Utopiales 2022 : Les expositions

Les Utopiales se sont terminées et le festival a abrité en son cœur de nombreuses expositions et des stands. Les trois principales, dont l’une du créateur de l’affiche de cette année, Marc-Antoine Mathieu et une autre dédiée au grand maître Rintarō, invité d’honneur du festival, étaient particulièrement somptueuses et impressionnantes.

Vous pouvez découvrir ci-dessous un avis rapide sur les expositions visibles, ainsi qu’un portfolio associé permettant d’en découvrir les œuvres et d’en voir l’agencement. Un dernier portfolio donne l’ambiance d’un festival d’exception.

Un grand merci à Emmanuelle Tesseron pour les belles photos qu’elle a faites.

 SITE OFFICIEL

De Marc-Antoine Mathieu

On tombe dans un récit de Marc-Antoine Mathieu comme l’on tombe d’une falaise, pris de vertige.
Scénographe par ailleurs, Marc-Antoine Mathieu commence sa carrière de dessinateur et scénariste dans les années 90.
Entre métaphysique et pataphysique, selon l’angle de vue, il entraîne les lecteurs dans des dédales aux confins de la raison, jouant avec les perspectives mettant sans cesse en scène l’impuissance et la vanité de l’existence humaine. Chacun de ses albums, ciselés dans le silence de son atelier et peaufinés dans le moindre détail, déconstruit, interroge et outrepasse les codes de la bande dessinée, nous prouvant que les seules limites de la créativité sont celles que l’on se fixe à soi-même.
Bienvenue dans le labyrinthe de Marc-Antoine Mathieu où les images vous guident ou vous perdent…

Avis : Marc-Antoine Mathieu a fait l’affiche du festival de cette année. Il bénéficie d’une très grande exposition située à l’entrée de la Cité des congrès de Nantes. Portant bien son nom, Dédales, l’exposition est labyrinthique. Ce qui fait que les visiteurs se promènent dans ses allées, se retrouvent parfois face à des culs-de-sac et se croisent dans différentes directions, entrant ou sortant par les deux portes de l’exposition.

Les œuvres proposées sont généralement monochromes et fascinantes dans leurs apparences parfois mathématiques. Le labyrinthe est représenté de multiples façons, parfois spectaculaires.

Alors que des sculptures absolument splendides s’insèrent dans l’espace et reprennent avec intelligence le thème du dédale.

De Rintarō

Né le 22 janvier 1941 à Tokyō, Rintarō commence sa carrière en 1958 comme coloriste au sein des studios de la Toei Animation. Il la poursuit aux côtés d’Osamu Tezuka chez Mushi Production où il coréalise sa première série pour la télévision, Astro Boy, d’après un manga de Tezuka. S’enchainent ensuite les succès dont Albator en 1978, Galaxy Express 999 puis Adieu, Galaxy express 999, Metropolis...
Grâce à une approche résolument moderne de l’animation, Rintarō compte rapidement parmi les incontournables du monde entier.
Peu influencé par l’esthétique américaine, le réalisateur a su imposer sa patte artistique aux plus grosses sociétés de production. Sa carrière témoigne et résume à elle seule l’histoire de l’animation.
C’est cette personnalité, indépendante et passionnée, que l’on retrouve au travers des travaux présentés dans cette exposition. Certaines oeuvres, encore jamais montrées au public, nous invitent à apprécier toute la minutie du travail rare et précieux de ce grand Maître de l’animation japonaise.

Avis : Dans les coulisses du Maître est consacré à l’invité d’honneur Rintarō. Ce dernier, grand réalisateur japonais d’animation a participé à toutes les avancées technologiques dans ce domaine et a régulièrement révolutionné ce qui se fait dans ce domaine.

De très nombreuses de ses œuvres étaient disponibles, des story board passionnants à découvrir, des travaux préparatoires qui n’ont jamais été concrétisés et toute une foule d’objets que le maître a accepté de partager avec le visiteur français.

Cette exposition était particulièrement magnifique et intégrait des petits films donnant l’occasion de voir la manière dont un story board donne ensuite naissance à une œuvre complète.

