Bêtes blondes : La critique

Date : 01 / 03 / 2019 à 10h30
Sources :

Unification


Bêtes blondes est le premier long-métrage du duo franco-suisse Maxime Matray-Alexia Walther. Un film surprenant qui ne correspond à aucun genre ou, pour mieux dire, un mélange réussi de plusieurs genres : Comédie noire - Road Movie – Drama - Film surréaliste - Poésie sur le deuil…

La belle et originale idée du film est que le spectateur apprend à connaître le protagoniste Stéphane (Thomas Scimeca) en même temps (littéralement) que lui même. Parce que Stéphane (ancienne vedette d’une sitcom des années 90s) dès qu’il s’endort (et il s’endort partout et n’importe où) oublie tout jusqu’à son passé récent. Il se trouve donc obligé de reconstruire chaque fois sa vie pour comprendre le comment et le pourquoi des choses.

Stéphane est comme un chien vagabond et lors de son voyage, il rencontre Yoni (Basile Meilleurat), en deuil de son petit ami, décapité dans un accident en essayant de s’enfuir avec lui. C’est le début d’une amitié, mais aussi le début de rencontres extravagantes et de situations de plus en plus grotesques et bizarres.

Ce mélange d’absurde, de comique et de sentimental est très bien maîtrisé par le duo des réalisateurs franco-suisses et on découvre que Stéphane est finalement en deuil lui aussi, le deuil d’une personne chère disparue, mais aussi d’un passé et d’un « moi » qui n’existe plus.

Le duo Maxime Matray-Alexia Walther a une formation en Arts Plastiques et c’est sans doute ce qui rend intéressante l’utilisation de la photographie, de la lumière et du décor : la campagne filmée comme un dessin au pastel, les plantes d’intérieur en plastic illuminés pour être encore plus colorées. Le résultat, c’est un film très vif, rempli d’une énergie particulier et forte.

Chaque détail sur un objet, voiture ou moto ou bien encore le design intérieur d’une belle maison nous dit que c’est bien des êtres humains dont on parle. Mais (autre belle idée du film) chaque personnage révèle en fait un instinct animal. Ce sont donc également des bêtes. Les acteurs y sont tous excellents.

Cette pulsion fait aussi que tout le film est accompagné d’une plus ou moins subtile, tension sexuelle. Stéphane, par exemple, dégage un appétit sexuel et gourmand similaire à celle du Dieu Pan, appétit sexuel que ne passe jamais à l’acte.

Un beau film à voir...

SYNOPSIS

Fabien a toujours l’air égaré, et même un peu perché, quand il se réveille. Ephémère vedette d’une sitcom des années 90, il perd régulièrement la boule et la mémoire. Plus rien de l’étonne, pas même sa rencontre avec Yoni, un jeune garçon plein de larmes, qui trimballe dans un sac la tête de son amant, beau comme un rêve, troublant comme un souvenir, comme un reproche… Pour Fabien, il est l’heure de remonter le temps.

BANDE ANNONCE


FICHE TECHNIQUE

- Durée du film : 1 h 41
- Titre original : Bêtes blondes
- Date de sortie : 6/03/2019
- Réalisateur : Maxime Matray et Alexia Walther
- Scénariste : Maxime Matray et Alexia Walther
- Interprètes : Thomas Scimeca, Basile Meilleurat, Agathe Bonitzer et Youssef Hajdi
- Photographie : Simon Beaufils
- Montage : Martial Salomon et Jeanne Sarfati
- Musique : Maxime Matray
- Costumes : Sabrina Violet et Adrien Genty
- Décors : Barnabé d’Hauteville
- Producteur : Emmanuel Chaumet pour Ecce Films
- Distributeur : UFO Distribution

LIENS

- SITE OFFICIEL
- ALLOCINÉ
- IMDB

PORTFOLIO

Bêtes Blondes



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