorcier.
La première impression se lance et là. Je suis surpris par la qualité du résultat.
L’objet créé, un crâne pour l’exemple est parfaitement réalisé. Lisse et détaillé. En effet, je pensais que le résultat, à cause des nombreux passages par couche, serait moins rond, moins parfait.
Je me lance alors dans les vraies impressions, avec de nombreux modèles 3D que je trouve sur internet.
Je trouve 2 sites particulièrement intéressants :
Thingiverse propose une multitude de modèles en tout genre. Je ne désire pas faire de porte-clefs ou de trucs qui ne servent à rien. Mais je compte bien me trouver des modèles à imprimer pour décorer, animer, mes parties de jeux. Il y a de tout, des décors, des murs de donjons, des figurines, des boites de rangement pour chaque jeu existant, etc... je trouve aussi tout une catégorie de props de cinéma à imprimer : Des phasers, tricorder Star Trek, des élements de costume Star Wars, des éléments de console Stargate et une panoplie d’objets utiles à tout collectionneurs ou fans. Une véritable caverne d’Ali-baba et en plus tout est gratuit !
Printable Scenery propose quant à lui des modèles payant, mais d’une toute autre qualité. De somptueux décors médiévaux ou futuristes feront mon bonheur.
Bien entendu, il existe beaucoup d’autres sites, mais ces deux-là ont particulièrement attiré mon attention et je vous les recommande chaudement.
Ces modèles, une fois basculés dans la carte mémoire SD de la machine, via un cable USB fournis, sont rapides à imprimer. Comptez entre 5 et 20 minutes pour un élément de décors très détaillé. Il existe des modèles plus imposants (comme des maquettes à imprimer en morceau, puis à assembler) mais les délais se comptent alors en heures.
Le bruit n’est pas grand (le bruit d’une imprimante à marguerite, ou d’un PC qui ventile fortement, environ). La nuisance de l’odeur est limitée (même s’il faut mieux faire fonctionner la machine dans un endroit aéré. L’encombrement est relatif (de la taille d’une imprimante laser de bureau tout de même, mais cela permet d’imprimer des objets imposants).
Du fait de l’utilisation longue pour imprimer des pièces imposantes, je me suis tout de même limité à de petits objets, mais j’aurai tout aussi bien pu en imprimer de bien plus gros si seulement j’avais été plus patient (ce n’est pas ma spécialité).
J’ai pourtant devant mois, et après une dizaine de jours d’impression (j’imprimais de temps en temps, des objets alors que je tapais mes articles pour Unif’), une centaine d’éléments de décors, d’une table miniature à un gros mur en ruine, très détaillés (il ne me restait plus qu’à les peindre).
Heureux du résultat, je dois rendre la machine à son fabriquant.
Mon avis :
Malgré la difficulté initiale d’utilisation, et une fois l’appréhension passée, tout à roulé à la perfection ou presque (quelques inévitables ratés sans importance). La vérité est qu’aujourd’hui, après ce test, j’aurai bien du mal à me passer de ma MicroDelta Rework. Très solide, elle s’est révélée bien autre chose qu’un gadget. J’ai aussi pu compter sur un service technique qui m’a épaulé avec une grande réactivité. De par son prix, sa robustesse, sa qualité d’impression et son service technique, je ne pourrais que recommander cette machine.
Mais répondons à nos 3 questions initiales :
Vais-je vraiment en avoir l’utilité ?
Oui, si, comme moi, vous êtes fan de cinéma, de produits dérivés, ou de jeux.
Les possibilités sont immenses.
Combien est-ce que ça coûte ?
Le matériel que j’ai utilisé, une MicroDelta Rework avec plateau chauffant et panneau de commande, prête à l’emploi, vaut 600 euros TTC (mais il y a un modèle de base à 400 euros). Au final, quand on connaît le prix d’un Iphone, ce n’est pas si cher (remarquez qu’est ce qui est cher comparé à un Iphone ? Le programme militaire américain ?). Même s’il s’agit d’une somme (je ne le nie pas), l’investissement est rentable. En comptant le prix des consommables (2 bobines à 30 euros l’une), j’ai imprimé des décors qui m’aurait coûté plus de 5 fois ce prix.
En plus, de nombreux sites communautaires permettent aux possesseurs d’imprimantes 3D de louer leur service d’impression pour amortir le coût d’achat de la machine. Certaines machines sont moins chères, mais sont plus petites (moins de possibilité d’impression) et souvent formées d’un petit plastique pas très encourageant. Après de nombreuses recherches, le rapport qualité / prix de la MicroDelta Rework me parait plus que satisfaisant.
Est-ce que c’est simple d’utilisation ?
En fait, oui, qui a déjà installé un logiciel sur son PC, ou manœuvré quelques clefs à molette, y arrivera (tout le monde en fait). Une fois installé, l’ensemble est simple d’utilisation. Des précautions (ne pas laisser la machine tourner sans surveillance, et aérer les locaux) sont pourtant d’usage. L’ensemble est donc plus exigeant qu’une simple imprimante, mais n’est (comme j’ai pu le lire avant), en aucun cas réservé à un usage par des bricoleurs.
Fiche technique
Dimensions : Hauteur 530mm, Largueur 261mm, Profondeur 285mm
Volume d’impression : 150mm de diamètre pour 200mm de hauteur.
Epaisseur des couches de 100 à 350 microns selon les paramètres d’impression
Filament compatible : PLA mais aussi ABS, G-fil, M-fil, Flex grâce à l’option plateau chauffant incluse, et tous filaments disponibles au diamètre 1.75mm
Vitesse d’impression nominale : >80mm/s
Vitesse de déplacement maximale : 200mm/s
Type d’électronique eMotronic et carte micro SD
Système d’exploitation Windows XP, Vista, 7,8,10, Ubuntu 12+, MacOs
Logiciel fourni, Repetier pour MicroDelta Rework
Connectivité USB
Alimentation fournie, 24V, 150W
Inclus : un échantillon de PLA (pas de bobine incluse dans le kit)
Les illustrations sont Copyright © leurs ayants droits Tous droits réservés. Les œuvres, les personnages et photos sont la propriété de leurs ayants droits.