The Lost City of Z : La critique

Date : 12 / 03 / 2017 à 13h30

Par : Andry NirinaIsabelle Arnaud

Sources :

Unification


James Gray nous avait habitués à des films très intimistes (le magnifique La Nuit nous appartient), mais avec The Lost City of Z, qu’il a co-écrit, il prouve qu’il est capable de faire une œuvre spectaculaire, sans perdre pour autant la sensibilité manifeste qui imprègne son œuvre. Autant le dire tout de suite, The Lost City of Z est un très grand film. De ceux qui ne laisseront aucun spectateur indifférent tant ils éblouissent par leurs qualités intrinsèques.

Le film aurait pu se contenter d’allier reconstitution historique de grande classe et récit d’aventure palpitant, mais Gray, a décidé de faire de Percival Harrison Fawcett, l’un des plus grands explorateurs du XXe siècle, un héros tragique et surtout un témoin de premier choix de son époque. Imaginez qu’en ce temps, il fallait, pour cartographier les frontières, engager des expéditions hautement risquées dans des territoires inexplorés et dangereux. Les expéditions de Fawcett ont lieu en plein cœur de la jungle amazonienne, lieu emprunt d’autant de mystères que de beautés. La photographie du film met très bien en valeur la fascination que peut exercer cette nature sauvage sur les hommes, à travers une lumière captée de manière très naturelle. Nous ne pouvons que féliciter le travail du directeur de photographie Darius Khondji, qui a déjà eu l’occasion de travailler avec les plus grands comme Steven Spielberg, Alfonso Cuaron ou encore David Fincher.

Les rencontres entre l’homme blanc et les Amérindiens sont amenées de manière très subtile. Le film ne raconte pas seulement le choc des deux cultures du point de vue historique, mais déroule devant les yeux des spectateurs une aventure bouleversante qui les saisit au vif. L’accomplissement du destin de Fawcett est lié inexorablement aux grands tournants historiques qui viennent contrarier les attentes des spectateurs. Tout le génie du film réside dans cette alternance permanente entre une immersion presque irréelle dans l’exploration et la frustration d’un retour à la " réalité ".

Outre la reconstitution historique de très belle facture, le film s’appuie sur un casting extrêmement talentueux. Que ce soit le héros, interprété par Charlie Hunnam, son acolyte joué par un Robert Pattinson totalement méconnaissable, ou les personnages gravitant autour d’eux, tous participent à rendre le film crédible et immersif.

Lors de la Masterclass qui a suivi la projection du film, James Gray nous a expliqué qu’il avait été difficile de financer le film, notamment à cause de son dénouement. Surprenante et d’une grande finesse, cette fin laisse sans voix. Les spectateurs ne peuvent pas y rester indifférents, tant elle donne à discuter et à réfléchir sur ce que peut être l’accomplissement d’une vie.

The Lost City of Z est un film qui laissera une marque durable dans l’histoire du cinéma et dans le cœur des spectateurs. Un futur classique à découvrir impérativement dans les salles !

AR

The Lost City of Z est un très beau film sur la passion d’un homme et son acharnement à prouver qu’il a raison.

Le film est l’adaptions de l’œuvre de David Grann fortement inspirée par le livre Le Continent perdu : Dans l’enfer amazonien 1906-1925, un recueil de récit de voyage de Percival Harrison Fawcett publié par son fils, Brian Fawcett, en 1953.

On peut d’ailleurs se procurer cette œuvre passionnante, publiée aux éditions Pygmalion. Les 8 expéditions de Percival Harrison Fawcett y sont soigneusement retranscrite et si le long métrage se focalise sur les trois plus emblématiques, le livre est un excellent moyen d’aller plus avant dans le récit de cet aventurier souvent moqué en son temps et dont les hypothèses ont été vérifiées ces dernières années par la découverte dans la zone où il cherchait sa cité perdue, d’un immense complexe de routes et de lieux d’habitations humaines.

L’aventurier a aussi inspiré d’autres auteurs comme Hergé, Henri Vernes et son héros Bob Morane ou encore Hugo Pratt.

