Disney : Une restructuration historique est en marche
2020 sera une année noire pour Disney. Mais, pas encore mis K.O. par la COVID-19, le géant du divertissement réagit et lance une restructuration aux conséquences multiples. De nouvelles divisions sont créées pour gérer les contenus, la création et la distribution ; et pas moins de 3 milliards de dollars seront alloués aux plate-formes de streaming pour la création de nouveaux contenus. Voici la nouvelle stratégie offensive - et historique - de Disney contre le coronavirus...
Fini les paillettes et les dollars qui coulent à flot pour la firme aux Grandes Oreilles ! Quand on dit Disney, il n’y a pas seulement les films qui en portent la marque. Il y a évidemment les parcs d’attraction, les retransmissions sportives via ABC et ESPN - toutes annulées - et toute l’industrie liée aux croisières (qui ont pris l’eau).
Au-delà des conséquences économiques et sociales qu’auront forcément cette restructuration, les médias américains Businesswire et CNBC portent leurs attentions sur celles concernant les activités cinéma et télévision de la société. Car en effet, depuis le shutdown et le confinement, on ne compte plus le nombre de films (Black Widow en tête) à avoir été reportés (en mai 2021, si tout va mieux pour le Marvel Studios), mais aussi les films à être passés sur Disney+, le service SVOD de la firme (Hamilton, Mulan, Soul). Ce dernier doit également lancer la saison 2 du phénomène télévisuel de 2019, Star Wars - The Mandalorian à la fin de ce mois, mais aussi WandaVision, la série Marvel Studios, très bientôt. C’est d’ailleurs dans cette branche média et divertissement de son activité que la société a annoncé "une réorganisation stratégique".
Qu’est-ce que cela signifie exactement ? Selon le communiqué officiel, "Dans le cadre de la nouvelle structure, les moteurs créatifs de classe mondiale de Disney se concentreront sur le développement et la production de contenu original pour les services de streaming de la société, ainsi que pour les plateformes existantes, tandis que les activités de distribution et de commercialisation seront centralisées dans une seule organisation mondiale de distribution de médias et de divertissements".
La déclaration précise que cette nouvelle unité de distribution des médias et des divertissements "sera responsable de toute la monétisation du contenu - tant la distribution que les ventes de publicité - et supervisera les opérations des services de streaming de la société. Elle aura également la responsabilité exclusive des profits et pertes pour les activités de Disney dans le domaine des médias et du divertissement."
Ainsi, 3 nouvelles divisions voient le jour au sein de la création de contenus pour les plate-formes : Studios (dirigée par Alan Bergman et Alan Horn), Sports (dirigée par Jimmy Pitaro) et General Entertainment (dirigée par Peter Rice).
Le Media and Entertainment Distribution Group sera, quant à lui, dirigé par Kareem Daniel (ci-contre), ancien président de la division Produits de consommation, jeux et édition, collaborateur de longue date du PDG Bob Chapek (sur les projets Pixar Pier à Disney California Adventure, et Star Wars - Galaxy Edge à Disneyland et Disney World). Les 5 dirigeants seront placés sous l’autorité directe de Chapek (plus haut). Parcs Disney, Expériences et Produits continueront à fonctionner sous leur structure actuelle, dirigée par Josh D’Amaro. Rebecca Campbell assurera la présidence des opérations internationales et de la vente directe aux consommateurs. Bob Iger (plus bas), en sa qualité de président exécutif, continuera à diriger les efforts de création de la société.
La division Studios "se concentrera sur la création de contenus cinématographiques ponctuels de la marque basés sur les franchises de la société pour l’exploitation cinéma, Disney+ et les autres services de streaming. Elle aura la charge des Walt Disney Studios, y compris les Disney live action et Walt Disney Animation Studios, Pixar Animation Studios, Marvel Studios, Lucasfilm, 20th Century Studios et Searchlight Pictures."
La division General Entertainment aura pour mission de "créer des contenus de divertissements ponctuels et originaux de longue durée pour les plateformes de streaming de la société et ses réseaux de câble et de diffusion. Le groupe comprendra les 20th Television, ABC Signature et Touchstone Television ; ABC News ; Disney Channels ; Freeform ; FX ; et National Geographic."
Enfin, la division Sports se concentrera principalement sur "les programmes sportifs en direct d’ESPN, ainsi que les actualités sportives et les contenus sportifs originaux et non scénarisés, pour les chaînes câblées, ESPN+ et ABC." La déclaration officielle note qu’avec cette réorganisation, "les activités directes aux consommateurs et internationales ne seront plus gérées sur une base combinée".
Chapek a déclaré : "Compte tenu de l’incroyable succès de Disney+ et de nos plans visant à accélérer notre activité de vente directe aux consommateurs, nous positionnons stratégiquement notre société pour soutenir plus efficacement notre stratégie de croissance et accroître la valeur pour les actionnaires. Gérer la création de contenu de manière distincte de la distribution nous permettra d’être plus efficaces et plus agiles pour faire en sorte que le contenu que les consommateurs désirent le plus soit livré de la manière dont ils préfèrent le consommer. Nos équipes de création se concentreront sur ce qu’elles font de mieux, à savoir créer du contenu de classe mondiale, basé sur des franchises, tandis que notre équipe de distribution mondiale nouvellement centralisée s’attachera à fournir et à monétiser ce contenu de la manière la plus optimale possible sur toutes les plateformes, y compris Disney+, Hulu, ESPN+ et le futur service international de streaming Star."
Selon CNBC, cette restructuration a lieu alors qu’un certain Dan Loeb, dont la société Third Point Capital est l’un des principaux actionnaires de Disney, a su se faire entendre des dirigeants de la marque. Il aurait recommandé une augmentation de 3 milliards de dollars pour la création de plus de contenus premiums pour le service de streaming. Suite à cette annonce, le cours des actions a augmenté de 5 %.
Clairement, Disney consolide ses efforts et se concentre sur la diffusion en continu, tel que les services Disney+ et Hulu. L’objectif n’est pas seulement de gonfler le contenu et d’augmenter les abonnements, mais de trouver comment monétiser davantage cette base. Autrement dit, si Disney décidait de mettre par exemple Black Widow directement sur Disney+, comment peut-elle gagner de l’argent et en faire un événement ? (il semble que l’expérience "premier access" avec Mulan, qui a nécessité des frais supplémentaires de 30 dollars, était unique).
L’accent continuera à être mis sur l’intégration de Disney+ dans l’expérience Disney. Se croiseront donc sur la plate-forme de streaming des séries originales, mais aussi des expériences cinématographiques, ce que nous devrions voir avec la Phase 4 du MCU avec la série WandaVision qui devrait lancer la base du Doctor Strange and the Multiverse of Madness. Il sera également interessant de voir si ce modèle sera appliqué à des franchises telles que Star Wars et Toy Story, par exemple.
Disney+ devrait également être le lieu où se ferait une plus grande intégration avec les autres unités commerciales de la marque : des émissions spéciales d’une nuit sur les toutes nouvelles attractions des Parcs Disney, par exemple. Quoi qu’il en soit, cette restructuration marque un nouveau chapitre de la saga Disney, véritablement sans précédent.
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