Star Trek 11 : On a vu 20 minutes du Star Trek de J.J. Abrams (compte rendu)

Paris 9H00 Gambetta ligne 3 du métro parisien (Pas de spoilers)

C’est tranquillement assis dans le métro que je commence l’écriture de cet article. Dans 1 heure et 20 minutes commence la projection en avant première au Gaumont Champs Elysées d’extraits de Star Trek 11 et Watchmen en présence des réalisateurs des 2 films, J.J Abrams et Zach Snyder. Pour la France, c’est enfin la reconnaissance tangible que notre pays n’est plus considéré par Paramount comme un pays réfractaire à Star Trek (merci au passage aux acheteurs des coffrets DVD Star Trek).

J’ai 4 objectifs principaux en allant à cette projection au-delà de vous en faire le compte rendu :

 Le premier est d’obtenir la confirmation que J.J Abrams a réussi à insuffler un second souffle à la franchise, un souffle épique qui a pu manquer à Star Trek, un sentiment d’urgence que les films jusqu’ici ont très rarement atteint.

 Le second objectif est de constater de visu si l’alchimie passe bien à l’écran. Reprendre la saga à ses origines est un pari gonflé. Pour beaucoup d’entre nous, plus que les histoires dépaysantes, les effets spéciaux improbables et les décors en carton pâtes, ce sont les relations très particulières entre Kirk, Spock et McCoy, les trois personnages principaux, qui nous ont fait adhérer à Star Trek. J’ai l’habitude de dire que les trois héros ne représentent en fin de compte qu’un seul personnage. Spock est le cerveau, McCoy est le cœur et Kirk est le sexe. Est-ce que les extraits de la version de J.J Abrams vont me montrer cette alchimie si particulière ?

 Le troisième objectif concerne la prestation de Chris Pine dans le rôle de James T. Kirk. Autant, je n’ai jamais eu de doute quant à l’adéquation du choix de Zachary Quinto pour le rôle de Spock, autant je suis rempli de doutes quant au choix de Chris Pine. Tout ce que je connais de l’acteur, ce sont les photos qui ont été distribuées avec parcimonie par Paramount. Et à cette heure précise, dans mon métro, je balance entre 2 sentiments contradictoires. Sur certaines photos, Pine semble avoir un charisme certain, voire une autorité naturelle qui fera merveille pour commander l’USS Enterprise. Par contre, dans d’autres photos, il montre une fadeur à faire passer les acteurs de Beverly Hills pour des acteurs shakespeariens confirmés (OK j’exagère mais c’est pour vous faire comprendre mon point de vue).

 Le quatrième et dernier objectif a pour but de jauger de l’aspect visuel du film. J’ai certains doutes quant à l’adéquation de reprendre certains designs des années 60 (vaisseaux, costumes …) en incluant de nouvelles technologies, que j’espère bien dissiper avec cette projection. Puis il y a les effets spéciaux. Allons nous voir en mouvement l’USS Enterprise ? Est-ce que les effets spéciaux vont trancher avec le mouvement majestueux mais plutôt lent des vaisseaux de la fédération des films précédents ?

Paris 10h20 Gaumont Champs Elysées (spoilers légers)

Je passe sur la projection de 27 minutes de Watchmen qui fera l’objet d’un autre article. Après la projection, nous sommes invités à sortir de la salle pour prendre une collation. Le décor qui était à mon arrivée à 100% axé sur Watchmen a complètement changé. Désormais, l’espace est rempli d’affiches Star Trek (avec les visuels déjà vus précédemment) ainsi que de nombreux écrans plasma qui diffusent des images et dessins de production de Star Trek 11. C’est donc en dégustant petits fours que je me régale de ces nouvelles photos. Voici en vrac ce que j’ai pu voir sur ces écrans :

 Photos de la passerelle : si l’agencement de la passerelle reste conforme aux emplacements de la série originale, tout semble plus fonctionnel, plus moderne. C’est un festival de couleurs au niveau des écrans. Le sol semble prendre la couleur du niveau d’alerte : blanc tendance bleu clair quand il n’y a rien à signaler, rouge en cas d’alerte.

