PIFFF 2023 : vendredi 8 décembre
Le vendredi est traditionnellement la journée où le Prix Climax est remis. Cette année, c’est Laura Moruzzi qui l’a remporté pour son Völva, après que les cinq finalistes aient chacun pitché leur scénario devant un parterre de jury.
Les œuvres projetées dans cette troisième journée étaient extrêmement diversifiées et permettaient, non seulement, de confirmer que la compétition de cette année est particulièrement relevée, mais que la sélection est de toute beauté.
Romance, violence, création et essence étaient les mots-clés de la journée.
14h30 : HALFWAY HOME
Krisztián, jeune loser indolent, se dégote un boulot dans une morgue. Une tâche incongrue l’attend : aider les âmes en transit à régler leurs affaires sur Terre avant le grand départ. À peine le temps de s’y plier que sa quasi petite amie, Ági, rejoint la cohorte des décédés.
Avis : On n’a pas souvent l’occasion de voir sur grand écran des longs métrages hongrois, encore moins fantastique. C’est donc un véritable plaisir de découvrir cette étonnante romance qui vient alléger un peu les œuvres beaucoup plus sombres parsemant le festival. On peut ainsi découvrir dans le film d’Isti Madarász, basé à l’origine sur une histoire purement horrifique, un amour contrarié entre deux jeunes gens qui se retrouvent dans une situation bien délicate.
L’œuvre possède une certaine poésie, une interprétation solide et des passages vraiment agréables à découvrir. Certes, les tourtereaux tournent parfois un peu trop à la guimauve, mais cela ne fait finalement pas tant de mal que cela en opposition à de nombreux longs métrages de genre bien plus sombres et horrifiques.
16h45 : L’ENFER DES ARMES
Trois étudiants renversent un passant en voiture, ils s’enfuient, paniqués. Wan-Chu assiste à la scène et les fait chanter. La jeune fille, portée par un nihilisme radical, les embringue dans des actions de plus en plus dangereuses. Leur route croise celle de trafiquants d’armes.
Avis : Cette œuvre de jeunesse de Tsui Hark conserve un véritable mordant. On y suit des jeunes gens qui vont faire des actions répréhensibles, alors qu’un jeu mortel du chat et de la souris s’installe entre eux et des mafieux qui n’ont pas envie de rire.
Le long métrage est sans concession, souvent méchant et parsemé d’une violence qui ne fait pas semblant. Les amateurs du réalisateur, et du cinéma Hong Kong de l’époque, se sont fait plaisir devant cette très belle copie, d’autant que le final est particulièrement spectaculaire et sanglant.
19h15 : STOPMOTION
Ella travaille dans le domaine exigeant de l’animation image par image. Elle officie dans l’ombre envahissante de sa mère, star de la discipline désormais incapable de mener un projet à son terme. Un événement funeste va pousser Ella vers une autre forme de création.
Avis : Le réalisateur Robert Morgan a mis beaucoup de lui dans cette œuvre qui suit une réalisatrice de stop motion essayant de faire un film qui lui appartient. Ce spécialiste de ce type d’animation utilise aussi de nombreuses images en prise de vue réelle pour raconter son histoire. Quant aux séquences d’animation, elles sont de toute beauté et parfois terrifiantes.
Toutefois, ce sont les plans réels qui sont les plus traumatisants, avec une séquence réellement éprouvante. L’œuvre a un rythme un peu inégal et un final qui s’étire trop en longueur. Néanmoins, le mélange de genre fonctionne bien et peut traumatiser les spectateurs amateurs d’horreur peu aguerris.
21h45 : THE LAST STOP IN YUMA COUNTY
La clientèle d’un diner d’Arizona attend patiemment le ravitaillement en essence de la station-service. Il y a là un vieux couple texan, un représentant en couteau, l’épouse du shérif et des braqueurs de banque, histoire que l’atmosphère se charge d’électricité.
Avis : Le réalisateur Francis Galluppi n’avait pas forcément beaucoup de moyens pour sa nouvelle œuvre, mais il montre qu’il possède un véritable sens de la mise en scène et propose au spectateur une œuvre montant lentement en puissance avant d’exploser avec une grande force.
En effet, ce huit clos se déroulant dans une station isolée au milieu de nulle part, où différents conducteurs attendent le camion d’essence leur permettant de faire le plein, se révèle vite instable, alors que des braqueurs se trouvent au milieu des individus s’arrêtant en ces lieux. N’hésitez donc pas à jeter un œil sur cette œuvre sympathique si vous en avez l’occasion.
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