Les Grands Voisins, la cité rêvée : La critique

Date : 24 / 07 / 2020 à 09h15
Sources :

Unification


Les Grands Voisins est un documentaire centré sur un projet solidaire aussi intéressant que fascinant et qu’on rêverait de voir s’essaimer un peu partout. Ainsi l’ancien hôpital Saint Vincent-de-Paul a été utilisé de 2015 à 2017 pour fournir 600 places d’hébergements à des personnes en situation de vulnérabilité, mais aussi permettre à 250 associations, artistes ou artisans d’y déployer leur activité. Ce sont ainsi près de 2000 personnes qui ont pris place dans ce village solidaire porteur d’espoir et de créativité.

Le réalisateur Bastien Simon a décidé de suivre l’évolution du projet, tout en se focalisant sur certains des habitants aussi charismatiques qu’émouvants. On a par exemple Adrien le luthier musicien qui participe à la création d’un groupe de musique, les Kacedoce, constitué d’habitants des foyers d’hébergement des Grands Voisins. Il y a aussi Maël l’artiste-peintre sans-papiers et qui cherche à se faire régulariser. Chacun vient apporter au sein de ce projet un point de vue et sa pierre à un édifice fragile dont la fin programmée constitue un véritable enjeu narratif. En effet, l’espoir que le projet perdure au-delà de la période annoncé renforce à la fois le sentiment de nostalgie qui imprègne le documentaire, mais aussi l’impression d’assister à quelque chose de totalement unique.

Porté par une bande son euphorisante, les saisons qui défilent, les projets qui aboutissent et les murs qui évoluent, on ne voit pas du tout les 96 minutes qui constituent ce documentaire passer. Cette petite bulle d’évasion mérite amplement qu’on s’y intéresse et bénéficiera d’ailleurs d’une sortie cinéma innovante compte tenue de la pandémie mondiale du coronavirus. Ainsi, la plateforme www.25eheure.com permettra de visionner ce film en ligne aux mêmes horaires que les séances en salle, et sera accessible aux spectateurs situés dans un périmètre géographique autour du cinéma qui s’est engagé à programmer le film.

Les recettes seront partagées entre les exploitants programmant le film et le distributeur et une part du billet sera reversée pour la compensation carbone de la plateforme. De plus, les spectateurs pourront aussi échanger entre eux et avec le réalisateur du film à l’issue de certaines séances e-cinéma et ainsi recréer une agora en ligne, un espace d’échange virtuel et de fraternité réel.

La mise en place d’un tel dispositif semble en tout cas être en parfaite adéquation avec les ambitions d’un projet tourné vers l’humain et porté par une créativité sans failles quelles que soient les circonstances. À voir et à partager autour de vous sans modération !

AN

Les grands voisins est un très bon documentaire sur une expérience communautaire sortant vraiment de l’ordinaire, Les Grands Voisins, ayant récréé une sorte de petit village de 2 000 personnes en plein cœur de Paris.

Entre 2015 et 2017, 3 associations, Aurore, Yes We Camp et Plateau Urbain, ont eu l’autorisation d’occuper les locaux de l’ancien hôpital Saint-Vincent de Paul dans le 14e arrondissement. Ils l’ont alors restauré, ouvert aux sans-abris et permis à des petites sociétés, à des artisans et à des artistes de venir s’y installer et tenter des choses originales en ces lieux. De plus, les espaces étaient ouverts au public, ce qui permettait un mélange de population important et aux badauds de découvrir les créations et la restauration proposées par les résidents.

Le documentaire de Bastien Simon suit de près tous les événements qui se sont passés en cet endroit. On y découvre donc tour à tour différentes fêtes, visites et rencontres. L’amphithéâtre où se déroulent régulièrement des meetings permettant d’échanger sur les projets à venir est central.

Si de nombreux passages montrent ce qu’il se passe dans les courts et les locaux, la parole est donnée à un certain nombre de personnes qui permettent de comprendre leur raison d’être associés aux Grands Voisins, et de découvrir leur existence.

On peut ainsi rencontrer des représentants des différentes associations qui ont permis à cet ancien hôpital de devenir un endroit d’expérimentation et de mixage populationnel. Ces derniers sont très intéressants et offrent l’opportunité d’en savoir un peu plus sur leurs motivations et la façon dont ils gèrent les problèmes au jour le jour.

Des artistes et musiciens sont aussi très présents, avec notamment le groupe Kacekode composé en grande partie de sans-abri et qui continue à l’heure actuelle de faire des concerts.

Les travailleurs ne sont pas oubliés, comme Kamel, vigile du site qui énonce souvent des paroles pleines d’esprit et de réflexion. Alors que d’autres personnes sont parfois captées au cours de réunions, lors de prises de paroles de temps en temps très volontaires.

Il faut vraiment saluer la grande qualité du montage de Suzanne van Boxsom qui est extrêmement bien exécuté. Celui-ci entraîne le spectateur dans une complète immersion au cœur de ce projet sortant de l’ordinaire. Un très bel équilibre a été trouvé entre entretiens, séquences de groupe, visites des locaux ou encore traversées festives.

Si des portraits très divers sont esquissés, on peut regretter qu’aucune femme sans-abris ne se soit vraiment exprimée. Mais il était sans doute difficile de suivre de telles femmes, bien qu’on en aperçoive quelques-unes et qu’on apprenne au cours des réunions certaines situations très délicates.

Les grands voisins est un très bon documentaire qui réchauffe le cœur et permet de mettre en valeur le meilleur de l’humanité. Avec ces rencontres croisées, ces expérimentations novatrices et ces mélanges d’individus chaleureux, s’il ne faut pas négliger la difficulté de faire fonctionner une telle expérience, elle a en tout cas fait ses preuves. Espérons donc que les associations concernées puissent mener de nouveau de telles expériences et qu’elles réussissent à les pérenniser plus que quelques années.
Impressionnant et inspirant.

IA

SYNOPSIS

Maël, artiste sans papier, Adrien, luthier musicien et d’autres résidents venus de tous horizons, s’organisent pour donner naissance à une utopie moderne en plein cœur de Paris, un village solidaire de près de 2000 personnes : Les Grands Voisins. À travers leurs trajectoires et celles des membres fondateurs du lieu, le film interroge notre désir et notre capacité à inventer d’autres manières de vivre ensemble. Que retiendrons-nous de cette expérience collective ? Pourra-t-elle perdurer, essaimer, résonner ailleurs ?

Bienvenue sur la plateforme e-cinéma géolocalisé La Vingt-Cinquième Heure.

BANDE ANNONCE


FICHE TECHNIQUE

- Durée du film : 1 h 36
- Titre original : Les grands voisins
- Date de sortie : 22/07/2020
- Réalisateur : Bastien Simon
- Scénariste : Bastien Simon
- Photographie : Bastien Simon
- Montage : Suzanne van Boxsom
- Musique : François Lietout
- Producteur : Pierre-Emmanuel Le Goff, Guilhem Olive pour La Vingt-Cinquième Heure
- Distributeur : La Vingt-Cinquième Heure

LIENS

- SITE OFFICIEL
- ALLOCINÉ

PORTFOLIO

Les Grands Voisins, la cité rêvée



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