Rebel Moon, partie 2 - L’Entailleuse : La critique du film Netflix

 Date de diffusion : 19/04/2024
 Plate-forme de diffusion : Netflix
 Titre original : Rebel Moon - Part Two – The Scargiver
 Durée du film : 2h04
 Réalisateur : Zack Snyder
 Scénaristes : Shay Hatten, Kurt Johnstad et Zack Snyder
 Interprètes : Sofia Boutella, Djimon Hounsou, Michiel Huisman, Anthony Hopkins, Staz Nair, Bae Doo-na, Ed Skrein, Stuart Martin, Ray Fisher, Cary Elwes, Corey Stoll, Alfonso Herrera, Fra Fee

Après une Partie 1 mitigée en 2023, Rebel Moon - L’Entailleuse réussira-t-il à nous faire à nouveau aduler le génial Zack Snyder ? Pour rappel, le film sorti pour les fêtes de fin d’année dernière avait vivement été critiqué pour son côté un peu trop Star Wars, même si au départ c’était bel et bien l’idée du cinéaste (il aura changé son blaster quand Lucasfilm lui aura signifié une fin de non recevoir). J’avais également regretté cette légèreté scénaristique ne permettant pas d’aller au fond des choses, tant sur l’histoire elle-même que sur les personnages. Sorte de film choral mettant en scène un nombre impressionnant de stars hollywoodiennes, Snyder était occupé à donner du temps d’écran à ses acteurs, oubliant l’essentiel : l’histoire. Enfin, d’un point de vue technique, et même si j’adore le côté absence de lumière du style Snyder, je préfère quand même quand l’image n’est pas floue.

Quatre mois plus tard, Snyder revient sur Netflix pour la suite de sa fresque SF. Aux premiers abords, on pourrait dire qu’on reprend les mêmes et on recommence. La saga a cependant perdu certains de ses acteurs de premier plan, leur personnage étant passés de vie à trépas l’année dernière. Et entre temps, le réalisateur de 300 a également promis que L’Entailleuse serait un film de guerre à 100%. Qu’en est-il exactement ?

Eh bien Rebel Moon - L’Entailleuse est à mon sens une nouvelle démonstration de ce que Snyder sait faire de mieux... et de pire ! Le scénario du film est d’une simplicité déconcertante, mais sait faire preuve d’efficacité par moment : c’est David qui doit affronter Goliath. Et quand on sait à quel ennemi les fermiers de Veldt vont avoir à faire, on se dit que l’affaire va être bien vite pliée.

Le pire : La première heure du film est faite de dialogues inutiles destinés à nous en apprendre un peu plus sur les personnages, sauf que ça, ça aurait dû être fait dans L’Enfant du feu. On perd donc la moitié du film à connaître les motivations de chacun et cela en devient presque insupportable. Pire encore, car le réalisateur oublie encore qu’il a une histoire de guerre intergalactique à mener, mettant ses guerriers à profit pour récolter le blé, ça en devient immangeable.

Puis, vient le moment où les guerriers les plus tourmentés de la galaxie se rappellent que les méchants vont bientôt arriver, et qu’il faudrait donner à ces pauvres paysans quelques rudiments de la stratégie militaire, et un peu d’entrainement. On se dit donc que les choses sérieuses commencent... Eh bien pas du tout ! À croire que le maniement de la faux est un must en matière d’apprentissage du maniement des armes : du plus vieil agriculteur à la "faible" femme des soit disant bouseux, les gars savent tirer à la mitraillette plus grosse que nature, être précis au fusil de chasse de gros calibre et au maniement de l’épée. Bref, la partie entrainement est bien vite réglée et on retombe dans des lamentations dont on aurait bien pu se passer.

Donc la promesse de Snyder de deux heures totales dédiées à la guerre, c’est faux. Cette première moitié du film m’a paru tellement longue, que je me suis demandé si j’allais arriver à la fin du long métrage.

Le meilleur : Et malgré une première moitié difficile, rester pour le deuxième acte du film en vaut la peine. Snyder nous livre alors ce qu’il sait faire le mieux : nous en mettre plein la vue, avec une photographie impeccable, une caméra qui sait exactement où aller et ces ralentis qui sont au fil du temps devenus la marque de fabrique du cinéaste. Zack nous offre donc une deuxième heure dantesque, mêlée de combats épiques, de sacrifices indispensables dans une telle épopée, des méchants qui mordent la poussière de la meilleure des manières et de l’émotion à en faire pâlir plus d’un.

Les combats sont chorégraphiés au millimètre près. Les acteurs et les cascadeurs ont réussi à m’impressionner dans leurs danses avec la mort, et c’est franchement jouissif. Les scènes de combats à l’arme lourde, crachant des traits de plasma meurtriers, et parsemées de ralentis immortalisant ces instants, sont également d’une perfection particulièrement réussie.

Autre bon point attribué au film : Snyder aura eu quelques quatre mois pour gommer une imperfection notée dans sa première partie. L’image est bien plus nette cette fois-ci, et c’est déjà ça de pris...

En conclusion : Rebel Moon 2 me met encore une fois dans une position bien inconfortable, tel un cul entre deux chaises, ne sachant pas trop où le poser. OUI, la première partie du film est difficile, niaise et à la limite larmoyante. Mais, OUI, la seconde partie est bien meilleure. Mais encore faut-il survivre à la première heure pour pouvoir revivre dans la deuxième. Donc, selon toute logique, le compte n’y est pas, et je déteste haïr Zack Snyder pour ça. D’habitude, un film que j’ai aimé regarder, ça m’arrive de le regarder une deuxième fois, voire une troisième. Mais là, à l’idée de la première partie, regarder L’Entailleuse une deuxième fois me paraît bien inimaginable pour l’instant.

Le plus gros problème de Rebel Moon demeure dans le fait que la Partie 1 et la Partie 2 ont été tournées tel un seul et même long métrage, mais que Netflix a décidé de scinder en deux. Résultat : les défauts du premier retombent immanquablement sur le deuxième. Snyder n’a donc pas eu le temps d’apprendre de ses erreurs faites dans la première partie pour ne pas récidiver dans la deuxième. Le résultat aurait-il été différent si la Partie 1 avait été tournée en premier, qu’on avait laissé le temps au cinéaste de voir ce qui marche et ce qui ne fonctionne pas (et encore, Hollywood a également inventé les devenues traditionnelles séances de reshoots), puis, deux ans, trois ans plus tard, donner à Snyder l’occasion de boucler sa boucle en mettant en scène sa Partie 2. Netflix serait-il devenu trop gourmand pour comprendre ça ?

Je vais donc couper la poire en deux...

Kora et son groupe de guerriers sont prêts à tout sacrifier pour se battre aux côtés du peuple de Veldt. Ils sont déterminés à défendre courageusement un village autrefois paisible, nouvelle patrie de ceux qui ont perdu les leurs dans la lutte contre le Monde-Mère. À la veille de la bataille, les guerriers se confrontent à la vérité de leur propre passé, chacun révélant les raisons de son ralliement à la cause. Alors que la force d’un royaume entier s’abat sur une rébellion émergente, des liens indestructibles se forgent, des héros sont révélés et des légendes naissent.

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