Star Wars - Andor : Critique 1.06 - L’Oeil

Date : 13 / 10 / 2022 à 14h30
Sources :

Unification


STAR WARS - ANDOR

- Date de diffusion : 12/10/2022
- Plateforme de diffusion : Disney+
- Épisode : L’Oeil
- Réalisateur : Susanna White
- Créateurs : Tony Gilroy, Dan Gilroy, Stephen Schiff, Beau Willimon
- Scénaristes : Tony Gilroy
- Musique : Nicolas Britell
- Interprètes : Diego Luna, Genevieve O’Reilly, Stella Skarsgard, Adria Arjona, Fiona Shaw, Denise Gough, Kyle Soller

LA CRITIQUE

C’est enfin l’heure de nous en mettre plein la vue. Andor à profiter de ces cinq premiers chapitres pour construire une intrigue captivante qui doit connaître son apogée lors de L’Oeil, ce sixième épisode.

La chose n’est donc pas aisée, après un tel début de show réussi, un bâclage ne saurait être accepté. Et encore moins un filler ou une perte de temps cherchant à rallonger inutilement la série.

Bonne nouvelle, il n’en est rien ! Cette semaine, le projet le moins attendu de l’air Disney, a peut-être produit le meilleur épisode toute création confondue.

Beauté stellaire

Pas de fioriture, ni de scène superflue, on retrouve nos rebelles pile où ils étaient après une courte nuit. Tous se préparent à leur braquage, pendant que les autochtones se dirigent vers leurs temples et que les haut-gradés s’apprêtent, avec leurs familles, afin d’assister à l’œil, cette nuit où le ciel s’illumine sous l’effet des météorites cristallisées.

Ce phénomène, inventé par la série, est visuellement à couper le souffle. De la même manière, que le danger progresse, le ciel prend vie. De simple rochers traversant le ciel à rythme régulier qui se conclut par ce mélange de nuits des étoiles sous stéroïdes avec des aurores boréales, au fur et à mesure que la mission touche à son but. Esthétiquement, c’est novateur, prenant et juste exaltant tant on attendait enfin de l’épique dans une série SW porté par l’espace. Certains plans donnent le frisson, pour n’en citer qu’un, ces chasseurs TIE prenant leur envol, quel plaisir !

Construction dramaturgique

La mise en scène continue dans ses volontés de gigantisme, mettant en perspective la petitesse des résistants et la grandeur des environnements. Mais cette semaine, elle a aussi décidé d’être signifiante dans les rapports humains, apportant de la complexité et surtout de la maturité au récit.

Entre Cassian et Nemik tout d’abord. Ils sont à l’opposé en termes d’idéologie et d’objectif mais arrivent à se prendre d’affection l’un pour l’autre. Chacun ayant un rôle de maître puis d’apprenti. Nemik incarnant le professeur de pensée politique et de compréhension des enjeux de leur entreprise, Andor, celui d’un spécialiste ès opérations armées musclées.

Le binôme féminin, Vel et Cinta, isolée de l’autre côté de la base, n’est pas en reste. On comprend une grande affection et un lien fort entre elles. N’oublions pas non plus les Impériaux. Bien loin de leurs pensées détestables sur comment on peut facilement réprimer un peuple et ses droits, la caméra décide de nous présenter la famille du Commandant Jayhold Beehaz. Présent pour ce jour si particulier, ce trio, père-mère-fils, veut profiter de l’occasion pour se faire voir au mieux par sa hiérarchie afin de quitter Aldhani, planète sur laquelle ils sont terrés depuis trois années. Une manière d’humaniser et surtout, une fois l’action lancée, de brouiller les pistes pour le spectateur.

Toute cette installation fait sens lorsque le braquage se lance. La tension est palpable à chaque instant. Le moindre regard en travers d’un simple soldat, le moindre accroc dans le déroulé, installe une ambiance de stress instantanée. Surtout que les rapports présentés précédemment prennent sens. Lorsque la prise d’otage débute, mettant de véritables innocents en danger, on se met à douter du bien fondé des actions rebelles. Aucun protagoniste n’est un modèle de vertu. De la même manière, lorsqu’un officier de liaison, présenté comme un honnête travailleur, comprend ce qui se passe, on est heureux de constater que les subordonnés ont aussi un cerveau et ajoute une couche de tension supplémentaire à cette ambiance haletante. Une vraie réussite, en termes d’actions pures, de tensions et de drames. L’épisode se paye le luxe, une fois la fuite prise, d’une dernière scène iconique et brutale.

Symbolisme brillant (spoilers)

Il n’y aura pas ici une tentative de psychanalyse capillotractée, mais certains moments se veulent signifiant en sous-texte. Débutons avec cette cérémonie, véritable métronome musical de la première partie de L’Oeil, illustrant le bonheur des locaux au travers de cette tradition, au milieu de soldats, aux visages fermés, mais souhaitant également assister à cette merveille spatiale. Des modestes joyeux, partageant leurs terres avec un bras armé triste d’être là, mais souhaitant tout de même partager ce moment, comme si le grandiose de la nature prenait le dessus sur chacun, un moment ou l’autre.

Que dire aussi de la manière tragique avec laquelle Karis Nemik perd la vie. Lui qui incarne un théoricien de la lutte contre l’Empire, de la répression, meurt en se retrouvant écraser entre deux caisses de crédits intergalactiques, symboles de la puissance de l’Empire. Un cynisme cruel sur comment les penseurs alternatifs du monde actuel ne peuvent pas lutter contre la domination philosophique actuelle.

D’ailleurs, lorsque l’on voit les risques pris, pour un résultat qui semble au demeurant gigantesque pour la rébellion, mais pas tant pour l’Empire, en constatant que le coffre est encore confortablement rempli au départ de la base. De plus, la réponse préparée par les forces impériales, s’annonçant brutale, malgré la réalité du délit, peut évoquer une certaine réalité actuelle. Comment les grands pays peuvent parfois apporter des répressions inappropriées, afin de faire des exemples de ceux qui osent mettre à défaut leur toute puissance.

D’autant plus, lorsque l’on voit le vide politique de l’Empire, on constate que l’indignation est à géométrie variable. Cette scène au sénat, dans laquelle Mon Motmah plaide la cause d’un peuple se faisant réprimer, devant 90% de sièges vides, est un parallèle criant de la réalité des grandes démocraties et de ce qui compte réellement pour le pouvoir en place : dès que l’on s’attaque aux finances, cela interpelle, bien plus que la souffrance de l’individu !

Un épisode qui restera dans les mémoires, venant conclure cette demi-saison. A voir comment vont s’orienter les six autres épisodes, mais jusque-là, c’est grandiose.

BANDE ANNONCE - EXTRAITS



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