 Vaisseaux : Pas d’image nouvelle de l’Enterprise à part un dessin de production sur les nacelles. Ce dessin apporte une précision sur la photo d’Entertainement weekly qui est parue il y a quelques jours. L’avant de la nacelle, en fait, passe au rouge (comme la série classique) quand le vaisseau est en mouvement. Nous avons aussi eu droit à des photos du hangar à navettes avec en fond le Golden Gate Bridge de San Francisco (un grand classique des films). Pas de dépaysement pour les navettes, à quelques détails près, elles ressemblent fortement aux navettes de la série originale, de même pour les vaisseaux Romuliens. Par contre, sur 2 dessins de productions, j’ai pu voir 2 nouveaux vaisseaux.Le premier est tout en rondeur (peut être le vaisseau de Spock version Nimoy ?), le second est lui très menaçant avec des pointes et des arrêtes très acérés.
Ce n’est pas un vaisseau proprement dit, mais dans les dessins, j’ai pu voir une moto BMW du futur. Hummm merchandising et accords de licence quand tu nous tiens !

 Salle de téléportation : Cette salle est par contre légèrement différente de Star Trek Classique. Sur le dessin de production, le sol du téléporteur semble rouge avec en son centre en bas et en haut une sorte de boule. Autour de cette boule, 5 pods de téléportation sont placés en cercle.

 Planète Vulcain : La planète est conforme aux attentes, désertique et volcanique. Au plus, elle semble plus extraterrestre dans la forme des collines et autres montagnes

Paris 11h50 Salle de projection du Gaumont Champs Elysées (Spoilers)

J.J Abrams arrive dans la salle sous les applaudissements du public. Il nous annonce que nous allons voir la bande annonce du film puis 4 extraits. Il s’agit des mêmes extraits qui sont présentés à la presse depuis une semaine puisqu’il s’agit d’une tournée organisée par Paramount qui passe dans plusieurs pays d’Europe et aux USA. Si vous êtes anglophone, vous avez déjà dû lire sur Trektoday ou Trekweb la description de ces scènes. Je vais essayer d’être un peu plus exhaustif qu’eux dans la suite de mon article.

J.J. Abrams annonce qu’il est heureux de présenter ces extraits en France et à Paris, ville dans laquelle il a vécu 1 an. Il avoue ne pas être un fan de Star Trek (on a des doutes) et demande aux personnes présentes dans la salle de lever la main si elles ne sont pas fan de Star Trek. Il précise qu’il a fait ce film pour elles. Pourquoi a-t-il accepté de réaliser le film ? Il a dit oui pas tellement pour faire un film avec des effets spéciaux mais parce qu’il considérait qu’il y a avait quelque chose à faire avec ces personnages particulièrement pour raconter les origines de leur rencontre.

- La bande annonce :

Je ne vais pas trop vous la détailler, d’autant plus qu’elle sera disponible sur le site officiel du film dès lundi prochain. Elle commence avec un Kirk enfant qui conduit une voiture à vive allure vers le précipice d’un grand canyon. Kirk saute de la voiture au dernier moment et se fait sermonner par un agent de la circulation d’un troisième type. Les plans qui suivent cette scène sont nombreux, intenses, trépidants, nerveux, spectaculaires. Le but, montrer que Star Trek 11, ce n’est pas Star Trek Old Generation. Est-ce que cette bande annonce peut amener en salle une nouvelle génération de spectateurs ? La réponse est OUI ! Mille fois oui.

- Scène 1 : Kirk, Uhura et Pike

Nous sommes dans l’Iowa, les images montrent des champs à perte de vue et au loin des bâtiments très futuristes. Kirk est à moto (certainement la moto BMW des dessins de production) et se dirige vers le bar du quartier ou plutôt devrais je dire le bar au milieu des champs. Le plan continue sur Uhura (Zoe Saldana) qui sirote tranquillement sa boisson. A ses cotés, un extraterrestre qui n’est pas sans rappeler Morn dans Star Trek Deep Space Nine. Et voici notre Kirk, un peu bourré, qui s’adonne à son sport favori : draguer la pouliche qui est censé finir en casse croûte dans son lit. Manque de chance, la pouliche en question est Uhura, et le moins qu’on puisse dire, c’est que la belle n’a pas l’intention de se faire manger tout cru par le bellâtre. Uhura est en tenue de cadette de Starfleet.

