Hunger Games : La critique
SYNOPSIS
Chaque année, dans les ruines de ce qui était autrefois l’Amérique du Nord, le Capitole, l’impitoyable capitale de la nation de Panem, oblige chacun de ses douze districts à envoyer un garçon et une fille - les "Tributs" - concourir aux Hunger Games. A la fois sanction contre la population pour s’être rebellée et stratégie d’intimidation de la part du gouvernement, les Hunger Games sont un événement télévisé national au cours duquel les tributs doivent s’affronter jusqu’à la mort. L’unique survivant est déclaré vainqueur.
La jeune Katniss, 16 ans, se porte volontaire pour prendre la place de sa jeune sœur dans la compétition. Elle se retrouve face à des adversaires surentraînés qui se sont préparés toute leur vie. Elle a pour seuls atouts son instinct et un mentor, Haymitch Abernathy, qui gagna les Hunger Games il y a des années mais n’est plus désormais qu’une épave alcoolique. Pour espérer pouvoir revenir un jour chez elle, Katniss va devoir, une fois dans l’arène, faire des choix impossibles entre la survie et son humanité, entre la vie et l’amour...
NOTRE AVIS
L’adaptation d’un roman aussi culte que Hunger Games n’était pas une tâche facile, mais avec la présence de Suzanne Collins au scénario et de Gary Ross à la réalisation, la déception n’est pas à envisager.
Si les aficionados des romans déploreront de ne pas voir certains éléments du premier tome dans ce film (rassurez-vous le message, les personnages et la tonalité ont été minutieusement respectés), ceux qui n’ont pas lu l’ouvrage de Suzanne Collins apprécieront le scénario bien structuré, avec une habile succession de scènes d’action ou de scènes plus intimistes. On félicitera les subtiles graines semées pour le prochain volet (L’Embrasement, prévu pour 2013) qui donneront envie au public de non seulement de se plonger (ou se replonger) dans les romans mais aussi de revoir le film et ses suites, mais aussi d’y ajouter le point de vue des protagonistes qui sont à l’extérieur de l’arène, ainsi que des autres districts. Impossible de rester de marbre devant une histoire aussi bouleversante où des adolescents ne peuvent même plus profiter pleinement de la vie quand on les oblige à s’affronter à mort, impossible non plus de rester insensible face au courage (et le mot est faible) et à l’incroyable instinct de survie (pourtant si humain) de Katniss Everdeen. Pourtant, si l’univers créé par Suzanne Collins ne fait pas dans la dentelle, dénonce ouvertement les préjugés, la présence imposante des médias, l’influence massive de la téléréalité, la déshumanisation d’un gouvernement et d’une majeure partie de la population ; on déplorera un déséquilibre de développement pour certains arcs narratifs. L’exemple le plus flagrant étant l’alliance entre Rue et Katniss qui ne dure qu’à peine deux minutes (même si la fillette bénéficie d’un hommage poignant, magnifiquement mis en scène).
Pourtant, Hunger Games bénéficie d’autres énormes atouts : la réalisation merveilleusement maîtrisée de Gary Ross. Le réalisateur de Pur Sang, La légende de Seabiscuit et de Pleasantville n’a plus besoin de montrer ses talents de cinéaste pour prouver qu’il sait faire de grands films. Maniant avec habileté les scènes intimistes (accompagnées d’une belle photographie) et les scènes d’actions caméra à l’épaule, Hunger Games est visuellement un savoureux mélange entre documentaire, film indépendant et blockbuster.
Côté casting, Jennifer Lawrence interprète avec brio Katniss Everdeen, jeune adolescente du District 12 prise en pleine tourmente ; Lenny Kravitz rayonne de justesse dans la peau du styliste Cinna, Woody Harrelson est l’incarnation rêvée d’Haymitch, Stanley Tucci méconnaissable en un Caesar Flickerman quasi schtroumpfé de la tête au pieds, on saluera aussi Wes Bentley surprenant en Seneca Crane, Donald Sutherland en glacial président Snow ; mais les véritables révélations de Hunger Games sont incontestablement Josh Hutcherson, Amandla Stenberg, Alexander Ludwig et Willow Shields. Seul point noir : un Liam Hemsworth trop peu présent.
Mais le point culminant de Hunger Games réside dans l’incroyable travail fourni sur les maquillages - la différence entre le Capitole et le District 12 est absolument spectaculaire -, les costumes, les décors mais également le travail de l’équipe des effets spéciaux (il n’y a qu’à voir la vue extérieure du Capitole, les robes de feu de Katniss ou encore les écrans holographiques de la production des jeux) qui nous laisse sans voix. A contrario, la bande sonore manque de dynamisme et de morceaux emblématiques, il aurait été - par exemple - avisé d’inclure le morceau de T.T.L. (entendu dans la seconde bande annonce) - Deep Shadow - lorsque Peeta et Katniss arrivent au Capitole.
En résumé, Hunger Games est un très bon film et la meilleure adaptation de roman de ces dernières années qui conviendra aux amateurs de la trilogie de Suzanne Collins comme au grand public (on vous prévient : le long métrage n’est pas du tout gore mais il est assez violent). Il nous tarde déjà d’être en 2013 pour Hunger Games : L’Embrasement !
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Durée du film : 2h 22min
Date de sortie : 21 mars 2012
Titre original : The Hunger Games
Réalisateur : Gary Ross
Scénariste : Gary Ross, Suzanne Collins et Billy Ray d’après l’œuvre de Suzanne Collins
Acteurs : Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Liam Hemsworth, Woody Harrelson, Elizabeth Banks, Lenny Kravitz, Stanley Tucci et Donald Sutherland
Directeur photo : Tom Stern
Décors : Philip Messina
Costumes : Judianna Makovsky
Musique : T-Bone Burnett et William Ross
Producteur : Jon Kilik et Nina Jacobson pour Lionsgate, Larger Than Life Productions et Ludas Productions
Distributeur : Metropolitan FilmExport
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