Lovely Bones : La critique

Date : 05 / 02 / 2010 à 00h20

Titre original : The Lovely Bones
Date de sortie : 10 février 2010

L’histoire d’une jeune fille assassinée qui, depuis l’au-delà, observe sa famille sous le choc de sa disparition et surveille son meurtrier, ainsi que la progression de l’enquête...

C’est pendant la post-production des Deux tours que Peter Jackson a été conquis par la lecture du best seller d’Alice Sebold, La nostalgie de l’ange. Et il n’était pas le seul, Steven Spielberg avait lui aussi des vues sur le roman, rien de plus normal quand on connait la puissance évocatrice de ce récit.

Après les habituels négociations de droits, la dream team du Seigneur des anneaux s’est remis au travail pour nous concocter une oeuvre dont elle a le secret. Et pourtant rien de plus difficile que d’adapter un roman, particulièrement si celui ci a fait travailler l’imagination de ses lecteurs. La mission avait été remplie brillamment avec Tolkien, il en est de même avec Lovely Bones. Comme à l’accoutumée, l’association Jackson - Walsh - Boyens a produit un scénario qui, s’il ne respecte pas le récit non linéaire du roman, retranscrit admirablement les tenants et aboutissants de l’histoire.

L’autre point fort de Jackson, c’est ses choix de casting. Si la jeune Saoirse Ronan est parfaite dans le rôle de Susie Salmon, la jeune fille assassinée, que dire du reste de la distribution, à part que c’est un sans faute. Tout d’abord les parents de Susie interprétés par le couple Rachel Weisz - Mark Wahlberg. Si le charisme de Rachel Weisz n’est plus à démontrer, c’est avec plaisir qu’on retrouve Mark Wahlberg dans le rôle de ce père meurtri par la disparition de sa fille, un rôle qui marquera certainement le début d’une nouvelle étape plus adulte dans sa carrière.

Susan Sarandon est le contre poids comique à cette histoire tragique. Elle y joue la grand mère totaly destroy qui va essayer de redonner un peu de joie à cette famille. A l’inverse de ce rôle lumineux, Stanley Tucci incarne la fausse normalité du tueur de Susie. L’acteur méconnaissable donne à ce rôle de tueur un relief particulier loin des effets outranciers que des acteurs plus cabotins auraient fournis.

Dans Lovely Bones, Susie Salmon regarde sa famille vivre le deuil d’un endroit à mi-chemin entre la vie et la mort, l’entre deux mondes. C’est bien évidemment dans ces scènes que se trouvent les effets spéciaux du film. Loin de la tendance réaliste des SFX actuels, l’option de Jackson est de montrer un monde chromatiquement plus intense et qui reflète les émotions de Susie. Ces scènes tranchent avec le monde des vivants sans commune mesure plus terne. La grande erreur aurait été de montrer un entre deux mondes trop marqué religieusement. Certes, il est bien question dans les dialogues d’un passage vers le paradis, mais heureusement c’est très très light.

C’est à la fin du film que le spectateur comprend la finalité du récit : la nécessité du lâcher prise. C’est la condition sine qua non pour continuer sa route. C’est le cas du père obnubilé par l’enquête, de la mère qui n’arrive plus à entrer dans la chambre de sa fille, et bien évidemment de Susie qui doit accepter d’arrêter d’observer sa famille et passer dans un autre plan d’existence.

Lovely Bones n’est pas un film qui juge ses protagonistes, c’est un film pétri de poésie et de sentiments. Un beau film qui mérite le coup de coeur de la rédaction d’Unification.

FICHE DU FILM

Durée du film : 2h08
Réalisateur : Peter Jackson
Scénaristes : Peter Jackson, Frances Walsh et Philippa Boyens d’après le roman d’Alice Sebold
Acteurs Principaux : Saoirse Ronan , Mark Wahlberg , Stanley Tucci , Rachel Weisz , Susan Sarandon , Rose McIver et Michael Imperioli
Directeur Photo : Andrew Lesnie
Musique : Brian Eno
Décors : Naomi Shohan
Costumes : Nancy Steiner
Producteurs : Peter Jackson, Carolynne Cunningham, Aimee Peyronnet et Frances Walsh pour Dreamworks Pictures, Wingnut Films et Film4
Distributeurs : Paramount Pictures