Elle est rejointe par un autre cadet qui demande à Kirk d’arrêter de l’importuner. Kirk n’en a cure et continue à faire le fanfaron. Se faisant, il provoque le cadet qui est rejoint par 3 de ses collègues qui vont refaire son portrait malgré les protestations d’Uhura. Le combat se termine par l’arrivée du Capitaine Christopher Pike qui renvoie dans leur quartier les belligérants. Alors que Kirk se soigne à coup de coton dans les narines, on découvre l’admiration que porte Pike au père de Kirk. Celui-ci, en commandant l’USS Kelvin pendant quelques minutes avant de mourir, a sauvé 800 personnes y compris la mère de Kirk. Il propose à Kirk de s’engager dans Starfleet et d’abandonner le rôle de futur délinquant le plus intelligent d’Iowa. Pour Pike, après 4 ans d’entraînement et 4 années de plus, Kirk devrait pouvoir devenir Capitaine de Starfleet. Celui-ci refuse, mais le lendemain il arrive à moto au lieu de rendez vous que lui a donné Pike pour intégrer Starfleet. A noter, un superbe plan de construction d’un vaisseau de classe Constitution qui figure aussi dans la bande annonce.

- Scène 2 : Kirk, McCoy, Uhura, Chekov, Pike et Spock

Après son enrôlement dans Starfleet, Kirk n’est pas tellement sorti d’affaire, puisque quand le temps est venu d’être nommé dans un vaisseau, il est allègrement oublié. Son ami le docteur McCoy trouve un subterfuge pour le faire monter à bord de l’USS Enterprise. En lui injectant un virus méchant mais pas fatal, il profite d’un règlement de la Fédération qui donne le pouvoir à un docteur de faire monter à bord toute personne qui a besoin d’un traitement.

Après inoculation du vaccin, c’est en entendant un message de Chekov, qu’il comprend qu’il a une information d’importance à délivrer au Capitaine Pike qui n’est pas au courant de sa présence dans le vaisseau. L’Enterprise est actuellement en route pour Vulcain, alors qu’une foreuse Romulienne a commencé à creuser le sol vulcain pour atteindre le cœur de la planète. Le mode opératoire des Romuliens rappelle à Kirk l’attaque qu’a subit l’USS Kelvin, le vaisseau de son père. Kirk a besoin d’une confirmation d’Uhura qui a capté et traduit un message précédemment dans le film. Kirk court à travers les coursives du vaisseau avec le docteur McCoy à sa suite, alors que celui-ci essaye tant bien que mal de traiter les séquelles de son virus. Après avoir eu la confirmation d’Uhura, le trio se dirige à vive allure sur la passerelle où le Capitaine Pike ne semble pas très content de retrouver Kirk. Spock, se propose de dégager l’intrus alors que Kirk tente d’expliquer pourquoi Pike conduit l’Enterprise à sa perte. Spock reconnaît que l’argumentaire de Kirk est logique. L’alerte rouge est déclanchée quelques secondes avant l’arrivée en orbite autour de Vulcain, en plein champ de bataille.

- Scène 3 : Kirk, Scotty et Spock version Nimoy

Dans cette scène, Kirk est accompagné de la version âgée de Spock, joué par Leonard Nimoy, qui a voyagé dans le temps pour empêcher un changement temporel qui pourrait compromettre l’Histoire de Star Trek telle que nous la connaissons. A ce moment du film, Kirk se trouve exilé sur une planète de glace par Spock version Quinto qui commande l’Enterprise et avec qui il n’entretient pas de bonnes relations. Sur cette planète se trouve aussi Scotty, qui est là à cause d’une expérience de téléportation qui s’est mal passé. En effet, il a voulu téléporter Portos, le chien de l’Amiral Archer. Problème, on ne sait toujours pas où le chien est passé. Pour restaurer le futur, Spock version Nimoy sait que ce doit être Kirk qui doit commander l’Enterprise. Il décide de donner à Scotty la solution de l’équation qui va permettre aux deux compères de se téléporter directement dans la salle des machines de l’Enterprise. Spock dit a Kirk que la seule solution pour lui c’est de démettre Spock de son commandement pour cause de balance émotionnelle déséquilibrée. Kirk lui demande de venir avec lui, mais Spock refuse. Ce n’est pas possible pour lui de se trouver en face de son double plus jeune. Kirk lui dit que c’est de la triche, ce à quoi répond Spock qu’un ami (Kirk bien entendu) lui a appris à tricher.

- Scène 4 : Kirk, Spock, Pike, Sulu et … un red-shirt !

