Glow : Review Saison 1

Date : 28 / 06 / 2017 à 12h15
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Unification


GLOW fait référence à une authentique émission de télévision qui a eu son heure de gloire à la fin des années 80 et dans laquelle des catcheuses s’affrontaient lors de combats scénarisés. C’est par l’intermédiaire du personnage de Ruth, une actrice qui n’arrive pas à percer lors des castings à cause de son physique, perçu comme atypique du point de vue des producteurs, que débute la série. Une responsable de casting l’invite un jour à participer au casting d’un projet lancé par un réalisateur de films de série Z : un show télévisé de catch féminin intitulé GLOW pour Gorgious Ladies of Wrestling. C’est ainsi qu’une douzaine de femmes de différents âges et au physiques bigarrés vont débuter une formation pour devenir catcheuses.

Que ce soit à travers la bande-son, les décors, les coupes de cheveux ou les vêtements, tous les différents marqueurs clefs de cet époque sont là pour une plongée très réussie dans les années 80. Cette reconstitution soignée donne à la série un parfum délicieusement vintage qui participe pour beaucoup au plaisir qu’on a à la regarder. La seule chose qui aujourd’hui n’aura pas vraiment changé est le machisme ambiant que la série s’amuse à dénoncer, mais ceci est fait avec suffisamment de dérision et de délicatesse pour la série n’en devienne pas pour autant excluante pour la gent masculine.

Ceux qui regardent la série Orange is the New Black ne seront pas dépaysés par la mise en avant de la femme dans tous ses états. Ainsi, c’est à un panel de personnalités de différentes femmes pour la plupart éloignées des canons de beautés le plus souvent imposé dans les médias auquel nous avons affaire. L’une des forces de la série est d’arriver à nous montrer avec beaucoup de justesse comment chacune d’entre elles va surmonter ses difficultés. Et c’est bien entendu à travers la pratique du catch et le développement d’un formidable esprit de groupe qu’elles vont se libérer de leurs complexes ou des choix de vie imposés par des hommes de leur entourage.

La série étant centrée sur le catch, il fallait que les scènes se déroulant sur le ring laissent au spectateur un souvenir impérissable et c’est ici largement le cas. Il s’avère que chaque fille a ainsi un alter égo sur le ring qui répond à un besoin fantasmatique du public d’avoir une héroïne à défendre ou un ennemi à conspuer. Que ce soit Liberty Belle (la défenseuse des valeurs de l’Amérique), Zoya the Destroya (une " fake " russe qui n’a de cesse de vanter les bienfaits du communisme), Fortune Cookie (une combattante d’origine asiatique forcément adepte des arts martiaux), Beyruth (une indienne dont le teint basané justifiait qu’on lui donne le rôle d’une terroriste) ou bien encore The Welfare Queen (" la reine des allocs " bien entendu noire et du ghetto), vous allez vous régaler à les voir se balancer des répliques pas vraiment politiquement corrects avant d’entamer chaque combat. Des combats techniquement très crédibles et qui baignent dans une ambiance souvent sexy et toujours déjantée, dans un " What the Fuck " le plus total, extrêmement jouissif à regarder.

Un mot enfin pour dire à quel point le casting est en tout point parfait et parvient à faire naître chez le spectateur un sentiment d’empathie qui ne fait que grandir tout au long des épisodes. Des épisodes dont le format de 30 min est d’ailleurs idéal pour du bingewatching, avec son lot de rebondissements et cliffhangers bien sentis, jusqu’à une dernière ligne droite en apothéose aussi bien d’un point de vue émotionnel que sur le ring.

Vous l’aurez compris, GLOW est une petite pépite qui mérite largement que l’on s’y intéresse. Si saison 2 il y a, celle-ci devrait continuer d’inscrire la série parmi les plus originales et réussies de ces dernières années.

EPISODE

- Saison : 1 - 10 épisodes
- Date de première diffusion : 23/06/2017 (Netflix)
- Réalisateurs : Jesse Peretz (ep 1-7) - Wendey Stanzler (ep 2) - Claire Scanlon (ep 3) - Melanie Mayron (ep 4) – Phil Ab-aham (ep 5) - Kate Dennis (ep 6) - Sian Heder (ep 8) - Lynn Shelton (ep 9) - Tristam Shapeero (ep 10)

- Scénaristes : Liz Flahive & Carly Mensch (ep 1-2-9-10) - Nick Jones (ep 3-8) – Sascha Rothchild (ep 4) – Rachel Shukert (ep 5) – Jenji Kohan (ep 6) – Rachel Shukert (ep 7)

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