Le film a connu de nombreux hauts et bas, depuis l’obtention des droits du livre par Brad Pitt, qui voulait en incarner le rôle-titre, au début des années 2000. Le réalisateur n’a pu le faire à ce moment-là, malgré le montage financier conséquent existant. Des années plus tard, la réalisation a pu se lancer, sans Brad Pitt quoique ce dernier co-produise le film, et avec un budget fortement diminué.

Ainsi, James Gray filme souvent son histoire d’une façon intimiste, et si les paysages amazoniens sont somptueux et merveilleusement filmés, les expéditions sont réduites à quelques individus perdus dans l’immensité végétale.

Le scénario se focalise d’ailleurs complètement sur le personnage de Percival Harrison Fawcett et sa lutte pour permettre à ses expéditions de voir le jour et de reprendre après la Première Guerre mondiale. Un individu attachant en butte à ses pairs et essayant de leur faire comprendre que la civilisation européenne n’est pas la seule à avoir compté.

Charlie Hunnam l’incarne fort bien et donne une véritable âme à cet homme indomptable. Il est très bien encadré par des acteurs talentueux dont Sienna Miller qui apporte une part de féminité à l’histoire en jouant le rôle de sa femme forte et compréhensive.

Si la mise en scène est une belle réussite, il faut aussi saluer la très belle photographie de Darius Khondji donnant l’impression de se retrouver bien loin de chez nous. La lumière de la forêt est fantastique et celle de scènes plus intimistes ou horribles comme les tranchées de la guerre de 14-18 sont superbes.

The Lost City of Z est un très beau film revenant sur l’histoire d’un aventurier qui a marqué son temps. C’est aussi un récit d’aventure intimiste et passionnant contant la vie et la passion d’un homme convaincu de sa découverte et cherchant à en apporter la preuve malgré les obstacles qu’il rencontre. Avec une réalisation juste, à la mise en scène saisissante, un décor naturel formidable et des acteurs passionnants, c’est une superbe invitation au voyage et au rêve que nous offre un James Gray au meilleur de sa forme.

Palpitant et accrocheur.

IA

SYNOPSIS

L’histoire vraie de Percival Harrison Fawcett, un des plus grands explorateurs du XXe siècle.
Percy Fawcett est un colonel britannique reconnu et un mari aimant. En 1906, alors qu’il s’apprête à devenir père, la Société géographique royale d’Angleterre lui propose de partir en Amazonie afin de cartographier les frontières entre le Brésil et la Bolivie. Sur place, l’homme se prend de passion pour l’exploration et découvre des traces de ce qu’il pense être une cité perdue très ancienne. De retour en Angleterre, Fawcett n’a de cesse de penser à cette mystérieuse civilisation, tiraillé entre son amour pour sa famille et sa soif d’exploration et de gloire…

BANDE ANNONCE


FICHE TECHNIQUE

- Durée du film : 2 h 20
- Titre original : The Lost City of Z
- Date de sortie : 15/03/2017
- Réalisateur : James Gray
- Scénariste : James Gray d’après l’œuvre de David Grann
- Interprètes : Charlie Hunnam, Robert Pattinson, Sienna Miller, Tom Holland, Edward Ashley, Angus Macfadyen, Ian McDiarmid, Clive Francis
- Photographie : Darius Khondji
- Montage : John Axelrad, Lee Haugen
- Musique : Christopher Spelman
- Costumes : Sonia Grande
- Décors : Jean-Vincent Puzos
- Producteur : Jeremy Kleiner, Dede Gardner, Anthony Katagas, Dale Armin Johnson, James Gray pour Paramount Pictures, Plan B Entertainment
- Distributeur : StudioCanal

LIENS

- SITE OFFICIEL
- ALLOCINÉ
- IMDB

PORTFOLIO

The Lost City of Z



Les illustrations des articles sont Copyright © de leurs ayants droits. Tous droits réservés.


Unification france est copyright (c) 1997 - 2024 Unification France. Tous droits réservés.