Il était incontournable de se déplacer en ces lieux et d’apprécier au mieux les dessins travaillés et les esquisses proposées par un grand maître japonais.

De Valérie Mangin

D’une importance capitale dans la bande dessinée, le scénario est toutefois rarement mis en avant.
Présenter le travail de Valérie Mangin nous amène à considérer le métier de scénariste : son quotidien, ses joies et ses drames, ses petits tracas et ses grands plaisirs de chef d’orchestre.
Artiste sans frontières, Valérie Mangin nous démontre que les seules limites de l’imaginaire sont celles que l’on s’impose. Qu’elle revisite les mythes connus ou nous embarque dans les étoiles, cette scénariste est une créatrice d’univers uniques.
L’exposition nous invite à découvrir toutes les facettes du métier de cette femme naviguant dans un milieu éditorial encore trop masculin.
Toute en humilité, Valérie Mangin est une artiste hors du commun.

Avis : Scénariser sans limite est une exposition impressionnante revenant sur la carrière déjà bien remplie de Valérie Mangin. On pouvait y apprécier l’ensemble des couvertures des titres sur lequel elle a travaillé. Alors que ses séries les plus emblématiques étaient présentées au sein de parties leur étant consacrées. Elles offraient de nombreuses pages des différentes bandes dessinées desquelles elles étaient tirées.

C’était très agréable de parcourir les différents espaces et la multiplicité des bandes dessinées présentées donnaient une grande envie de découvrir les œuvres avec attention.

De Ville de Nantes et Nantes Métropole

Sur une proposition originale d’Arkham sur Loire, la Bibliothèque municipale, le Muséum d’Histoire Naturelle, le Chronographe, le Musée Jules Verne et le Planétarium s’interrogent, dans une exposition commune sur les îles et leur réalité, sur les limites entre science et fiction.
Venez explorer des mondes réels et imaginaires, allant des îles de Jules Verne et de Christiane Vadnais, en passant par les vestiges énigmatiques de l’antique Ratiatum jusqu’aux confins de l’Univers, dans un parcours qui mêle archéologie, botanique, astrophysique, dessin, littérature et imaginaire.
Découvrez à la suite de deux archéologues, les objets, les vestiges sonores et les dessins d’une île où vécut une communauté humaine aujourd’hui disparue... Un territoire narratif à explorer !

Avis : la ville de Nantes proposait une très jolie exposition Île(s) & limite(s) mettant en avant de magnifiques dessins, des cartes travaillées et des objets d’un grand intérêt. En se promenant au sein des différents espaces, c’est un véritable appel à voyager devant lequel se trouvait le visiteur qui se trouvait entraînait dans des lieux bien éloignés des allées du festival.

De Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale)

La pandémie causée par le SARS-COV-2 a rappelé combien nous sommes vulnérables face aux virus.
Le risque d’émergence de nouvelles maladies infectieuses n’a jamais été aussi élevé : contacts avec la faune sauvage, concentrations humaines dans les villes et urbanisation… Les épidémies ont longtemps été considérées comme un fléau divin, mais les sociétés ont maintenant conscience que les comportements humains et les changements environnementaux sont impliqués dans la survenue de nouvelles infections et dans leur propagation.
La santé humaine, la santé animale et la santé de l’environnement ne font qu’une ! (concept One Health)

Avis : l’Inserm proposait une exposition particulièrement passionnante, Le vaste monde des virus & Des virus émergents, sur l’origine et la vie des virus. En plusieurs panneaux didactiques et colorés, le visiteur pouvait apprendre de nombreuses choses sur les virus et surtout ceux émergeant qui posent d’ailleurs de grands problèmes. Un focus était fait sur ceux étant apparus récemment, à l’instar du SARS-Cov-2 dont la pandémie mondiale n’est toujours pas finie. Une très belle fresque illustrait l’histoire de ces germes pouvant être des pathogènes létaux.

