The King’s Man - Première Mission : La critique

Date : 14 / 12 / 2021 à 18h00
Sources :

Unification


Après plusieurs reports, The King’s Man - Première Mission va enfin être visible dans les salles. Alors qu’on aurait pu s’attendre à voir un épisode trois, c’est finalement un préquel que nous propose Matthew Vaughn. Avant que la Covid ne débarque, le réalisateur virtuose, qui semblait s’être pris d’affection pour l’univers créé par son ami et scénariste de comics Mark Millar (Kick-Ass, American Jesus) avait annoncé vouloir l’enrichir de plusieurs films, et même d’une série télé.

Il faut dire qu’en sublimant magnifiquement l’histoire du comics, le premier volet avait été une véritable claque pour de nombreux spectateurs. Tout y fonctionne et se goupille admirablement bien dans le film, que ce soit son récit initiatique, son casting de haute volée, sa scène inoubliable (le massacre dans l’église) et son approche subversive et décomplexée de l’univers de l’espionnage. Avec sa surenchère de tous les niveaux, le deuxième volet aura quelque peu déçu, en donnant l’impression que Vaughn, en total roue libre, avait perdu le mojo qui lui avait permis de trouver le juste équilibre lui permettant à la fois de nous surprendre et de nous entraîner dans un monde délirant, mais auquel on a envie de croire.

Aussi attendu que craint pour de nombreux cinéphiles, ce préquel était donc l’occasion idéale pour le réalisateur-scénariste de rebooter son approche et on peut dire que sur bien des niveaux, le réalisateur a plutôt réussi son pari, qui était loin d’être facile à remporter. En effet, dans ce nouvel épisode, les origines de l’organisation anglaise s’entremêlent avec les fils de l’Histoire en faisant de la première Guerre Mondiale la toile de fond. On retrouve donc dans le film certains des événements-clefs bien connus ainsi que quelques-uns des protagonistes qui auront joué un rôle actif dans l’évolution du conflit. Si l’antagoniste principal semble être Raspoutine, attendez-vous à quelques savoureuses révélations qui trouveront leur point d’orgue logique lors de la scène post-générique.

Plongés dans ce terrible conflit dans lequel il ne veut pas s’engager, Le Duc d’Oxford, joué par l’incroyable Ralph Fiennes, va devoir gérer la volonté tenace de son fils de vouloir absolument faire ses preuves sur le front. À la quête initiatique d’un fils se superpose astucieusement celle d’un père rechignant à utiliser ses ressources de peur de perdre l’être qui lui est le plus cher. Cette relation père-fils qui traverse le film de bout en bout et constitue le cœur émotionnel du film, contrebalance idéalement toutes les outrances et le mauvais goût assumé qui ne manqueront pas de diviser les spectateurs. Sans aller aussi loin que dans le deuxième épisode, et heureusement d’ailleurs, The King’s Man - Première Mission a ce côté " sale gosse " propre à la franchise qui amène ici à une réappropriation caustique de l’Histoire : certains trouveront cela navrant voire ridicule, alors que d’autres y verront de l’audace et un véritable motif de jubilation.

En fait, le plus gros défaut du film est dans la teneur de la menace que représente les antagonistes. Elle a beau être protéiforme, le marionnettiste qui la personnalise en agissant dans l’ombre s’avère être beaucoup moins impressionnant qu’attendu, compte tenu de l’ascendant qu’il a sur tous les sous-fifres un peu trop nombreux à qui il a attribué de maléfiques tâches à accomplir.

S’il y a un point qui mettra tout le monde d’accord, c’est bien la direction artistique impeccable. Les décors et les costumes nous replongent avec beaucoup de crédibilité en cette période troublée qu’était la Grande guerre. Déjà directeur de la photographie sur le premier volet de Kingsman, mais aussi Kick Ass, Doctor Strange et plus récemment Les Eternels, Ben Davis nous offre un travail de composition de toute beauté, mettant parfaitement en valeur les affrontements se déroulant dans les tranchées, ou les sublimes scènes d’action et de combats. D’ailleurs, celles-ci ont le bon goût de ne pas trop aller dans la surenchère du deuxième volet même si elles restent particulièrement grandioses et magnifiquement chorégraphiées.

Enfin, à l’image de tous ses précédents films, Vaughn s’est offert un casting de premier choix en nous faisant découvrir le méconnu Harris Dickinson et en offrant des partitions parfaitement ciselées à tous ces vétérans du Septième Art que sont Ralph Fiennes, Gemma Arterton, Djimon Honsou, Rhys Ifans et Daniel Brühl. D’ailleurs, le retour surpris d’un des acteurs fétiches du réalisateur fera sans aucun doute plaisir aux fans, qui n’auront qu’une envie, celle de découvrir la suite largement annoncée lors de l’épilogue.

Au final, The King’s Man - Première Mission est une origin story réussie dont les nombreuses révélations et clins d’oeil justifient parfaitement l’existence. Les fans vont se délecter en voyant l’univers crée par Mark Millar s’agrandir et gagner en maturité, sans pour autant perdre son côté délicieusement subversif. Vivement les suites promises !

SYNOPSIS

Lorsque les pires tyrans et les plus grands génies criminels de l’Histoire se réunissent pour planifier l’élimination de millions d’innocents, un homme se lance dans une course contre la montre pour contrecarrer leurs plans.

BANDE ANNONCE


FICHE TECHNIQUE

- Durée du film : 2 h 11
- Titre original : The King’s Man
- Date de sortie : 29/12/2021
- Réalisateur : Matthew Vaughn
- Scénariste : Matthew Vaughn, Karl Gajdusek d’après l’œuvre de Mark Millar & Dave Gibbons
- Interprètes : Ralph fiennes, Harris Dickinson, Gemma Arterton, Djimon Hounsou, Rhys Ifans, Matthew Goode, Tom Hollander, Daniel Brühl
- Photographie : Ben Davis
- Montage : Jason Ballantine, Robert Hall
- Musique : Dominic Lewis, Matthew Margeson
- Costumes : Michele Clapton
- Décors : Dominic Capon
- Producteur : 20th Century Fox, Marv Films, Marvel Studios
- Distributeur : The Walt Disney Company France

LIENS

- SITE OFFICIEL
- ALLOCINÉ
- IMDB

PORTFOLIO

The King's Man Première mission



Les séries TV sont Copyright © leurs ayants droits Tous droits réservés. Les séries TV, leurs personnages et photos de production sont la propriété de leurs ayants droits.



 Charte des commentaires 


Nell rebelle : Critique de la saison 1 Disney +
X-Men’97 : La critique de la nouvelle série animée
Extraordinary : Critique de la saison 2 Disney +
Shōgun : Critique de la série Disney+
Percy Jackson et les Olympiens : Critique 1.08 La prophétie se (...)
Marvel Rivals : L’annonce et le gameplay du jeu de (...)
La Dernière Chose qu’il m’a dite : Une seconde saison (...)
Uncoupled : Showtime fait à son tour marche arrière
Le vieil homme et l’enfant : La critique
Sidonie au Japon : la critique
NCIS - Origins : La préquelle complète son casting
Japan Party et le salon fantastique 2024 : Deux fois plus de (...)
Dawn of Green Arrow & Black Canary : La critique du tome (...)
L’Anneau Unique : La critique des Ruines du Royaume (...)
Jeux Vidéos - Bandes Annonces : 29 mars 2024