Il s’agit de la scène la plus spectaculaire de cette avant première. Pike envoie Kirk, Sulu et un red-shirt en opération commando pour détruire la foreuse Romulienne. Pour cela, Pike à bord d’une navette, va larguer le trio en haute atmosphère. Ils vont devoir plonger en chute libre vers la plate-forme afin de la détruire. La foreuse est constituée d’une longue tour qui plonge vers la planète vulcain. Au bout de cette tour, la plate-forme envoie une sorte de rayon plasma qui permet de creuser vers le centre de la planète. Le but des Romuliens est de créer une singularité qui va détruire la planète de l’intérieur. Voici donc les 3 compères qui chutent vers leur objectif. Bien entendu, le Red Shirt est une tête brûlée (au sens propre comme au sens figuré) qui va ouvrir son parachute trop tard. Il est donc logique qu’il se retrouve dans la situation de la merguez sous la plate-forme !

Tant bien que mal, Kirk et Sulu arrivent à se poser et doivent combattre en haute altitude deux malabars Romuliens. C’est l’occasion pour Sulu de montrer ses aptitudes à l’escrime. Après une bataille épique et mouvementée, le duo triomphe de ses adversaires, cependant, il est trop tard, la foreuse a atteint son objectif et les Romuliens lancent vers le cœur de la planète le mécanisme qui va créer le trou noir. Spock, qui est aux commandes de l’Enterprise, lance l’ordre d’évacuation immédiate de Vulcain, confie la passerelle à Chekov et se précipite pour se rendre au Sénat vulcain où se trouvent ses parents. Pendant ce temps là, Sulu et Kirk sont en difficultés car la plate-forme bouge tellement que l’Enterprise ne peut pas les localiser avec précision pour les téléporter. C’est grâce à l’habileté de Chekov, que le duo se retrouve sain et sauf à bord de l’Enterprise

Paris 13H00 Champs Elysées Clémenceau ligne 1 du métro parisien

C’est avec la tête remplis d’images que je me retrouve dans le métro parisien et que j’en profite pour écrire la conclusion de cet article.

- Objectif 1 : Un second souffle pour Star Trek ?

Même s’il ne s’agit que de 4 extraits, sans doute bien choisi par J.J Abrams et Paramount, je dois bien avouer que cela m’a convaincu. J.J Abrams n’a peut être pas fait ce film pour les fans de Star Trek, mais ceux ci trouveront matière à exulter de plaisir. Pour les autres spectateurs, pas besoin de lire l’encyclopédie en 25 volumes du Trekkies en folie, le film semble accessible aux profanes. Star Trek 11 est spectaculaire. S’il y a d’autres scènes du même acabit que le quatrième extrait proposé, je pense que ce sera du jamais vu pour Star Trek, voire même du jamais vu pour un film de Science Fiction (Star Wars y compris)

- Objectif 2 : L’alchimie entre les personnages

Il n’y a aucun doute. Nous sommes bien en face de Kirk, Spock, McCoy, Uhura, Sulu, Chekov et Scotty. Bon point pour les acteurs et la direction de J.J Abrams, à aucun moment je n’ai ressenti la prestation des acteurs comme une imitation des acteurs originaux. Il faut rendre grâce au scénario de Roberto Orci et Alex Kurtzman pour ce respect. De plus, tous les extraits montrent que les rôles secondaires (hors Kirk Spock Mccoy) ne seront pas des faire valoir et ont une présence bien affirmée à l’écran.

- Objectif 3 : Jauger de la prestation de Chris Pine

Si on part du principe que l’impétuosité et la propension à s’attirer des ennuis s’amenuise avec l’expérience, il est donc normal de voir à l’écran un jeune Kirk se mettre dans des situations fort fâcheuses. Si on part de ce principe, l’interprétation de Pine est excellente. Il s’agit sans doute d’un rôle très difficile à caster. Il est problématique de juger de la prestation de Pine avec seulement ces 4 extraits, car il doit jouer le personnage qui doit le plus évoluer dans le film. Passer de la tête brûlée inconsciente au début du film vers la responsabilité de capitaine de l’Enterprise à la fin.

- Objectif 4 : L’aspect visuel du film

Difficile là aussi de juger. Pour les vaisseaux, à part une navette, J.J Abrams ne nous a pas donné grand chose à se mettre sous la dent. L’intérieur de l’Enterprise est certes moins dépouillé que l’original mais a encore une sérieuse tendance à être aseptisé avec un blanc bleutée prédominant. En ce qui concerne les costumes, c’est plus problématique. Pour ma part, voir la recréation des costumes de la série originale ne me pose aucun problème, mais est ce votre cas ?

En tout cas, les 6 mois qui nous séparent de la sortie de Star Trek dans les salles françaises vont me paraître bien longs ! Plus d’infos sur Star Trek très prochainement sur Unification.

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