EXCLU UNIF - Japan Expo 2015 : Rencontre avec le directeur artistique de Kurokawa

Date : 06 / 10 / 2015 à 08h50
Sources :

Unification


C’est à Japan Expo que l’édition Kurokawa fête ses 10 ans. Unification a rencontré Fabien Vautrin, le directeur artistique de Kurokawa pour un entretien exclusif.

Pouvez-vous nous raconter l’histoire de votre maison d’édition ?

Kurokawa a 10 ans cette année en septembre 2015 et fête cela à Japan Expo.
Nous sommes une filiale du fleuve noir qui avons une volonté de faire du manga pour tout le monde comme avec notre titre Fullmetal Alchemist.
Nous éditons des mangas pour les enfants, les jeunes filles… Nous avons une idée très large de notre public.
Nos plus grosses séries sont Fullmetal Alchemist, Soul Eater et Saint Seiya, et plus récemment les mangas de Pokemon qui rencontrent un grand succès auprès des jeunes et des adultes

A l’origine, nous venons d’un grand groupe littéraire spécialisé dans l’univers du livre de poche : 1018, Pocket, Pocket jeunesse et Fleuve noir. Faire un livre poche se rapproche de la réalisation d’un manga.
Il y a 10 ans, le groupe a fait appel à Grégoire Hellot qui est devenu le directeur original de Kurokawa et l’est encore à l’heure actuelle.

Notre premier manga est sorti en septembre 2005, mais nous sommes passé par une longue période qui a été nécessaire pour trouver une personne maîtrisant bien le japonais car Grégoire connaît très bien la culture japonaise, mais n’en maîtrise pas la langue.

Comment travaillez-vous avec le Japon pour obtenir vos licences ?

Nous avons établi un certain processus : nous recevons au bureau tous les magazines de prépublication du Japon, ce qui nous pose certains problèmes de stockage.

Notre première étape est de repérer les séries qui commencent, de regarder leur popularité et d’identifier celles adaptables en France.
Nous sommes un petit groupe. Il y a Grégoire, Fabien, Adeline notre éditrice. Fabien parle aussi japonais.

Kurokawa édite peu de nouveautés chaque année, avec seulement 6 nouveaux titres par an car nous avons une sélection assez drastique.

Quand le groupe est d’accord sur un titre, nous allons voir la direction et nous posons des questions sur comment vendre le titre, rentabiliser la licence, l’angle promotionnel à choisir.
Quand tout le monde est d’accord, nous faisons une offre financière au Japon à travers une proposition du type : « on veut vendre un certain nombre d’exemplaires à un prix défini » et on leur propose un pourcentage sur les ventes.
Parfois, sur certains titres il y a de la concurrence. Il y a alors un système d’enchères.
Quand nous sommes d’accord, on commence alors la traduction, puis la mise en page et enfin la promotion de la sortie du manga.
Nous faisons un pari sur la vente du titre, mais c’est parfois un échec.
Néanmoins, nous n’avons pas comme politique l’arrêt d’une série en cours de route si cette dernière ne marche pas.
Nous avons aussi un minimum garanti qui correspond à un minimum de vente. Si nous vendons plus de titre que prévu, cela entraîne une augmentation du prix initial de l’offre car cela impacte le pourcentage du prix reversé à l’éditeur. Nous payons alors à postériori la différence. Mais si le titre ne marche pas, nous ne diminuons pas l’offre initiale.

Combien êtes-vous dans votre maison d’édition ?

Le cœur de l’équipe est constitué de 3 personnes, mais nous faisons souvent appel aux différents services de la maison mère tels que ceux de marketing, communication, web…
Nous travaillons aussi beaucoup avec du personnel externe ainsi que des freelance.
Nous avons une mutualisation des ressources au niveau du community management et des traducteurs.
Nous avons donc beaucoup de ressources grâce à notre groupe mère.

Comment vous organisez-vous pour Japan Expo ?

Nous avons dans notre service communication une personne responsable des stands qui participe au salon du livre, salon de la jeunesse…
La création graphique de notre stand incombe à Julien.
Tout le monde vient sur le salon car nous avons envie de rencontrer nos lecteurs.
Notre stand est assez ouvert ce qui nous permet de discuter avec nos lecteurs.
Pour fêter l’anniversaire de nos 10 ans à Japan Expo, nous avons aussi une exposition des planches de l’une des artistes phare de Kurokawa, Hiromu Arakawa (Fullmetal Alchemist, Silver Spoon).
Nous avons fait beaucoup de travail sur la scénographie de cette exposition. Nous avons autant travaillé sur l’espace que sur l’exposition elle-même.
L’exposition a beaucoup de succès car elle est très vivante.

Comment gérez-vous vos réassorts de mangas sur Japan Expo ?

Par interforum en passant par notre distributeur. Quand on voit que nous allons être en rupture de stock dès le jeudi ou vendredi midi sur un de nos titres, nous passons une commande pour être livrés samedi matin. Après ce n’est plus possible.
Cette année, nous sommes en rupture sur Resident Evil - Heavenly Island. Nos titres Ultraman et The Heroic Legend of Arslân sont presque dévalisés. Ultraman est la suite de la série animée éponyme.

Avez-vous une boutique physique ?

