Last Night in Soho : La critique

Date : 24 / 10 / 2021 à 13h45
Sources :

Unification


Last Night in Soho est un immense film qui donne une véritable leçon de mise en scène cinématographique.

C’est le réalisateur Edgar Wright qui se trouve aussi derrière le scénario avec Krysty Wilson-Cairns. Il raconte l’histoire d’une jeune fille passionnée par la mode qui va à Londres pour intégrer une école. Elle va alors se retrouver, dans ses rêves, projetée dans les années 60 dans la peau d’une jeune femme essayant de percer dans le milieu du spectacle. Mais rapidement, le passé et le présent se mélangent et la réalité devient bien moins idyllique.

Ce sont donc deux milieux qui sont décrits avec une grande crédibilité, celui du milieu de la nuit très concurrentiel et celui de la mode qui l’est tout autant.

La mise en scène d’Edgar Wright est extrêmement brillante. Les plans sont parfois de toute beauté. La mise en abîme des deux vies que l’on découvre est vertigineuse. L’œuvre est d’une grande constance dans sa virtuosité visuelle. Si on accroche à l’histoire, il est impossible de ne pas être fasciné et de se sentir complètement happé dans un film qui sort réellement de l’ordinaire.

Les transitions entre les deux actrices, les incursions du passé dans le présent, les illusions et les rêves sont d’une maîtrise parfaite. Ce maelström visuel et auditif est impeccable pour cette immersion en plein cœur d’une belle histoire devenant progressivement cauchemardesque.

L’interprétation est remarquable. Thomasin McKenzie est excellente en jeune femme timide rêvant de faire de belles créations. La comédienne campe un personnage particulièrement attachant et fait évoluer celui-ci d’une manière remarquable. Son rôle omniprésent n’est pas facile à tenir sur la durée du long métrage, mais cette dernière arrive à le faire d’une façon brillante.

Anya Taylor-Joy crève littéralement l’écran en chanteuse voulant percer dans un milieu difficile. La comédienne a un magnétisme impressionnant. Elle est littéralement hypnotisante à chacune de ses apparitions. Elle forme un parfait duo avec Thomasin McKenzie et rend leur histoire de plus en plus commune vraiment captivante.

Michael Ajao est très bon en jeune homme travaillant dans la mode essayant d’aider le personnage principal. Matt Smith est impeccable en homme du passé devenant le représentant de l’artiste. Et Diana Rigg fait une apparition brève, mais marquante, qui devrait ravir les amateurs.

La composition de Steven Price est formidable. Elle s’appuie sur de nombreux tubes de l’époque et fait planer un air des années 60 sur un récit de plus en plus sombre. Elle apporte une véritable légèreté aux événements qui nous sont narrés et donne une grande envie de fredonner à l’unisson.

Le travail sur la photographie par Chung-Hoon Chung est remarquable. Le choix des couleurs, l’utilisation des néons et la manière dont les ombres sont traitées sont vraiment formidables. On en prend vraiment plein les yeux tout le temps. Et le contraste entre les années 60 et aujourd’hui est particulièrement bien rendu.

Le travail sur les décors par Judy Farr et Marcus Rowland et sur les costumes par Odile Dicks-Mireaux est aussi extrêmement bon. L’immersion est complète et certains lieux présentés sont particulièrement imposants. Les tenues des deux personnages principaux sont marquantes. Et celles de tous les autres acteurs sont particulièrement bien trouvées.

Le travail sur le son est vraiment très bien fait. Il appuie parfaitement sur ce que ressent le personnage principal et la manière dont le récit devient de plus en plus sombre. De beaux effets spéciaux viennent renforcer cette impression viscérale que l’on a de tomber en enfer avec la jeune étudiante.

Le montage de Paul Machliss est très bon. Les transitions sont imperceptibles. Et dans cette histoire ou le vrai et le faux se mélangent, où le passé et le présent s’entrechoquent et où l’imagination n’a pas de limites, on n’est jamais perdu dans l’intrigue.

Last Night in Soho est un film fantastique qui est un vrai chef-d’œuvre. Avec une histoire brillamment écrite, une mise en scène éblouissante, un travail incroyable fait sur les décors et l’environnement visuel et auditif et deux actrices particulièrement lumineuses, cette dernière nuit à Soho est particulièrement captivante et impressionnante.

Remarquable et époustouflant.

SYNOPSIS

LAST NIGHT IN SOHO met en scène l’histoire d’une jeune femme passionnée de mode et de design qui parvient mystérieusement à retourner dans les années 60 où elle rencontre son idole, une éblouissante jeune star montante. Mais le Londres des années 60 n’est pas ce qu’il parait, et le temps semble se désagréger entraînant de sombres répercussions.

BANDE ANNONCE


FICHE TECHNIQUE

- Durée du film : 1 h 57
- Titre original : Last Night in Soho
- Date de sortie : 27/10/2021
- Réalisateur : Edgar Wright
- Scénariste : Krysty Wilson-Cairns, Edgar Wright
- Interprètes : Thomasin McKenzie, Anya Taylor-Joy, Matt Smith, Diana Rigg, Terence Stamp, Rita Tushingham, Synnove Karlsen, Michael Ajao
- Photographie : Chung-Hoon Chung
- Montage : Paul Machliss
- Musique : Steven Price
- Costumes : Odile Dicks-Mireaux
- Décors : Judy Farr, Marcus Rowland
- Producteur : Nira Park, Tim Bevan, Eric Fellner, Edgar Wright pour Focus Features, Working Title Films
- Distributeur : Universal Pictures International France

LIENS

- SITE OFFICIEL
- ALLOCINÉ
- IMDB

PORTFOLIO

Last Night in Soho


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