Toutes les couleurs du monde : La critique

 Date de sortie : 08/03/2024
 Titre original : All The Colours Of The World Are Between Black And White
 Durée du film : 1 h 32
 Réalisateur : Babatunde Apalowo
 Scénariste : Babatunde Apalowo
 Interprètes : Tope Tedela, Riyo David, Martha Ehinome Orhiere, Uche Elumelu

Toutes les couleurs du monde est un beau film se déroulant dans la plus grande ville du Nigeria, Lagos.

Le scénario du réalisateur Babatunde Apalowo se focalise sur un homme qui est un chauffeur-livreur à Lagos qui vit une vie bien rangée et évite de se mettre en avant. Sa rencontre avec un jeune photographe plein d’énergie va bouleverser son monde ordonné.

Babatunde Apalowo voulait faire avant tout une déclaration d’amour à la ville de Lagos. Mais après avoir vu le lynchage d’un homme gay, il a décidé de dévoiler toutes les facettes de cette ville, et de montrer la manière dont les personnes différentes y vivent.

Il a ainsi décidé de faire des partis pris forts, ce qui permet d’obtenir un film ayant une très belle esthétique dans lequel les non-dits, les regards et les silences sont extrêmement parlants.

Il a aussi choisi de filmer beaucoup de plans larges et de ne se focaliser que sur le visage de ses trois protagonistes principaux, laissons les autres en hors champ, dans l’ombre ou ne les filmant que de dos.

Cela apporte un véritable charme à l’œuvre et lui donne une grande intimité, alors que le spectateur s’immisce au cœur de la vie de celui principal et d’en découvrir tous ses questionnements et ses atermoiements.

L’œuvre propose de magnifiques plans et donne une grande envie d’aller visiter la ville de Lagos. Il s’agit d’ailleurs d’un personnage extrêmement important, omniprésent, qui donne aussi son rythme au long métrage.

À travers cette tranche de vie, on découvre aussi les espoirs et le passé des trois protagonistes principaux qui ont parfois du mal à aller de l’avant et à essayer d’atteindre la vie qu’ils veulent vraiment.

Tope Tedela est magnifique en homme taiseux se posant de plus en plus de questions sur lui-même. Riyo David est formidables en homme essayant de réaliser son rêve de devenir un photographe professionnel. Les deux comédiens ont une très belle alchimie qui fonctionne parfaitement entre eux et qui offre quelques passages d’une grande délicatesse allant droit au cœur. Et Martha Ehinome Orhiere est excellente en jeune voisine voulant se rapprocher du personnage principal.

Les trois protagonistes livrent aussi le portrait d’une jeunesse voulant s’affranchir de certaines normes de la société. La dernière partie est d’ailleurs particulièrement poignante et digne d’intérêt.

Toutes les couleurs du monde est un beau film traitant avec beaucoup de subtilité d’un sujet délicat et offrant le fort beau tableau de trois jeunes gens que l’on prend beaucoup de plaisir à suivre. Avec son histoire mettant d’une très belle façon à l’honneur une ville tentaculaire, une jolie mise en scène et des superbes comédiens, ce voyage au cœur de cette cité vivante vaut vraiment la peine d’être fait.

Original et délicat.

Bambino s’est installé dans sa vie de célibataire. Il a un revenu stable grâce à son emploi de chauffeur-livreur à Lagos, et il est apprécié par son voisinage qu’il aide dès qu’il le peut. Alors que les avances de sa voisine le laissent froid, Bambino rencontre le charismatique Bawa, un photographe, qui provoque quelque chose en lui…

 Photographie : David Wyte
 Montage : Babatunde Apawolo
 Musique : Richard Kett, Catherine Shrubshall
 Costumes : Valerie Okeke
 Décors : Art Anekwe
 Producteur : Damilola Orimogunje, Babatunde Apalowo, Imafidon Gift Jesurobo-Owie pour Polymath Pictures
 Distributeur : Optimale Distribution

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