Earwig : La critique

EARWIG
Date de sortie : 18/01/2023
Titre original : Earwig
Durée du film : 1 h 54
Réalisateur : Lucile Hadzihalilovic
Scénaristes : Lucile Hadzihalilovic, Geoff Cox d’après l’œuvre de Brian Catling
Interprètes : Paul Hilton, Romane Hemelaers, Alex Lawther, Romola Garai
LA CRITIQUE
C’est auréolé de son Prix du Jury Mad Movies obtenu lors du PIFFF 2022 que Earwig sort en salle. Vous pouvez d’ailleurs découvrir ci-dessous la présentation du film par sa réalisatrice, suivi d’une session de questions-réponses aves les spectateurs du festival à l’issue de ce dernier.
Le scénario de Lucile Hadzihalilovic et de Geoff Cox adapte l’œuvre de Brian Catling. La réalisatrice a eu un gros coup de cœur sur celle-ci, notamment sur l’un des personnages principaux, une petite fille aux dents de glace.
On découvre ainsi une étonnante adolescente portant un curieux appareil dentaire. On la suit de près, ainsi que son tuteur, dans des journées qui sont marquées par une routine immuable.
Les amateurs de Lucile Hadzihalilovic savent que cette dernière fait des films qui explorent d’une façon sortant de l’ordinaire l’enfance. Ses œuvres bénéficient d’une atmosphère incroyable et sont des vraies immersions dans de surprenants rêves, ou cauchemars, éveillés.
Toutefois, ses partis-pris sont clivant et beaucoup de personnes risquent de ne pas du tout rentrer dans un long métrage très contemplatif, où il ne se passe quasiment rien et qui se déroule principalement en huis clos avec principalement 2 personnages.
Ces derniers sont très bien interprétés par Romane Hemelaers, formidable en petite fille peu bavarde. Paul Hilton est excellent en homme ne s’exprimant pas beaucoup plus et veillant sur sa jeune protégée.
Un soupçon d’intrigue se dessine au fil du récit, laissant de grandes portes ouvertes à l’interprétation du spectateur. Et n’apportant d’ailleurs pas beaucoup de clés de résolution aux événements narrés.
Toutefois, c’est vraiment la mise en scène brillante qui capte l’attention. Le travail sur la photographie superbe de Jonathan Ricquebourg, les ombres et les lumières, ainsi que les différents tableaux proposés sont tous plus envoûtants les uns que les autres, pour peu que l’on apprécie ce type d’ambiance à la limite du surréalisme.
La très belle maison servant de décor principal au récit à un grand charme et ses différentes pièces ont presque chacune une personnalité.
On se retrouve parfois captivé et hypnotisé par les gestes des différents protagonistes, semblant parfois anodins. Une certaine répétition, associée au mystère planant autour des personnages, renforce l’impression de se trouver devant une étonnant invitation à voyager dans un monde onirique.
Mais c’est vraiment cette surprenante histoire de dents de glace qui capte l’attention. Il y a une véritable poésie qui se loge dans le soin porté à un personnage principal tentant vivre normalement.
L’étrange appareil dentaire quelle porte a d’ailleurs été conçu par le réalisateur, et scénariste, Marc Caro et possède un design saisissant. Son fonctionnement élégant entraîne des scènes envoûtantes, et a un charme certains.
Earwig est une œuvre particulièrement clivante qui devrait enchanter les admirateurs des œuvres de Lucile Hadzihalilovic et laisser de côté ceux qui n’apprécient pas ce type de film. Avec une histoire sortant de l’ordinaire, une belle interprétation et surtout une mise en scène brillante et particulièrement envoûtante, ce type de long métrage est vraiment original et fait passer un curieux moment onirique à ceux qui réussiront à se laisser happer par son rythme singulier et son histoire matinée d’une certaine poésie gothique et romantique.
Étonnant et atypique.
SYNOPSIS
Interdit aux moins de 12 ans
Dans une demeure isolée, à l’abri des grondements d’une Europe hantée par la guerre, Albert s’occupe de Mia, une fillette aux dents de glace, assignée à résidence. Régulièrement, le téléphone sonne et le Maître s’enquiert du bien-être de Mia. Jusqu’au jour où il ordonne à Albert de préparer la fillette au départ…
VIDÉOS
Bande Annonce :
Présentation du film par sa réalisatrice Lucile Hadzihalilovic suivie d’une session de questions-réponses avec le public du PIFFF 2022 où l’œuvre était présentée en compétition et a remporté le Prix du Jury Mad Movies :
FICHE TECHNIQUE
Photographie : Jonathan Ricquebourg
Montage : Adam Finch
Musique : Nicolas Becker, Warren Ellis, Augustin Viard
Costumes : Jackye Fauconnier
Décors : Julia Irribarria
Producteur : Jean Des Forêts, Andy Starke pour Petit Film
Distributeur : New Story
LIENS
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