Japan Expo 2014 : La conférence avec Ippei Kuri

Date : 12 / 07 / 2014 à 11h15
Sources :

Unification


Monsieur Ippei Kuri a plus de 50 ans de carrière dans le manga et l’animation japonaise.
Le studio d’animation Tatsunoko qu’il a lancé avec ses frères est le second après celui de Tezuka au Japon.
On compte parmi ses œuvres Judo Boy, Gatchaman plus connu chez nous sous le nom de la bataille des planètes.

Comment percevez-vous le fait qu’autant de gens soit présent pour parler avec vous ?

J’avais entendu parlé du succès de mes œuvres mais le fait que vous soyez là le prouve et merci de m’accueillir. Cela me va droit au cœur.

Votre travail à présent est plus personnel et est destiné aux enfants. Pourquoi ce changement ?

J’ai dessiné des personnage héroïque durant toute ma vie. Ce souci de réalisme a été éprouvant. A présent le fait d’avoir des petits enfants m’a poussé à vouloir écrire des mangas qui leur seraient destinés et même toutes les petits enfants de la Terre.
C’est une partie de moi-même que je veux mettre au grand jour. J’ai choisi des chiens car c’est mignon. J’ai élevé des bassets. Pour mon histoire il y a une petite fille blonde qui a des teckels. J’ai puisé dans mon entourage pour faire mon histoire. D’ailleurs je me suis représenté en marron (NDLR : Kuri signifie marron en japonais).
Avec ce projet, j’espère que vous allez aimer aussi le nouveau ippei kuri.

Que pensez-vous de la situation actuelle du studio Tatsunoko qui a subi quelques difficultés ?

Pour être honnête quand j’ai quitté le studio, j’ai continué à le suivre mais je n’ai plus aucun droit dessus. Cela n’a pas forcément changé comme je le souhaiterais mais c’est ainsi. Mais les gens de Tatsunoko ont du talent et je souhaiterai qu’ils puissent vraiment s’exprimer.
L’animation japonaise pourra de nouveau grandir car en ce moment ce n’est plus le cas.

On retrouve régulièrement le même trio d’ennemis récurrents dans les séries Time Bokan ; une femme accompagnée d’un costaud et un mec malingre. D’où vient ce trio. Est-ce une référence culturelle ou autre ?

En fait quand on a développé la première série Time Bokan, nous n’avions pas de référence historique. Puis nous avons fait une seconde, on s’est dit que l’on pourrait adapter et faire un nouveau trio maléfique. Et ce fut une suite logique.

Que pensez-vous de l’adaptation de Speed Racer par les frères Wachowski ?

J’ai vu le film. Personnellement, je n’ai pas beaucoup apprécié. En terme visuel c’est bien. Mais j’ai eu l’impression d’avoir en face de moi une sorte de jeu vidéo. Et quand je joue au jeu vidéo je suis actif. Là, j’avais simplement l’impression de n’être que spectateur. Donc il manque quelque chose dans le scénario pour le rendre bien meilleur.

Et concernant l’adaptation de Gatchaman par les américains, devenu la bataille des planètes ?

Il est vrai que quand les États-Unis avait acheté la série à l’époque, c’était un grand évènement. Traditionnellement, le Japon importait des films et des séries et là c’est nous exportions chez eux. Nous nous disions que nous les intéressions. Puis la série a été complètement remontée par les américains et exportée ainsi dans le monde. Peut être était-ce un problème culturel. Mais après cela a permis de faire connaître la série et la culture japonaise en général. Dans ce sens cela me convient. Et c’est un peu grâce à cela que vous êtes présents aujourd’hui.

Comment avez-vous trouvé les fonds pour faire de l’animation car cela coûte cher ?

Au départ nous étions une famille de mangakas. Les dessins animés que nous voyons étaient ceux de Disney et il était impossible pour nous de faire la même chose car trop coûteux. Investir de l’argent après la guerre dans l’animation c’était impossible. Mais en 1963 avec Tezuka et Astro Boy, on a vu que c’était faisable avec une animation limitée et en réduisant les coûts. Ainsi on a décidé de se lancer dans ce secteur. Tezuka nous avait montré la voie et une bonne histoire, des effets spéciaux et de la musique permettait de compenser les lacunes en terme d’animation. Par contre, nous ne nous attendions pas à ce que cela revienne si cher à produire.
Quand on a lancé notre première série, Space Ace, on s’est retrouvé avec un déficit de plusieurs millions d’euros. Heureusement la chaine TV nous a aidé et on a aussi trouvé un sponsor jouet.

Pour Kurenai Sanshirô (Judo Boy) c’est la vengeance qui anime le héros, thème peu exploré à l’époque, et actuellement. Fut-il difficile à proposer pour un jeune public ?

Il est vrai ce fut un cas de conscience. Si on adaptait le manga tel quel en dessin animé, cela aurait été très dur. Le premier passage du manga est particulièrement éprouvant, par contre la suite montre que les arts martiaux ont de plus en plus d’influence sur le personnage et sa motivation.

Qui vous a influencé dans le monde du manga ?

A part Tezuka, je ne me souviens plus par j’ai été influencé, il faut dire que cela date de 70 ans. Mais personne ne peut oublier Osamu Tezuka.

Regardez-vous encore de séries animées et lesquelles ?

Sincèrement, je ne regarde plus trop d’animation, et quand je le fais c’est avec le regard d’un professionnel et cela ne me repose plus vraiment. Je ne lis plus trop de mangas également. Donc pour me détendre, je fais du dessin.

Avez-vous l’intention de reprendre le dessin réaliste pour faire un manga, et souhaitez-vous participer à l’adaptation en animation de votre œuvre destinée aux jeunes enfants ?

Au fond dans mes cartons, j’ai encore trois œuvres à réaliser en manga. Pour ma participation en animation, si ma santé me le permet, je voudrais bien le faire. Par contre si c’est pour adapter une œuvre réaliste, je ne suis pas sûr, car c’est un travail éprouvant et comme vous le voyez j’ai beaucoup vécu. (Rire)


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