We Own This City : Critique 1.06 Part Six

Date : 01 / 06 / 2022 à 12h15
Sources :

Unification


WE OWN THIS CITY

- Date de diffusion : 30/05/2022
- Plateforme de diffusion : OCS
- Épisode :1.06 Part Six
- Réalisateur : Reinaldo Marcus Green
- Scénariste : David Simon
- Interprètes : John Bernthal, Wunmi Mosaku, Jamie Hector, McKinley Belcher III, Darell Britt-Gibson, Josh Charles, Dagmara Dominczyk, Rob Brown, Don Harvey, David Corenswet

LA CRITIQUE

We Own The City est une série qui fera date.

L’adaptation d’un énième scandale autour de policier ripoux ou la comparaison avec The Wire, auraient pu faire craindre un faux pas de David Simon et Georges Pelecanos.

Que pouvaient-ils raconter de plus sur le phénomène criminel et sur la déliquescence de Baltimore ? La réponse est superbement mise en image dans le final de la série.

Montant encore d’un cran en termes de qualité, cette 6ème heure transpire l’amertume, la colère froide, les regrets. Et chose très inhabituelle dans un show, le message final peut désorienter tant la conclusion ne laisse place à aucune once de lumière.

Tels des naufragés du Titanic, les personnages subissent les événements générés par les rouages d’un système chaotique, absurde, irréformable et profondément injuste – En passant, s’il faut retenir une thématique centrale dans l’ensemble des œuvres de David Simon, c’est l’injustice.

En à peine une heure, les showrunners démontrent les contradictions et errements du système américain où se heurtent principe de réalité et idéaux constitutionnels – l’essentiel du nœud gordien réside évidemment dans la combinaison des sacro-saints 2ème amendement et 4ème amendement de la Bill of Rights américaine.

Le choix de raconter l’histoire de l’unité de Wayne Jenkins prend sens et apparaît fort judicieux.

En effet, il est ici discuté, la création d’unités spéciales chargées de réguler la circulation des armes à feux dans un pays où le port d’arme constitue l’ADN des USA car le 2ème amendement érige le port des armes à un droit quasi-inviolable, permettant la sécurité d’un Etat libre.

De plus, il est mis en lumière les effets nocifs des politiques sécuritaires reposant sur des objectifs de performance statistiques : nombre d’arrestations, baisse de vols, d’infractions, de crimes et meurtres…

D’une part, cette politique impacte les policiers qui ne se focalisent que sur l’atteinte de chiffres pour obtenir une prime de performance au mépris de toute règles dont, aux US, la nécessité d’avoir une présomption sérieuse pour porter atteinte à l’intégrité physique des personnes et leurs biens (4ème amendement). Cela explique en partie l’énorme défiance de la population envers l’institution policière. A noter que si l’affaire Freddy Gray est centrale dans la série, l’origine ethnique n’est finalement qu’une partie émergée de l’Iceberg qui heurte Baltimore.

D’autre part, les errements de la politique sécuritaire sont accentués par une logique gestionnaire dénuée de pilotage stratégique et de contrôle. D’un côté, il est normal dans un contexte de raréfactions des ressources publiques que la logique de performance budgétaire (économie, efficacité et efficience) prime dans le fonctionnement des services publics. Toutefois, le cercle vertueux de la performance budgétaire ne peut pas aboutir en cas de déficit de contrôle des moyens alloués et d’objectifs cohérents avec les financements. En effet, à l’impossible nul n’est tenu.

Enfin, rien ne peut réformer le système en place, car les femmes et les hommes qui la vivent, la nourrissent ou même la subissent, gagnent à ce que rien ne change.

En ce sens, le 6ème épisode ne divertit pas, il éveille les consciences à une réalité systémique implacable qui contraint à l’impuissance et à l’abandon les plus combatifs.

En définitive, We Own This City fera date, car elle met en lumière les grands symptômes des démocraties occidentales malades contemporaines.

La fin est rude. Elle laisse le spectateur groggy. Les grandes séries ne laissent jamais indifférents.

SYNOPSIS

L’histoire de la "Gun Trace Task Force" de la police de Baltimore. Ce groupe de travail a été conçu pour éloigner les criminels violents des rues de Baltimore face à la recrudescence de meurtres dans la ville. L’unité a fini par fonctionner comme une organisation criminelle à part entière, avec des agents qui volent l’argent de personnes qu’ils prétendent suspectes, effectuent des perquisitions illégales, placent des preuves et extorquent de l’argent aux trafiquants de drogue.

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