Irradiés : La critique
IRRADIÉS
Date de sortie : 26/01/2022
Titre original : Irradiés
Durée du film : 1 h 28
Réalisateur : Rithy Panh
Scénaristes : Rithy Panh, Christophe Bataille, Agnès Sénémaud
Interprètes : André Wilms, Rebecca Marder
LA CRITIQUE
Irradiés fait parti de ces rares films pour lesquels il est réellement difficile d’avoir un avis réél. En effet, le parti-pris artistique est tellement extrême que notre jugement ne peut qu’être brouillé, malgré la nécessité absolue de l’existence de ce type d’œuvre.
Le réalisateur, Rithy Panh a fui la dictature Khmer Rouge qui a mis en place un génocide au Cambodge ayant environ 1,7 millions de morts sur une population de près de huit millions d’habitants. Avoir été confronté au Mal le plus absolu, l’a poussé à tout au long de sa filmographie à devoir nous informer de son existence.
Ainsi les irradiés se veut être une longue illustration qu’a pu prendre le Mal tout au long du vingtième siècle. Charniers, pyramides d’ossements, pendaisons, enfances profanées, expérience scientifiques sadiques, camps de concentration, Champignon atomique, tortures, tout ce que l’être humain a pu ou peut commettre d’abject défile devant nos yeux horrifiés. Tout ce que l’on voit est issu d’images d’archives ou de photographies. Tout est réel, rien n’est fictif. Malgré l’utilisation récurrente du noir et blanc, la violence est difficilement atténuée et les plus sensibles auront sans doute beaucoup de mal à aller jusqu’au bout du film. Pour ma part, ayant eu la chance d’avoir un lien pour voir le film, j’ai préféré regardé le film en plusieurs session afin de pouvoir supporter et digérer ce flot de violence ininterrompu. D’ailleurs, un texte très littéraire lu par un narrateur et une narratrice accompagne les images, mais il m’a été pour ma part impossible de vraiment les écouter, car mon cerveaux été trop occupé à absorber le choc des images.
Ce témoignant aussi édifiant donne d’ailleurs à réfléchir sur l’insensibilisation à la violence que l’on finit par avoir arrivé au bout du film. Peut-être est ce une mise en abîme pour nous montrer à quel point nous sommes dans un monde aseptisé qui nous amène à accepter des crimes ayant lieu dans le monde entier dont nous avons connaissance et pour lesquels nous ne faisons pas grand-chose pour qu’ils s’arrêtent.
Même si la conclusion finit par apporter une légère lueur, le pessimisme de l’ensemble est tel qui paraît impossible de trouver une réel satisfaction ou la moindre parcelle de plaisir à l’idée d’avoir regardé le film dans son entièreté. Non seulement l’être humain est une pourriture qui ne mérite vraiment pas de dominer la terre comme il le fait, mais en plus sa malfaisance contamine et irradie ses congénères sur plusieurs générations.
À mes yeux, Irradiés manque d’une explication de texte un peu plus terre-à-terre et moins philosophique qui l’aurait rendu plus digeste. Il n’en reste pas moins un film-choc fait pour nous rappeler de quoi nous sommes monstrueusement capables et ayant cette capacité instantanée de nous sortir de la torpeur dans laquelle notre vie occidentale si confortable se plaît à nous plonger.
SYNOPSIS
La vie d’un survivant est quelque chose d’indicible. Mais il faut vivre et aborder cette irradiation dont on ne trouvera peut-être jamais la cause ni les propriétés, et dont on ne pourra peut-être pas se protéger. Mais pour le bien de l’humanité, il est nécessaire de faire l’expérience de toutes les formes de mal et de les comprendre – des tranchées aux atolls, des camps au silence. Le mal irradie. Il blesse – jusqu’aux générations suivantes. Mais au-delà, il y a l’innocence.
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Photographie : Prum Mesa
Montage : Rithy Panh, Socheat Cheng
Producteur : Clémence Coppey, Catherine Dussart, Emmanuel Migeot, Rithy Panh
Distributeur : Les Acacias
LIENS
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