Il était une fois les séries : Les Brigades du Tigre

 Type : Policier / Fantastique
 1ère Diffusion France : ORTF (74-83)
 Épisodes : 36 x 55 minutes
 Créée par : Claude Desailly
 Producteur Exécutif : Etienne Laroche, Serge Lebeau
 Production : ORTF, A2
 Musique : Claude Bolling
 Interprètes : J.C. Bouillon, P. Maguelon, J.P. Tribout, F. Maistre

1974, cette année-là, Georges Pompidou meurt et Valéry Giscard d’Estain est élu Président de la République ("Vous n’avez pas le monopole du cœur") et Jacques Chirac est nommé Premier Ministre. Simone Veil fait son discours à l’Assemblée nationale pour le droit à l’avortement dont la loi passera quelques mois plus tard. Marcel Pagnol meurt.

La chenille Caroline, la poupée Corinne, le château-fort en plastique et TV Tennis (une sorte de Pong), seront fortement demandés sous le sapin.

Au cinéma, Emmanuelle émoustille la petite bourgeoisie, Lino Ventura s’en donne à cœur joie dans La Gifle, Robert Redford est Gatsby le Magnifique, et Pierre Richard revient dans Le Retour du grand blond.

À la télévision, en pyjama pilou, vous regardez les premières diffusions de L’île aux enfants, Les Faucheurs de Marguerites, Deux ans de Vacances, Barbapapa, Kung Fu. Le Petit Conservatoire de la chanson de Mireille s’est achevé.

Et vous découvrez les premiers épisodes des Brigades du Tigre…par le générique bien entendu.

Un prologue en voix off, racontant le contexte de la création de la police motorisée et illustré par des gouaches d’André Raffay, pour finir sur une magnifique musique saccadée de Claude Bolling (Borsalino).

Les nouvelles technologies y sont mises à l’honneur : Le téléphone, le microscope, les techniques de police judiciaire, et bien entendu les voitures (et leurs 35 km/h) mais c’est surtout l’époque (de 1907 avec Bonnot, à 1929 avec Al Capone) que dépeint la série.

Chaque épisode avait comme particularité de mêler une amorce historique réelle avec une explication fantastique (sorcellerie, fées, vampire, fantôme) mais sans sombrer dans le ridicule. L’humour qui régnait dans le trio de policiers et avec leur supérieur (capturé en prise de son directe) était aussi pour beaucoup dans le plaisir que l’on pouvait prendre à visionner cette série française de genre, conçue pour rivaliser avec les séries américaines.

L’ambiance, soutenue par les décors (châteaux et rues les mieux conservées), et surtout les accessoires (les voitures étaient empruntées à un musée) y sont d’ailleurs pour beaucoup.

Notez au passage que les forces de police des Brigades du Tigre, ne se sont jamais appelées ainsi, c’est un abus de langage postérieur décrivant les brigades motorisées créées par Georges Clémenceau (dit le Tigre).

Le film de 2006, de Jérôme Cornuau, est tout à fait regardable, avec un casting de rêve (Clovis Cornillac, Diane Kruger, Olivier Gourmet, Edouard Baer, Thierry Frémont, Jacques Gamblin, Léa Druker, Philippe Duquesne, Didier Flamad, Gérard Jugnot, Agnès Soral, Frédéric Bouraly) et mélange une histoire vraie, la Bande à Bonnot (et la superbe reconstitution de sa mort, pris au piège, lors d’un siège de 5 heures, dans une petite bâtisse isolée) mélangée à des faits divers dans une chronologie historique approximative.
Le scénario de ce dernier est dépourvu de fantastique, mais réutilise des effets de la série originale (les personnages, la guerre des polices, la savate, l’accent de Terrasson, les courses-poursuites…)

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