Non, nous n’avons pas de boutique physique.

Parlez-nous de vos séries emblématiques du moment ?

Nous avons deux grosses séries :

The Heroic Legend of Arslân par l’auteur de Fullmetal Alchemist, adapte la série de roman culte au Japon Les Chroniques d’Arslân (dont le premier volume a été édité chez Calmann-Lévy). Le titre a fait un très bon démarrage et est un gros succès. Il s’agit d’héroïc fantasy qui est un genre complètement différent de l’autre titre de l’auteur en cours Silver Spoon.
Un dessin animé sur la série a commencé au japon ce qui a fait tripler les ventes.
3 tomes sont sortis au Japon et la série est toujours en cours.

Ultraman est un coup de cœur des éditeurs.
C’est un manga qui raconte l’histoire du fils d’Ultraman avec d’anciens personnages de la série.
A la fin du premier volume, il y a un bonus pour faire connaître l’univers d’Ultraman qui donne des détails sur les différentes séries d’Ultraman.
C’est un personnage qui est peu connu en France, car on ne connaît pas les séries live qui ont des effets spéciaux.
Ultraman fait partie de la culture japonaise. Chaque volume sorti chez nous aura une partie biographique en fin de volume. Ces bonus sont spécifiques à la version française.
Dans le premier tome il y a aussi la bibliographie de l’auteur qui a créé Godzilla, Tomoyuki Tanaka, dans les bonus.
Le bonus du deuxième tome sera consacré à la série Alien.
La série est en cours et fait actuellement 6 tomes. Elle parle aux parents et aux enfants et permet ainsi une bonne identification au héro.
Il y a aussi un côté trans-générationnel car le père transmet son pouvoir à son fils.
Au Japon les 6 premier tomes se sont vendus à 2 millions d’exemplaire.

La série Pokemon marche bien, touche tous les publics et est très soutenue par les fans de Pokemon.

Red eyes sword - Akame ga Kill ! a été lancé en septembre 2014 et on note que lors de la sortie de chaque tome, les ventes croissent ce qui n’est pas classique pour une série de mangas.

En ce qui concerne la série Resident Evil, c’est Capcom qui supervise le scénario et l’écrit pour les dessinateurs. Il s’agit de la même équipe qui travaille sur les jeux vidéo et sur les mangas. On retrouve aussi cette même façon de procéder de Capcom sur la série Ace Attorney.

Avez-vous une offre numérique ?

Nous avons une collection numérique 1221 dans laquelle nous avons beaucoup de séries disponibles.
Les droits numériques sont différents des droits papier. Cela nécessite beaucoup de discussion pour avoir un accord convenable avec toutes les parties.
Nous avons 7-8 séries qui sortent dont Magi et Le Prince des Ténèbres. Tous les volumes des séries sont disponibles.
Nous devons mettre notre catalogue sous format numérique et faire une sortie simultanée de la version papier et numérique.
D’ici la fin 2015, nous aurons environ 20 séries différentes sous format numérique.
Sur un ipad, la définition est de 300 dpi alors que celle du papier est de 1200 dpi donc on n’a pas la même finesse que dans la version imprimée.
Pour la version numérique, il y a besoin d’un retraitement des fichiers avec un lissage des trames pour avoir un meilleur rendu sur écran.
De plus nous proposons en version numérique tout ce qu’il y a sur l’édition papier y compris les blagues en dessous de la jaquette… Nous ne voulons pas léser le lecteur qui achète le titre.
Nous refaisons aussi la couverture pour mettre le numéro du titre en plus gros… Nous ne voulons pas d’un manga au rabais. Les lecteurs doivent avoir la même expérience que sur papier. Mais le travail effectué sur le titre numérique est un processus long.
L’offre numérique est disponible partout : Amazon, Fnac et dans toutes les grandes plate-formes de téléchargement d’œuvres numériques.

Je tiens à remercie Fabien Vautrin pour l’entretien très intéressant que j’ai eu avec lui. Grâce à ses réponses, j’ai un aperçu passionnant de l’envers du décor d’une maison d’édition de mangas.

Les éditions Kurosawa éditent des mangas que j’apprécie beaucoup et dont la qualité est toujours très bonne.

Vous pouvez retrouver ci-dessous les photos de la très belle exposition sur Hiromu Arakawa.

- SITE OFFICIEL
- SITE FACEBOOK
- SITE BLOG

GALERIE PHOTOS

Rencontre avec Fabien Vautrin


EXPOSITION KUROKAWA

L’éditeur Kurokawa a fêté ses 10 ans à Japan expo. Et pour partager cet évènement avec ses nombreux lecteurs, il a proposé une magnifique exposition sur l’une de ses dessinatrices phare, Hiromu Arakawa, mangaka entre autre de Fullmetal Alchemist et de Silver Spoon.

On a pu ainsi découvrir 43 planches (6 doubles + 37 simples) de l’auteure qui sont exposées pour la première fois à Japan Expo. 5 thèmes étaient représentés : Action, Drame, Famille, Humour, Mort. Chaque planche était légendée (série, contexte, traduction d’une phrase de la planche, commentaire).
Les séries présentées étaient : The Heroic Legend of Arslân, Nobles Paysans, Silver Spoon, Hero Tales et Fullmetal Alchemist.



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