Il était une fois les séries : Les Saintes Chéries

 Type : Comédies
 1ère Diffusion France : ORTF (65-70)
 Épisodes : 39 x 26 minutes
 Créée par : Nicole de Buron
 Production : ORTF, Cité Films
 Musique : Jean Leccia
 Interprètes : Micheline Presle, Daniel Gélin

En 1965, en France, André Courrèges lance la minijupe, le film Le Corniaud (avec Louis de Funès et Bourvil) sort en salle, et France Gall chante Poupée de cire, poupée de son à l’Eurovision.

Dès le premier épisode, la pétillante Eve (Micheline Presle) montre son caractère marqué et son regard sur son mari, Pierre (Daniel Gélin), toujours débordé. On comprend immédiatement qu’Eve est le personnage principal (presque tous les épisodes ont un titre commençant par Eve…) et que l’on suivra ses aventures quotidiennes.

D’ailleurs, la série connaît deux parties, car la première saison raconte les petits travers de la vie de parents, alors que les deux suivantes suivent Eve à la découverte du monde (au bout de la planète ou de la ville) tandis que le pauvre Pierre doit rester à Paris, trop occupé par son travail (selon lui).

Sous forme de sketches, les épisodes laissent place à des rôles secondaires tenus par de nombreux noms connus :

Jacques Balutin, Marthe Villalonga, Jackie Sardou, Philippe Castelli, Gérard Rinaldi, Robert Cassel, Daniel Prévost, Roger Carel, Romain Bouteille, Rufus, Patrick Préjean, Les Charlots, Jacques Higelin, Jean Yanne, Marthe Mercadier, Pierre Doris… y incarnent des personnages hauts en couleur.

Véritable fenêtre sur les années 60, ces incroyables intérieurs et habits, ses véhicules… Les Saintes Chéries est un exemple de l’innocence de l’époque.

Elle est une illustration de l’émancipation de la femme, thème central de la société d’alors, mais aussi de la lutte (d’Eve et de Pierre) contre leur vie qui ne marche pas tout à fait comme elle le devrait (la plomberie fuit, la voiture est constamment en panne...)

Chose très bien vue, Eve (la première femme, la femme en général) ne combat pas son homme, mais la propre pression qu’elle s’impose. Son mari est un homme formidable, elle le sait, et s’appuie sur lui quand c’est possible. Elle a besoin de lui et de son couple aussi. Elle est consciente que lui a d’autres types de pressions (qu’elle retrouvera elle-même dans les deux derniers épisodes).
Va-t-elle mieux s’en sortir ?

Impossible de ne pas s’attacher à cette série (qui reste une grosse comédie), et qui sous-tend un message intelligent, accroché au réel.

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