Clarice : Review 1.09 Tous les moyens sont bons

Décidément, Clarice n’arrive pas à captiver l’audience. Alex Kurtzman ne semble pas réussir à trouver le bon ton avec cette série, portant inspirée d’une œuvre culte. Comment réussir enfin à allier scenario principal, attachements aux personnages tout en étant enfin plaisant et en devenant clair sur ce que veut exprimer la série.

Enfin dehors et enquête non-officielle

Cet épisode va avoir comme point d’ancrage trois principales intrigues : la première sortie de Catherine, la poursuite de l’enquête en sous-main par les membres du ViCAP et la lutte de Mapp avec son syndicat. La fille de l’avocate générale est invitée par son ex petit-ami à aller boire un café en ville. Elle considère cet appel comme un réel espoir et prend son courage à deux mains et essaye de s’y rendre par elle-même non sans difficulté.

Clarice et Esquivel se rendent chez la comptable d’Alastor, la boite pharmaceutique suspecte, Julia Lawson, pour obtenir des renseignements sur ce fameux médicament dangereux et les expérimentations à son sujet. Ils ont eu son contact grâce à une connaissance de Clarke travaillant dans le médical. Krendler va voir son avocat pour le faire craquer.

Mapp va au Cabinet de Georg Castillo, avocat en droit civique qui lui conseille de mettre Starling en porte-à-faux pour illustrer à quel point l’ascenseur social ne fonctionne pas au sein du FBI pour les afro-américains.

Ce résumé parle par lui-même, en seulement 42 minutes d’épisode, il y a tellement de sujets évoqués sans que l’enquête n’avance réellement. Comme une impression que le scenario s’étire et surtout que la série n’a plus rien d’un thriller. Finit les beaux plans à l’esthétique et les effets sonores soignés. Il n’y a donc plus rien de ce qui faisait le charme du début de la série, à part la qualité du jeu d’acteur.

Sincère, vraiment ?

Certains fans de Star Trek le savent, Alex Kurtzman a le don de se perdre dans autre chose que son œuvre, afin de prétendre s’intéresser à des causes modernes.
Commençons avec certaines évidences pour le rédacteur de cet article mais qu’il faut tout de même préciser. Il est évident que de nombreux médias mainstream ne donnent pas assez de visibilité à des minorités, ou le font de la plus mauvaise des façons. Historiquement, les sociétés occidentales ont longtemps mis au ban les personnes différentes ne rentrant pas dans un cadre clair pour tous.

Pourtant, il y a deux choses en particulier qui peuvent décrédibiliser un combat. Tenter d’imposer aux autres sa pensée et son mode de vie, sans expliquer, ni échanger, avec ceux ne comprenant pas ou n’ayant pas la même vision des choses – car, oui, la vérité n’est pas unique et il y a autant de sensibilités que de personnes. Mais il y a pire, faire semblant de s’intéresser à des causes importantes pour certains, à des fins mercantiles ou pour juste suivre la tendance.

Et c’est ce dernier cas qui semble ici se passer. Kurtzman n’a évoqué le problème social lié aux droits civiques que de manière sporadique au départ, pour en faire une intrigue quasi principale désormais. Mais il ajoute un lien avec un personnage transgenre, se sentant discriminé par l’affaire Buffalo Bill. Il décide donc d’inventer une conséquence nouvelle au Silence des Agneaux.

Le plus ironique, c’est qu’il veut mettre en avant ces thèmes sociaux, mais décide d’appeler sa série – avec toute la promotion autour - Clarice, une femme blanche hétérosexuelle, il ne suit donc pas lui-même ce qu’il dénonce… Une démarche qui semble fausse, clientéliste et sans aucune finesse. Et peut-être que si la série était réellement de qualité et bien écrite, ces questions ne se poseraient pas…

Le ViCAP est déjà mixte, les personnages sont convaincants, pourquoi ne pas en rester là ? Surtout qu’au final, la série n’a plus rien d’un thriller. Les intrigues et sous-intrigues se perdent et n’avancent plus. Prochain épisode dans trois semaines, pas sûr que l’on s’impatiente pour la suite.

 Episode : 1.09
 Titre : Tous les moyens sont bons - Silent is purgatory
 Date de première diffusion : 13/05/2021 (CBS) - 14/05/2021 ( SALTO )
 Réalisateur : Deborah Kampmeier
 Scénariste : Jenny Lummet et Alex Kurtzman
 Avec : Rebecca Breeds ; Lucca De Oliveira ; Devyn A. Tyler ; Kal Penn ; Nick
Sandow ; Michael Cudlitz & Marnee Carpenter.