The Stand : Stephen King et les séries TV adaptées de ses œuvres littéraires

Date : 25 / 01 / 2021 à 12h15
Sources :

Collider


Dans un très long entretien avec nos amis de Collider, le showrunner Ben Cavell nous explique les circonstances dans lesquelles il a travaillé avec Stephen King, le maître incontesté de l’horreur littéraire, pour adapter The Stand (Le fléau en V.F.) en une mini-série de 9 épisodes.

Lorsque la possibilité de raconter une histoire de Stephen King, mais plus précisément une histoire comme The Stand, s’est présentée, qu’est-ce qui vous a le plus enthousiasmé dans cette idée, et qu’est-ce qui vous a simultanément donné envie de fuir pour éviter de faire une telle chose ?

The Stand est un livre qui a beaucoup compté pour moi et l’idée de pouvoir l’adapter est donc très excitante. C’est aussi un livre qui a beaucoup compté pour beaucoup de gens, ce qui veut dire qu’il y a beaucoup de choses qui y sont liées. C’est un livre avec lequel chacun a une relation différente et dont il se souvient différemment, et il y a une mini-série originale. C’est intimidant dans le sens où il signifie quelque chose pour beaucoup de gens, et ces gens ont une façon de le voir. Ce n’est qu’une image dans nos têtes quand on la lit sur la page, donc concrétiser cette vision, c’est de la pression.

La bonne nouvelle, c’est que je pense que toutes les personnes impliquées ont ressenti cette pression. Je n’avais certainement pas l’impression d’être seul avec elle. J’avais l’impression que tout le monde, pas seulement notre équipe de rédaction, mais aussi notre distribution et notre équipe, dans chaque service, avait l’impression que c’était important. Il y avait un poids et une responsabilité à apporter notre meilleur jeu et à faire l’adaptation la plus juste possible et à y être fidèle. J’espère que tout le monde en est aussi fier que moi, car je pense que c’est ce que nous avons fait.

C’est cool de savoir que ce projet a vraiment permis à Stephen King d’inclure une nouvelle coda à l’histoire qui ne faisait pas partie du livre auparavant ?

Je ne pense pas que ce soit cool de le couvrir. C’est plus que cool. Il nous l’avait mentionné en passant, et nous étions conscients qu’il y avait cette partie de l’histoire avec laquelle il jouait et qu’il avait planifiée et à laquelle il pensait depuis 30 ans, mais il n’était pas clair s’il allait vraiment l’écrire et nous faire confiance pour la raconter. Et puis, après avoir vu les deux premières ébauches de ce que nous faisions et les avoir vraiment suscitées, en partie parce qu’il a vu que nous avions une vraie vision et une vraie confiance dans la façon dont nous abordions le récit, il a compris et il a décidé qu’il allait nous faire confiance pour le raconter.

C’est un grand honneur et, évidemment, c’est une pression supplémentaire, mais je suis très heureux qu’il ait choisi de le faire et que nous puissions l’aider à faire cette chose et à raconter cette partie de l’histoire qu’il a dit n’avoir jamais été capable de raconter. Sans le gâcher, je peux dire que ce qui a créé ce besoin, c’est qu’il est très conscient que, dans le livre, Frannie est mise à l’écart, surtout à l’approche de la confrontation finale avec Flagg. Dans le livre, ce sont tous des gars, et quatre blancs, qui sont chargés de marcher jusqu’à Vegas pour affronter l’Homme noir. Ils sont chargés de cette tâche alors que Frannie est enceinte de sept mois, et qu’elle ne peut pas y aller.

Elle ne pouvait pas traverser les Montagnes Rocheuses à pied pour aller à Las Vegas. Même si, à bien des égards, elle est l’une des principales héroïnes de tout le livre, c’est étrange et c’est dommage qu’elle n’ait pas pu aller au point culminant de cette confrontation finale. Donc, la coda existe, du point de vue de King, pour donner à Frannie sa position.

Stephen King ayant tendance à faire des caméos dans la plupart des projets basés sur ses livres, comment savoir où il apparaîtra en fin de compte ? Le laissez-vous décider de l’endroit où il veut apparaître ou essayez-vous de trouver un moyen cool de le mettre dans un endroit ?

S’il avait une idée précise et s’il était prêt à la mettre en pratique, je suis sûr que nous le laisserions trouver un moyen de le faire. Mais en l’élaborant, de mon point de vue, je suis allergique aux caméos qui vous font vraiment sortir de quelque chose. J’aime un bon caméo, mais seulement s’il vous entraîne vraiment plus profondément dans l’histoire. Si c’est un grand acteur qui fait un caméo et que vous vous dites « Oh, wow, je n’arrive pas à croire que c’est cette personne » et aussi « Regardez cette performance, elle est si convaincante », alors peut-être que cela ne vous enlève pas votre motivation.

Mais un caméo du genre dont nous parlons pourrait le faire. Nous avons beaucoup parlé de la façon de le faire parce que nous nous sentions une sorte de responsabilité de le faire, comme un clin d’œil, un hommage, ou quelque chose pour l’honorer, mais nous ne voulions vraiment retirer personne de l’histoire. Donc, je pense que nous avons trouvé une manière subtile de le faire et je serais intéressé de voir ce que les gens en pensent.

Quand vous faites quelque chose comme ça, où vous avez cette grande histoire que vous racontez et vous avez cette grande distribution, y a-t-il jamais eu des conversations pour essayer de prolonger cela pour d’autres saisons ? Avez-vous toujours su que vous vouliez compléter l’histoire avec ces épisodes en une seule saison ?

Nous avons toujours su que nous voulions faire le livre en une seule saison. Franchement, nous n’avons jamais parlé d’en prolonger l’histoire, et j’aurais du mal à me faire à cette idée. Mais nous avons affaire à Stephen King, donc s’il dit : « J’ai cette idée de ce que serait une suite », alors ce serait une conversation à avoir. Mais non, nous n’avons jamais parlé de cela et nous n’avons jamais parlé de laisser une porte ouverte pour cela.

Nous avons entrepris de faire le livre et peut-être de faire sa coda, ce que nous ne savions même pas si nous serions autorisés à faire quand nous nous lancerions. Mais nous avons décidé de faire le livre, même si cela nous prenait du temps. Nous n’avons pas dit que nous voulions le faire en deux épisodes ou en quinze épisodes. CBS était vraiment ouvert, qu’il s’agisse de huit épisodes ou de dix épisodes. Ils voulaient que nous racontions l’histoire de la manière qui nous semblait la meilleure et la plus convaincante. Une autre particularité de cette série est qu’il n’y a pas un seul épisode où nous avons l’impression de faire du surplace.

Dans chaque série, vous arrivez à un moment de la saison où vous savez où se termine l’épisode 8 et où vous savez où se termine l’épisode 10, mais vous devez trouver l’épisode 9. Il doit être convaincant, viscéral et propulsif, et pourtant il ne peut rien avancer au-delà du moment où vous savez que vous allez commencer l’épisode 10. Nous n’avions pas ça. Nous devions faire exactement le nombre d’épisodes que nous estimions nécessaire pour raconter l’histoire. C’est un vrai luxe.


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