Les sept de Chicago : La review du film Netflix

Date : 18 / 10 / 2020 à 12h15
Sources :

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Il y a des noms sur l’affiche d’un film qui me font frissonner d’anticipation positive rien qu’à les lire ; Aaron Sorkin est l’un d’entre eux. C’est, à mon avis, l’un des auteurs les plus brillants de sa génération, à qui l’on doit - entre autres monuments - Des hommes d’honneur (A Few Good Men - 1992), The Social Network (2010) ou encore la série The West Wing (1999 - 2006).

Jusqu’à aujourd’hui, Sorkin n’avait réalisé qu’un seul film : Le grand jeu (Molly’s Game - 2017) - que je n’ai pas encore eu l’occasion de voir. Les sept de Chicago (The Trial of the Chicago Seven) est donc son second long métrage en tant que réalisateur, et c’est une belle réussite. Merci Netflix pour ce petit bijou, j’espère qu’il remportera de nombreuses récompenses !

Ce film ne pouvait pas mieux tomber en termes de timing - et ce n’est certainement pas un hasard - pour saboter un peu plus la campagne de Donald Trump. Car au delà de superbement porter à l’écran un moment historique de l’histoire judiciaire américaine, Les sept de Chicago dénonce les violences policières à l’égard des noirs, des jeunes, des intellectuels, des pacifistes, bref, de tout ce qui colle des boutons à l’establishment républicain et à son ridicule représentant actuel. Et si avec ça, Hollywood n’arrive pas à convaincre encore quelques millions d’indécis à voter Biden, alors je ne sais plus à quel saint me vouer !

Une fois de plus, je suis inapte à juger de la véracité historique des faits relatés. Je ne vais pas passer des heures sur Internet à vérifier si tout le scénario est fidèle à la réalité ! Sorkin a la réputation de sur-romancer ses personnages, au point de faire parfois passer des salopards pour des Bisounours. Mais comme je ne suis pas capable de m’en rendre compte au moment où je regarde le film, je m’en balance complètement. Ce qui compte, c’est que la narration et le jeu des acteurs soient prenants. Certes, pour rendre passionnant un sujet aussi rébarbatif qu’un procès-fleuve, il a dû rajouter quelques figures de style mais on ne lui en voudra pas. Il a réussi à me faire bouillir de colère et de frustration, et surtout à me tirer des larmes ; rien que pour ça, je lui pardonne les libertés qu’il a prises.

Je vous renvoie au synopsis ci-dessous pour en savoir plus sur le fond, et je vais m’attarder un peu sur la forme. Une brillante séquence d’introduction nous plonge dans le contexte historique grâce à des images d’archives et nous fait découvrir les principaux protagonistes dans un montage malicieux. Le reste du film s’appuie sur une structure relativement identique à celle de Des hommes d’honneur : un procès tendu où les faits sont relatés sous forme de flashbacks, ce qui est le format habituel du genre. Mais ici, Sorkin rajoute un élément très original : la relation des événements par l’un des accusés sous forme de comédie stand-up. Et ça passe très bien, surtout avec Sacha Baron-Cohen, excellent, derrière le micro.

Sorkin est verbeux, il aime les tirades et les répliques cinglantes, et ses dialogues sont souvent trop intelligents pour être spontanés. Mais, dans ce film, pour gérer une dizaine d’acteurs de premier plan, il a dû retenir sa verve habituelle et les dialogues sont efficaces et passionnants. Il ne nous en donne ni trop, ni trop peu, juste ce qu’il faut pour nous captiver jusqu’au bout. Petit bémol : le casting est principalement masculin ; les deux ou trois femmes du film ne sont là que pour tenter d’établir un (bien médiocre) équilibre, au point que l’une d’entre elles est un personnage totalement fictif.

C’est un choix un peu étonnant que de confier trois des rôles principaux à des britanniques : Sacha Baron Cohen (Borat), Eddie Redmayne (The Theory of Everything) et Alex Sharp (The Hustle). Mais Netflix a certainement ses raisons, et elles me dépassent... Le juge, remarquablement incarné par Frank Langella (Frost/Nixon), est immonde et on le déteste avec passion. En fait c’est lui, la véritable star du film : il incarne tout ce qui est mauvais dans le système judiciaire - et social - américain, et j’ai même cru apercevoir dans ce personnage une caricature de Trump. Si cela vous intéresse, vous pourrez en savoir plus sur les véritables protagonistes en lisant cet article.

Et comme de coutume chez Netflix, 35 millions de dollars de budget qui se voient à l’écran : des tonnes de figurants, des décors et des costumes impeccables, une superbe cinématographie avec de belles couleurs qui pètent bien. Deux heures que vous ne regretterez pas.


SYNOPSIS

En 1968, la guerre du Vietnam inflige de plus en plus de pertes à l’armée américaine et les hommes en âge de se battre craignent d’être tirés au sort pour aller participer à cette terrible boucherie. À l’initiative de plusieurs groupes protestataires, une manifestation pacifiste et pacifique est organisée pendant le congrès national des Démocrates à Chicago, contre la volonté des autorités locales. Une émeute éclate, 500 personnes sont blessées, 7 hommes sont identifiés comme responsables et arrêtés. En 1969, un procès va tenter de déterminer qui de la police ou des manifestants a commencé les hostilités. Mais le juge n’a aucune intégrité et il va tout faire pour accabler les accusés.

BANDE ANNONCE - EXTRAITS


FICHE TECHNIQUE

- Durée du film : 2 h 09
- Titre original : The Trial of the Chicago 7
- Date de sortie : 16/10/2020
- Réalisateur : Aaron Sorkin
- Scénariste : Aaron Sorkin
- Interprètes : Sacha Baron Cohen, Eddie Redmayne, Joseph Gordon-Levitt, Yahya Abdul-Mateen II, Michael Keaton, Frank Langella, John Carroll Lynch, Mark Rylance, Alex Sharp, Jeremy Strong, Noah Robbins, Daniel Flaherty, Ben Shenkman
- Photographie : Phedon Papamichael
- Montage : Alan Baumgarten
- Musique : Daniel Pemberton
- Costumes : Susan Lyall
- Décors : Shane Valentino
- Producteurs : Stuart M. Besser, Matt Jackson, Tyler Thompson, Marc Platt
- Distributeur : Netflix France


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