Watchmen Les Gardiens : Nous avons vu 27 minutes du film (compte rendu)

Ce n’est pas tous les jours qu’on peut admirer 27 minutes d’un film 3 mois avant sa sortie, c’est donc avec une grande excitation que je me suis rendu à la projection exceptionnelle que Paramount avait organisé pour Watchmen et Star Trek (cliquez ici pour lire le compte rendu de l’avant première Star Trek).

Après une brève introduction d’un collègue de Ciné Live, les personnes présentes ont eu le plaisir d’accueillir Dave Gibbons le dessinateur de la BD Watchmen et Zack Snyder le réalisateur du film.

Gibbons a pris le micro en premier. Apparemment, il y a un débat sur l’appartenance de Watchmen à la catégorie Comics Book ou Graphic Novel, débat qui est balayé d’une main par le dessinateur. Pour lui Watchmen est indéniablement un Comic Book. Gibbons explique que le coté sombre de la BD se retrouve bien dans le film. Ce pessimisme était courant pour lui dans les années 80 où le sentiment d’une guerre nucléaire imminente était très présent.

Zach Snyder prend alors le micro pour le reste de l’avant première. Après une introduction sur le film, il nous révèle que la durée de Watchmen pour sa sortie en mars prochain sera d’environ 2 h 40 min, mais qu’il existe une version director’s cut de 3h 05 min. Snyder précise que le film sortira en classification R (interdit au moins de 17 ans) aux USA. Cette classification est donnée par la MPAA (organisme de censure aux USA).
Cela veut dire qu’il n’ont pas à tout pris essayé d’édulcorer le propos pour être en PG13 (interdit aux enfants de moins de 13 ans non accompagnés). C’est plutôt une bonne nouvelle ! Snyder confie qu’il est impossible pour lui d’être satisfait à 100% du résultat, il y a toujours un petit truc qu’il remarque quand il voit un plan fini, quelque chose qu’il aurait pu améliorer.

C’est alors qu’il était encore sur le plateau de 300, son précédent film, qu’on lui a proposé de prendre les rênes du projet Watchmen. Au départ, il ne pensait pas être la bonne personne car, pour lui, avant d’accepter un projet, il faut au moins se demander comment faire un bon film. Et pour Watchmen, il n’a pas vu tout de suite. Snyder s’est d’abord dit qu’il était impossible de laisser l’action dans les années 80. Il a donc essayé d’actualiser le propos. Snyder s’est vite rendu compte que cela ne marchait pas. Il a donc réécrit le scénario en le remettant dans son époque d’origine en 1985. Pour lui, Watchmen possède tellement de parallèles avec la société d’aujourd’hui que, de toute façon, le film parlera aux spectateurs même s’il se déroule dans les années 80.

Rappelons le synopsis de Watchmen (source allociné.fr) : Watchmen se passe dans une Amérique alternative de 1985 où les super-héros font partie du quotidien et où l’Horloge de l’Apocalypse -symbole de la tension entre les Etats-Unis et l’Union Soviétique- indique en permanence minuit moins cinq. Lorsque l’un de ses anciens collègues est assassiné, Rorschach, un justicier masqué un peu à plat mais non moins déterminé, va découvrir un complot qui menace de tuer et de discréditer tous les super-héros du passé et du présent. Alors qu’il reprend contact avec son ancienne légion de justiciers -un groupe hétéroclite de super-héros retraités, seul l’un d’entre-eux possède de véritables pouvoirs- Rorschach entrevoit un complot inquiétant et de grande envergure lié à leur passé commun et qui aura des conséquences catastrophiques pour le futur. Leur mission est de protéger l’humanité... Mais qui veille sur ces gardiens ?

La première scène proposée lors de cette avant première est justement l’assassinat d’un super héros retraité. C’est cette scène qui ouvre le film juste avant le générique. Dès les premières images, on reconnaît le style de Snyder qui avait déjà fait merveille sur 300. Chaque plan de cette scène est minutieusement cadré et mise en scène. On retrouve aussi la patte du réalisateur sur le rythme. Les images du film s’accélèrent puis tout ralenti voire se bloque un quart de seconde. Loin d’être problématique, cette façon de filmer permet au réalisateur d’amener les spectateurs vers certains détails, d’insister sur certaines actions. Dans le même temps, je suis persuadé que, comme pour 300, si vous allez voir le film avec la BD, vous y retrouverez les cadrages du dessinateur. Une fois, le meurtre accompli, le générique démarre, un générique qui va nous raconter en quelques minutes la carrière des super héros, les amours et les drames de ces êtres d’exception. Tout en ralenti et avec la musique de Unforgettable de Nat King Cole, ce générique est certainement un des plus beaux qu’il m’ait été donné de voir ces dernières années.

Le deuxième extrait se passe sur Mars, alors que le Dr Manhattan, le seul super héros à avoir des pouvoirs, est en pleine crise existentielle. Il regarde tristement une photo de l’époque où il était encore humain. C’est avec une voix monocorde qui nous raconte les évènements qui l’ont conduit à devenir ce qu’il est, de l’accident scientifique qui a provoqué sa désintégration puis sa renaissance sous cette forme, jusqu’à ses problèmes de couple, son instrumentalisation par Nixon pour gagner la guerre du Vietman et les cancers qu’il donne aux êtres qui lui sont cher par sa seule présence. En dix minutes, tout en douceur malgré des images fortes incroyables, Zach Snyder nous entraîne dans la déprime quotidienne d’un super héros qui ne vieillit pas.
Il se dégage du propos et des images une belle mais triste poésie.

Le troisième et dernier extrait est une pure scène d’action où 2 super héros (le Hibou et Laurie) décident d’aller délivrer Rorschach. le Hibou, très Batmanesque (Dave Gibbons dans la salle approuve) et Laurie, sorte de Barbarella en latex se retrouve dans une prison en insurrection. C’est certainement l’extrait qui m’a fait le plus pensé à 300. Il n’y a pas à dire, Snyder s’y connaît en scène d’action. C’est non seulement diablement efficace, mais les combats sont d’une totale lisibilité.

Comme pour Star Trek, je me garderais bien de donner une opinion définitive sur le film. Watchmen semble bien respecter le thème pessimiste de la BD. Et sur les extraits proposés, la réalisation de Zach Snyder semble faire merveille. De toute façon, un film américain où un super héros bleu radioactif clame « je ne crois pas en dieu et, s’il existe, il ne me ressemble pas » ne peut foncièrement pas en ces temps d’intégrismes de tout bord être mauvais. Watchmen les gardiens sort en salles en France le 4 mars 2009.

Watchmen est Copyright © Paramount, Warner Bros, Legendary Pictures et DC Comics Tous droits réservés. Watchmen, ses personnages et photos sont la propriété de Paramount, Warner Bros, Legendary Pictures et DC Comics.

Watchmen Les gardiens est Copyright © Warner Bros. Pictures, Paramount Pictures et DC Comics Tous droits réservés. Watchmen Les gardiens, ses personnages et photos de production sont la propriété de Warner Bros. Pictures, Paramount Pictures et DC Comics