Nadia, Butterfly : La critique

Date : 03 / 08 / 2021 à 10h30

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Nadia, Butterfly est un très bon film au Canadien qui présente d’une façon tout à fait intéressante le parcours d’une athlète de haut niveau.

Le scénario du réalisateur Pascal Plante, dont c’est le deuxième long métrage, se focalise sur une athlète spécialisée dans la nage papillon qui arrête sa carrière juste après les Jeux Olympiques de Tokyo. On va ainsi suivre celle-ci lors de sa dernière course et ses ultimes journées aux JO.

Le réalisateur et scénariste est lui-même un ancien nageur de haut niveau canadien. Il connaît donc bien le milieu et a voulu décrire ce que l’on ne voit jamais dans les jeux. En se centrant sur une jeune femme qui arrête sa carrière pour se consacrer à ses études, il montre aussi très bien les doutes et les incertitudes qui habitent les athlètes lorsqu’ils changent de vie.

En effet, le sport de haut niveau est extrêmement rodé et demande un énorme investissement. Il n’est pas toujours évident pour des personnes entièrement focalisées sur leur sport de l’arrêter et de reprendre tout à zéro dans un autre domaine.

Pour montrer ce très beau portrait de femme et de sportive, c’est vers une véritable athlète que Pascal Plante s’est tourné. Katerine Savard est d’autant plus crédible et touchante dans son rôle qu’elle fait partie elle-même de l’équipe canadienne de natation est a remporté aux Jeux Olympiques de Rio une médaille de bronze en relais. Elle s’est d’ailleurs qualifiée pour les Jeux Olympiques de Tokyo et malheureusement son relais n’a fini qu’à la quatrième place.

Les autres nageuses de l’équipe sont aussi des professionnelles, deux d’entre elle sont toujours en activité : Ariane Mainville et Cailin McMurray, et Hilary Caldwell a arrêté la compétition il y a deux ans. Ce casting très efficace permet ainsi d’assister à une superbe scène de compétition pour la final olympique qui a été filmée en plan-séquence et qui est particulièrement impressionnante.

Katerine Savard et Ariane Mainville sont aussi de grandes amies dans la vie et cela se ressent particulièrement lors de leur virée nocturne à Tokyo qui est très intense. L’immersion est très forte, d’autant que la caméra, très souvent fixée sur le personnage principal, permet de capter tous ses sentiments à fleur de peau et ses interrogations sur son avenir.

La mise en scène est parfois très proche du documentaire, ce qui rajoute un fort sentiment de proximité avec les protagonistes. En compagnie de l’héroïne éponyme du long métrage, on se retrouve projeté dans un monde olympique loin du glamour et de l’image policé qui nous est retourné au fil des années. Un microcosme bouillonnant dans lequel des athlètes du monde entier se rencontrent et évacuent lors de soirées festives les frustrations de leurs épreuves ou les joies de leurs médailles.

La très belle photographie de Stéphanie-Anne Weber-Biron et le superbe travail sur le son de Martyne Morin renforcent cette impression de se plonger dans un monde minutieusement décrit permettant d’appréhender l’athlète d’une façon réellement originale.

Nadia, Butterfly est un très beau film, vibrant et puissant, qui est porté par une jeune femme impressionnante et d’une grande vérité. Avec une écriture soignée, une mise en scène parfois très esthétique et un personnage principal vraiment attachant et très bien interprété par Katerine Savard, cette immersion au cœur du sport de haut niveau, doublée d’un très beau portrait de femme, vaut vraiment la peine d’être faite.

Étonnant et fascinant.

SYNOPSIS

A 23 ans, Nadia prend la décision controversée de se retirer de la natation professionnelle et de s’affranchir d’une vie de sacrifices. Après une dernière course, les excès cachés du Village olympique offriront à Nadia un premier souffle de liberté. Mais à mesure qu’elle plonge dans l’inconnu, les doutes surgissent : qui est-elle réellement ?

BANDE ANNONCE

FICHE TECHNIQUE

Durée du film : 1 h 47
Titre original : Nadia, Butterfly
Date de sortie : 04/08/2021
Réalisateur : Pascal Plante
Scénariste : Pascal Plante
Interprètes : Katerine Savard, Ariane Mainville, Hilary Caldwell, Cailin McMurray, Pierre-Yves Cardinal, John Ralston, Amélie Marcil, Eli Jean Tahchi
Photographie : Stéphanie-Anne Weber-Biron
Montage : Amélie Labrèche
Costumes : Renée Sawtelle
Décors : Gabrielle Bossé-Beal
Producteur : Dominique Dussault pour Nemesis Films
Distributeur : Les Alchimistes