Salon des Vampires de Lyon : Compte-rendu

Samedi, 15h00, Bal des Ardents, Lyon.

Les 60 chaises disposées deux heures auparavant sont pleines, une partie du public s’attroupant à l’arrière de la salle, alors que les intervenants arrivent à peine. C’est donc Anne Bury, secrétaire du Lyon Beefsteak Club, qui s’avance la première. En quekques mots, elle rappelle l’objectif de la journée : permettre à tous les amateurs de vampire de se retrouver autour d’un évènement commun, un évènement aux multiples visages, entre conférence, débats, documentaire et ciné-concert.

Anne me laisse ensuite la place, moi à qui incombe la tâche d’expliquer l’évolution du vampire en littérature depuis Anne Rice, en démontrant l’existence d’une réelle filiation entre son oeuvres vampirique et celles de Charlaine Harris ou de Stephenie Meyer. Une explication qui semble convaincre le public, qui acquiesce régulièrement au cours de la demi-heure qui suit. Une réaction agréable qui confirme mes réflexions et mes recherches.

C’est ensuite André-François Ruaud et Isabelle Ballester qui s’avancent, et prennent place derrière la table des débats. Anne et moi, en maîtres de cérémonie, commencons donc le débat en présentant les deux auteurs, et en inaugurant les premières questions autour de l’ouvrage Les nombreuses vies de Dracula. Après avoir abordé la littérature actuelle sur le sujet, il semblait en effet évident aux organisateurs de revenir sur la place de Dracula dans la littérature de genre. Les deux auteurs passeront ainsi une heure à répondre avec passion et érudition à nos questions, puis à celles du public.

Le débat terminé, c’est la séance de dédicace et la rencontre avec les différents intervenants qui commencent. Si les deux auteurs de Moutons Electriques ne rechigneront pas à signer les ouvrages aux dents longue de la maison d’édition, Laurent Courau, réalisateur de vampyres, n’en sera pas moins sollicité pour signer des exemplaires du DVD et du livre dont il est l’auteur, de même que j’ai eu la chance de dédicacer quelques exemplaires du guide auquel j’ai participé.

Une petite demi-heure plus tard, nous débarrassons la salle de ses chaises et proposons aux gens de s’asseoir par terre pour visionner le documentaire de Laurent Courau. Une plongée sulfureuse au coeur d’une scène qui s’est approprié les codes du genre, entre tabous, philosophie et esthétisme. Le silence qui règle dans la salle n’est guère rompu que par les bruits faits par Father Sebastiaan, présent avec nous ce week-end, qui propose aux intéressés de leur réaliser les canines pivots dont il est un des spécialistes. Comme me le fera remarquer Laurent Courau, le voir là, en pleine action, alors qu’il est en même temps à l’écran, dans la salle juste à côté, est à la lisière du fantastique.

La projection terminée, le vampyre et le réalisateur s’avance dans la salle, répondant aux questions du public que les ambitions et sous-tendus de la scène vampyre semblent intriguer. Laurent Courau en profite pour revenir sur les difficultés de tournage, et Father Sebastiaan sur sa manière d’envisager le fait d’être un vampyre, plus philosophique que sanguinolente.

Une première journée rondement menée, qui aura montré l’intérêt d’un public varié et ouvert aux différents aspects du mythe du vampire, entre classicisme et modernité.
Dimanche, 20h30, Le Sonic
Alors que nous ne sommes là que depuis deux heures, les portes de la salle s’ouvrent, laissant passer les premiers invités. C’est sur une sélection d’extraits de musique de films, notamment de la Hammer, que son accueillis les visiteurs, histoire de les plonger immédiatement dans le bain.

Alors que la salle n’est pas non plus énorme, c’est près de 90 personnes qui s’entassent devant la scène, à quelques minutes du coup d’envoi. Des personnes croisées pour une part la veille, qui n’ont pas hésité à braver le froid et la pluie pour assister au grand final du week-end, un final porté par le trio composé des deux musiciens de TAT et de la tête pensante de Music for the Space.

Alors qu’Anne monte sur scène pour rappeler l’histoire du film, et remercie une nouvelle fois nos partenaires Marquis Body Art et La Demeure du Chaos, je m’apprête à lancer le film à son signal. Au moment où paraissent les premières images à l’écran, le silence se fait parmi le public, les gens n’hésitant pas à s’asseoir pour mieux profiter du son et du film. L’alchimie entre TAT et Music for the Space fonctionne bien, les musiciens n’hésitant pas à appuyer les bruitages qui pourraient être ceux du film. Belle surprise également que cette utilisation protéiforme de The warlike days are over, issu du dernier album de TAT, qui fait office de thème du film. Les passages électroniques et instrumentaux s’enchaînent bien, jusqu’à un final épique qui voit Antoine, leader de TAT, s’avancer seul devant la scène, un gong à la main, pour accompagner la mort de Nosferatu.

C’est sous les applaudissement que les deux formations quittent la scène, alors que Darkt56 et Le_Chiffre fourbissent leurs platines, pour les mix qui accompagneront es aficionados des pistes de danse jusqu’à la fin de la soirée. 3 set qui alterneront rock, metal, indus et musique plus électronique, avec toujours le thème du vampire en filigrane.

Les deux jours du premier salon du vampire se seront donc magnifiquement déroulés, dans une très bonne humeur et sous le signe de la passion. Passion des intervenants tout d’abord, qui n’ont pas hésité à s’impliquer dans cette première édition, et passion du public également, qui aura su rester à l’écoute du programme des deux journées. Le bilan est assez positif pour que l’association soit déjà en train de plancher sur la suite.

Photo 1 : André François Ruaud et Isabelle Ballester pendant le débat sur Dracula. Au fond, Anne Bury et Adrien Party

Photo 2 : Father Sebastiaan, figure emblématique de la scène vampyrique américaine

Photo 3 : Le Ciné-Concert Nosferatu de TAT et Music for the Space

Le site de l’association (d’autres reviews et des photos) : http://www.lyonbeefsteakclub.com/

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