Spear : La rencontre avec Stephen Page

Date : 26 / 10 / 2016 à 10h00
Sources :

Unification


À l’issue du spectacle de danse Ochres et de la projection du film Spear, le metteur en scène Stephen Page est venu répondre aux questions du public.

Une rencontre passionnante sur la danse, les origines et l’Australie.

Pourquoi avez-vous fait ce film ?

En Australie, il y a eu une initiative pour pousser les troupes de ballet et de théâtre à faire des films et cela m’a donné l’opportunité de faire un film et de transporter la troupe dedans.

Est-ce que les danseurs de votre spectacle Ochres sont les mêmes que ceux du film ?

Oui. La plupart des danseurs hommes que l’on voit dans le ballet sont dans le film. La chorégraphie est différente de celle du ballet.

L’initiative m’a demandé de choisir une des chorégraphies que notre troupe avait jouées et qui pouvait être transposée en long métrage.

Spear a été créé en 2000 et c’est un spectacle qui ne comporte que des hommes.
Ce sont des danseurs qui dansent, jouent du théâtre, utilisent de la musique live, et font de la scène.

Mon fils fait mêmes du film, il avait 17 ans quand il a été tourné en 2014. À époque ou le spectacle a été créé, il avait 7-8 ans.

Ce ballet représente plusieurs générations d’hommes.

Est-ce que le ballet Ochres et le film Spear tournent beaucoup ?

Le film a été présenté en 2015 au Festival de film International de Toronto et en Australie dans un festival local. Puis il a tourné en Australie dans différentes salles et va être diffusé à la télévision australienne ce mois d’octobre 2016. Sans compter que le DVD sort en novembre et sera aussi disponible sur iTunes.

La pièce Ochres est montrée pour la dernière fois jusqu’à ce que d’autres lieux veuillent l’accueillir. Maintenant, elle va aller dans une cave et dormir.

Nous créons une pièce par an à Sydney et puis nous tournons dans le pays pour la montrer.
Au niveau international, les diffuseurs intéressés choisissent la pièce qu’ils veuillent dans notre répertoire et on la montre.

Nous sommes en résidence à l’Opéra de Sydney et nous y jouons notre spectacle 5 semaines chaque année.
Ochres est parmi nos premières créations. Nous comptons actuellement 35 productions.

Avez-vous travaillé avec des aborigènes pour le scénario du film ?

Tous les danseurs sont d’origines aborigènes avec des couleurs de peau différentes. Même si certains ont très peu de sang aborigène, tous sont très fiers de participer à cette troupe.

En Australie, il y a plus de 1 000 clans aborigènes, qui chacun ont des chansons différentes, ainsi que des musiques variées. C’est très divers et différent, comme en Europe Il y a des blancs, des noirs, des foncés, des clairs, on est tous différents.

Qu’est ce que cela fait de voir son fils danser ? Est-ce vous qui lui aviez appris à danser ?

Hunter Page-Lochard a commencé à danser quand il était petit. Il est devenu ensuite acteur dans Cleverman que l’on peut trouver sur Netflix et dont il est le personnage principal.
Il observait son père composer et il a été inclus dans cette création et maintenant, il fait son chemin tout seul.

Comment la compagnie de danse Bangarra est devenue ce qu’elle est, car il y avait 3 frères à l’origine ?

C’était 3 frères qui ont créé cette compagnie. L’un est le compositeur de la musique David, c’est Stephen qui raconte les histoires et le dernier est danseur et chorégraphe.

Avant la création de Bangarra, il y avait une école de danse fondée à Sydney qui formait des danseurs aborigènes et les meilleurs ont intégré Bangarra comme débouché professionnel.

En fait, à travers Bangarra, on retrouve divers styles de danses aborigènes qui ont créé leur propre style avec un mélange de danses d’origine variées. Et nous avons développé de très forts liens avec une grande influence du Nord-Est du pays. De plus, tous les ans, nous voyageons à travers l’Australie pour jouer nos spectacles devant des communautés d’aborigènes isolées.

Tout de qui est formation en danse contemporaine est influencée par les Etats-Unis et par l’Europe. De plus, c’est, aussi les habitudes des aborigènes qui influencent sur notre danse contemporaine.

Il y a beaucoup de styles différents dans le film. C’est très masculin alors que d’autres danses mettent en avant les femmes.

Quant à la musique, elle fonctionne dans le même sens et est soit plutôt masculine, soit féminine ou les deux à la fois.

C’est un film très exigeant. Il est dur et parle de l’identité aborigène dans les villes, ainsi que les problèmes rencontrés par la jeunesse.

Comment le film a-t-il été accueilli en Australie ?

Ces 10 dernières années, les problèmes relatifs aux aborigènes ont été transposés à la télévision, avec des histoires spécifiques. C’est grâce aux réalisateurs aborigènes, ou à des films comme Charlie’s country qui a eu qui a eu le prix Un Certain Regard ainsi que le Prix du meilleur acteur pour David Gulpililau au festival de Cannes en 2014.

Notre audience est confrontée en permanence à ces problèmes et elle est plus habituée que celle occidentale à voir ce genre de films.

Il y a des développements de films sur des problèmes sociaux et c’est très excitant de raconter l’histoire des aborigènes, car nous avons plus de 40 000 d’histoire derrière nous, alors que pour les blancs, c’est seulement 260 ans.

Le film est très minimaliste au niveau des décors ?

Nous n’avions pas d’agent et n’avons pas pu amener d’autre écorce que celle montrée dans le spectacle alors que nous en avons trois.
Dans le film, il y a beaucoup de décors naturels différents et des paysages des terres australiennes.

C’est minimal, mais riche et magnifique.

Quelle est la plante utilisée pour la fumée ? Et la peinture et poudre blanche que l’on voit dans le film ?

Nous utilisons des feuilles d’eucalyptus et aussi de la sauge qui servent à purifier l’air.
Tous ces éléments, rituels, fumée, ochre nous inspirent dans notre danse contemporaine que nous pratiquons avec respect dans nos prestations.
La poudre blanche, c’est de l’ochre, et elle est toujours utilisée dans les cérémonies.

Le film est plus dur que le spectacle initial qui était de 45 minutes. Il a été créé l’année dernière et est plus ancré dans le présent. Cette production a été créée il y a 2 ans, la performance scénique a été créée il y a de nombreuses années et les styles ont évolué depuis.

Les hommes sont sur une scène noire avec une voiture et ils la déplacent et l’utilisent pour le spectacle afin de créer différents espaces.

L’initiation du garçon, ainsi que les problèmes sociaux sont repris et étendus afin de passer à 80 minutes dans le film. C’est la plus grande différence entre le show et le film.

Est-ce que vous avez changé chose dans Ochres ?

Très peu. La compagnie s’est développée depuis 20 ans. Pour jouer notre spectacle à Paris, nous n’avons pas pu ramener de décors. Il y avait un arbre à la place de la grande écorce qui habille le fond de la scène.

De plus, le style de la musique fait très années 90 avec des synthétiseurs.

Dans notre spectacle, il y avait un monticule d’ochre que nous n’avons pas pu emmener et qui, de toute manière, aurait recouvert toute la scène et aurait gêné les artistes.

Nous avons encore une performance ce soir et 20 heures d’avion pour retourner à Sydney, car la compagnie est basée là-bas même si les danseurs viennent du pays entier.

- SITE OFFICIEL

Ochres est un très beau ballet envoûtant dont vous pouvez en retrouver la critique ICI.

Bande annonce d’Ochres :


Bande annonce de Spear :


© Photo Zan Wimberley


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