Badass : La critique du tome 2

Date : 31 / 10 / 2013 à 20h05

Par : Christophe Dasse

Sources :

Source : Unification France

Badass
Tome 2. The Voice

• Éditeur : Delcourt
• Scénario : Herik HANNA
• Dessin : Bruno BESSADI
• Série : Bad Ass
• Collection : CONTREBANDE
• Format : 26,4 x 17,3 cm
• Pages : 96 pages
• Sortie : 18 septembre 2013
• Prix : 14.95 €
• ISBN : 978-2-7560-3680-9

Résumé de l’épisode :
Sophie a le don de lire dans les pensées et de manipuler son entourage. La liste de ses victimes s’allonge un peu plus chaque jour. Prise en charge par un spécialiste surnommé Doctor Sirit, la jeune fille apprend à contrôler son pouvoir. À tel point que ses talents psychiques ne tardent pas à rivaliser avec ceux de son mentor. Malgré les efforts de celui-ci, Sophie reste toutefois... totalement

Décryptage :
Sophie est une petite fille au comportement très étrange qui inquiète ses parents. Désemparés, ils font appel au Docteur Sirit qui gère ce genre de cas particuliers dans son "centre d’étude de l’évolution". Puis on découvre Sophie en parallèle, quelques années plus tard, elle est maintenant devenue une jeune fille mais cette fois-ci elle est pensionnaire d’un asile psychiatrique de très haute sécurité. Les médecins en charge de son cas la définissent comme : "une psychopathe extravertie, maniaco-dépressive à tendance sociopathes caractérielles, le tout mâtiné d’un soupçon d’exhibitionnisme et d’une perversité alliant le sadisme au voyeurisme, actif et passif..." tout un programme... mais pas seulement. C’est un institut où sont enfermés toutes sortes de psychopathes aux capacités évoluées, entendez là monstres et autres aberrations de la nature, un peu comme les X-Men chez Marvel. On apprend grâce aux discussion des docteurs aussi l’étendu de ses pouvoirs qui sont assez effrayants.

La Bd raconte le parcours et la vie atypique menée par Sophie qui entend ce que les gens pensent et qui peut surtout leur faire faire ce qu’elle souhaite de plus délirant sans rencontrer aucune résistance. Avec sa belle tête d’ange, elle est malheureusement un danger public numéro 1. Super-vilain plutôt que super-héros, c’est un traitement différent, original et amusant qui nous est proposé. On se laisse porter par l’action et les accès de violence des protagonistes et on se prend à aimer ça autant que lorsqu’un super-héros met une trempe à un super-vilain. Là c’est un peu le contraire, ce sont les super-vilains qui font la peau aux autres et c’est assez jouissif de les voir face à autant d’hommes (ou de sécurité) en face d’eux et les voir s’en sortir indemne. Pas comme ceux qui sont en face.

C’est une manière intéressante de raconter l’histoire puisqu’elle est narrée via des flashback très intelligents qui distillent les informations par bribes pour ne pas dévoiler trop de l’histoire d’un coup. On part en arrière pour tenter de comprendre ce qui est arrivé à la petite fille comment elle évolue dans le temps et surtout comment elle s’est retrouvée ainsi enfermée dans cet asile psychiatrique. Pour enfin profiter avec énormément de plaisir d’une fin très jouissive dans le ton de la BD mais en plus concentré et en encore plus fou. Mais attention, il faut bien suivre parce que histoire il y a tout de même, ce ne sont pas que des scènes d’action, on comprend au fur et à mesure, d’où vient la jeune fille, quel est son parcours et surtout ses mentors (ses professeurs Xavier à elle). Tout comme Dead End parlait de la jeune fille dérangée dans le tome 1, le 2 tomes est lui aussi lié au précédent avec, à la fin, l’apparition du personnage de Dead End venu donner un coup de main (faire son cameo) à la jeune fille qui ne semblait pas en avoir besoin.

En parcourant cette BD on pense tout de suite aux Comics américains avec tous les super-héros. Ici tous les personnages sont inspirés de près ou de loin à des super-héros de chez Marvel ou autre comme les X-Men. On retrouve une colonie de "mutants" mais aussi à la fin un milliardaire dans sa combinaison de robot volant qui n’est pas sans rappeler Iron Man et qui se bat contre un ersatz de Hulk. Mais c’est bourré de références et de clin d’œil, c’est plutôt très drôle, irrévérencieux, violent et gore mais très amusant. Et c’est surtout une BD franco-française et du coup elle prend une toute autre dimension parce qu’on voit les choses d’un autre œil. On se retrouve pourtant avec plein de références à la culture américaine, pas uniquement comics. Les personnage sont tous hyper charismatiques, attachants malgré leur folie, cabochards, irrévérencieux et aux pouvoirs tous aussi délirants les uns que les autres.

D’un point de vue du dessin, on est exactement dans la bonne norme du comics, c’est frais, coloré, fun et plutôt agréable et tout comme le premier tome, fluide. Tous les codes du genre sont respectés pour notre plus grand plaisir visuel. Pour le ton c’est violent, sanglant, tragique et à la fois très drôle. Au final c’est encore un agréable moment, comment sera gérée la suite ? Impossible de le savoir avant de la lire. Les histoires vont-elles toutes se rassembler comme c’est déjà le cas avec les 2 premiers tomes ou les auteurs nous concoctent-ils des super-vilains encore plus délirants que les 2 premiers ? Le Comics français a de beaux jours devant lui surtout avec ce SuperWorld qui arrive chez Delcourt aussi et qui semble lui aussi très réussi. La France a décidément un incroyable talent.