De CEA

Cette année, le CEA vous propose de repousser les limites avec le James Webb !
Ce télescope spatial, le plus grand jamais envoyé dans l’espace, a pour mission de repérer les premières étoiles, planètes et galaxies et d’observer leur évolution. Les premières images dévoilées par la Nasa en juillet 2022 sont exceptionnelles : venez les découvrir et discuter avec des scientifiques du CEA présent•e•s au festival !

Avis : sur le très beau stand de CEA, on pouvait découvrir des images du télescope James Webb. Ces dernières sont en libre-service et donnent l’occasion de percevoir l’univers d’une façon incroyable. Il était aussi possible de se plonger au cœur de ces images spectaculaires à l’aide d’un casque de réalité virtuelle permettant d’appréhender à 360° les montages faits à partir de ces clichés.

De INRAE (Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement)

Nous vivons en symbiose avec des dizaines de milliers de milliards de microbes depuis notre naissance, et le microbiote intestinal est la communauté de microbes la plus importante de notre corps !
Et savez-vous à quoi ils servent et qu’ils ont un rôle décisif dans plusieurs fonctions de notre corps ?
Le microbiote est une source d’innovation pour la médecine et l’alimentation. Vous pouvez faire avancer la science du microbiote pour aider au développement de futures thérapies contre les maladies chroniques (obésité, diabète, cancer….) en participant à notre projet Le French Gut !

Avis : Les microbes sont nos amis ! est un stand consacré au microbiote. Il donnait l’occasion aux spectateurs de se pencher sur cette problématique. Un QR code intégré dans l’affiche permet d’arriver à la page internet du programme et dy participer. Car nous ne pouvons pas vivre sans microbiotes qui peuvent constituer 2 kilogramme de notre poids total. Il est d’ailleurs actuellement possible de donner une partie de sa flore, ce qui permet de l’utiliser pour régénérer celle de personnes qui a été altéré par la consommation d’antibiotiques, par exemple, ou corrompue par des microbiotes pouvant se révéler dangeureux.

De Atlangames

Dans chacun des jeux que vous êtes sur le point de découvrir, les limites ne sont plus des obstacles.
Blanc, Fortales et Aetheris ont su en tirer le meilleur parti. Vous incarnez des personnages au-delà des normes : duo improbable d’animaux, ou encore personnages anthropomorphes, rien n’arrêtera votre immersion. L’accent est mis sur l’exploration, la coopération, parfois le combat pour venir à bout de monstres et créatures mystérieuses qui sèment la terreur. Au travers de ces histoires, qu’elles mêlent le noir et le blanc, la 2D et la 3D, qu’elles soient sombres, palpitantes ou douces, une chose est sûre : vous aurez à choisir la voie qui vous semblera être la meilleure.
Sont exposés : les concept arts des jeux Blanc (Casus Ludi / Gearbox Publishing), Foretales (Alkemi / Dear Villagers) et Aetheris (Wild Wits Games).

Avis : les jeux vidéo étaient aussi mis à l’honneur. Une très jolie exposition, Jeux vidéo : dépasser le cadre, permettait d’apprécier les œuvres provenant de différentes œuvres, de voir les recherches préparatoires faites dessus et d’en découvrir des personnages ou des images issus de leurs mondes parfois oniriques. Il est toujours plaisant de se pencher ainsi sur l’envers du décor d’une activité ludique si plaisante à pratiquer.

De Ludinantes

Qu’il soit médiéval, fantastique, post-apocalyptique ou cyberpunk, l’univers de la figurine joue souvent avec les limites de notre société.
De créatures mythiques à futuristes, découvrez une collection d’oeuvres peintes par des figurinistes passionné•e•s.

Avis : Asylum est une très belle exposition montrant des figurines peintes à la main. Celle-ci permettait d’en apprécier tout le travail et la subtilité. Ces belles vitrines, qui les mettaient en valeur, étaient mitoyennes du stand où des artistes pratiquaient leur art et le faisaient découvrir au grand public.

Crédit Photos Isabelle Arnaud et Emmanuelle Tesseron

© Marc-Antoine Mathieu

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