Il était une fois les séries : Ken le survivant
KEN LE SURVIVANT
Type : Combats / Post-Apo
Titre Original : Hokuto no Ken
Diffusion JAP : Fuji TV (1984-1988)
1ère Diffusion France : TF1 (1988)
Épisodes : 109+43 x 24 minutes
Créée par : Buronson
Studio : Toei Animation
Animation : Masami Suda
Musiques : Nozomi Aoki
Quand la Toei animation sort de la production d’Albator 84, elle cherche un nouveau manga phare à adapter en anime. C’est sur le manga Hokuto no Ken de Buronson que leur choix s’arrête. Toutefois, le défi est de taille, car les dessins de Tetsuo Hara, bourrés de détails, sont un défi pour l’animation de l’époque, habituée à simplifier au maximum afin de tenir les délais. C’est donc du côté du légendaire Masami Suda (Ancien de Tatsunoko, et à qui l’on doit Gatchaman, Judo Boy, puis plus tard Slam Dunk) que le choix se porte.
Tout le monde connaît l’homme aux 7 cicatrices (sept points percés dans sa chair et formant la constellation de la Grande Ourse), héritier de l’école du Hokuto qui affronte un monde apocalyptique où la loi du plus fort est partout. Accompagné de Lynn et Bart, des orphelins, Ken fera la rencontre de bon nombre de gangs qu’il devra affronter et anéantir, des gars aux allures crasseuses, d’une violence extrême, complètement fous (et un peu stupides), souvent motorisés de bolides dignes des plus récents Mad Max.
En quête de vengeance, pour retrouver Julia, sa promise, il croisera également sur sa route deux de ses frères adoptifs, Toki, qui s’avérera un allié déterminant, et Raoh, un rebelle qui s’auto-proclamera roi du Hokotu, bafouant les lois universelles qui régissent son école. Ken croisera également les maîtres du Nanto Seiken, l’école concurrente du poing sacré de l’Étoile du Sud, en les personnes de Rei et Shin entre autres.
La série animée mettra en scène des combats d’arts martiaux jamais vus à l’époque (et qu’on ne voit plus non plus aujourd’hui). Le Hokuto, c’est presser les points vitaux de l’adversaire en vue de les faire exploser. Du côté du Nanto, la grâce de Rei est devenue légendaire : du bout de ses doigts, tels des sabres de samouraï, l’oiseau de feu découpe ses adversaires avec une précision chirurgicale.
L’idée initiale du manga vient du dessinateur Tetsuo Hara qui croquait, petit et de mémoire, Bruce Lee et était fan d’Ultraman (dont il s’est inspiré pour créer les méchants). L’énorme succès du manga, qui demeure l’un des mangas les plus vendus de l’histoire, avec plus de 100 millions d’exemplaires écoulés dans le monde, appela à la création d’un anime qui avait, à l’époque, la seule ambition de soutenir les ventes de la version papier.
Le travail de la Toei Animation, grâce au talent de Masami Suda, au niveau de l’animation et du character design (les personnages musculeux étaient très difficiles à mettre en images) et à la musique de Nozomi Aoki, achevèrent d’en faire une œuvre culte.
Il faut dire que le choc du contraste avec les anime pour enfants fut rude, et la violence fut un exutoire sans précédent. Si bien que, quand il arrive en France, dans un catalogue bien fourni, la production décide de censurer les giclées de sang, et le directeur du doublage, le fabuleux et regretté Philippe Ogouz décida de rajouter des gags sous forme de calembours, en commençant par les fameux "Hokuto de cuisine, Hokuto à pain..." Le désintérêt flagrant des doubleurs pour les dessins animés japonais eut donc un impact direct sur le doublage.
L’accumulation de violence ne passa pas du tout, et les critiques, qui ne comprenaient pas encore qu’une bonne partie des anime étaient réservés aux adultes, s’en donnèrent à cœur joie, au-delà de ce qui avait été produit pour Goldorak. On se rappelle surtout de Ségolène Royal qui parlait de "kilomètres de pellicule déversant la peur, le sang et les larmes."
Le manga et le dessin anime restent une référence absolue à travers les générations, car, en plus des scènes d’affrontement spectaculaires (les explosions et les découpages de corps, les coups-de-poing en rafale avec des cris stridents, des ennemis vraiment méchants...) rendant chaque instant badass, l’histoire de fond, largement inspirée de la tragédie grecque, était à la fois personnelle et épique (l’innocence à sauver, la vengeance, la justice, les frères d’armes...)
La destinée inéluctable de Ken et Raoh, centre de l’histoire, en est le meilleur exemple. Ils doivent s’affronter, c’est écrit dans les étoiles. Mais on ne sait ni où, ni quand, mais surtout qui l’emportera.
L’antagonisme est d’ailleurs une part importante du succès de l’œuvre, car il est très varié et très puissant, à la manière de Saint Seiya et Dragon Ball, qui sont bien entendu les autres références du genre.
À la première série succéda vite les 43 épisodes de Hokuto no Ken 2 qui adaptaient la suite du manga (au-delà du 16ème volume).
L’univers connut aussi 4 films, 5 OAV et une lamentable adaptation live.
En plus de tout cela, on se remémorera les fabuleuses chansons en VO, Ai o Torimodose, Silent Survivor, Tough Boy et Heart Of Madness en tête, ainsi que les phrases annonçant la mort prochaine des ennemis : "Tu ne le sais pas encore, mais tu es déjà mort !"
Atatatatatataaa... Aaata !
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