Mages : La critique du tome 2

Date : 07 / 04 / 2020 à 08h00
Sources :

Unification France


Eragan
Mages tome #2

  • Éditeur : Soleil Prod
  • Scénariste : JARRY Nicolas
  • Dessinateur : CRÉTY Stéphane
  • Coloriste : HÉBAN Olivier
  • Date de sortie : 21 août 2019
  • Série : MAGES
  • Collection : Heroic fantasy
  • Pages : 48
  • Taille : 23,4 x 32,3 cm
  • ISBN : 978-2-302-07765-2
  • Prix : 14,95 €

Mages, la nouvelle série événement !

Sur les Terres d’Arran, les Mages doivent désormais obéir à une nouvelle loi : être recensés et servir un seigneur humain ! S’il refuse, le mage est traqué par l’ordre des Ombres, emprisonné ou, selon le cas, exécuté ! Kevoram, capitaine de l’ordre des Ombres, et son apprenti Eragan, se rendent au monastère des Drahanan. Pendant une année, ils vivront coupés du monde en compagnie des clercs et d’un groupe venu étudier la magie Runique. Peu après leur arrivée, un clerc est retrouvé mort, le corps couvert de runes, après avoir laissé un singulier message en lettres de sang sur les murs de sa cellule. Les deux membres de l’Ordre devront découvrir ce qui se cache dans les entrailles du monastère s’ils veulent survivre à cette année de retraite...

Décryptage

Eragan est aussi adroit avec les filles qu’il ne l’est avec la magie. Apprenti runiste du Capitaine Kévoram de l’Ordre des Ombres, Eragan se rend avec son maitre, au monastère des Dranahn, accompagné de la jeune princesse Alyna, le Nain Bagr et l’Elfe Leïwa. A cause d’un portail magique capricieux ne s’ouvrant qu’une fois par an, les acolytes se retrouvent confinés (sic) dans ce monastère. Eragan, qui va étudier la magie, tenter (tant bien que mal) de canaliser son énergie, se retrouvera confronté à des moines devenus fous qui écrivent des runes sur les murs avec leurs propres sangs.

Sur fond d’enquête policière à la whodunit (ou « Qui l’a fait ? »), Eragan est l’histoire du personnage titre, jeune homme perdu aux pouvoirs incommensurables et incontrôlés qui va devoir très rapidement prendre des décisions et dont les actions auront des conséquences immédiates. On rentre tout de suite dans le dur du sujet, avec ce second tome de la nouvelle collection Mages de Soleil Prod qui squatte l’univers des Elfes. C’est un changement radical de décors pour ce second tome qui se tient en huis clos au monastère et qui nous plonge en plein dans la magie alors que le tome 1 ne faisait que l’effleurer.

Superbe aventure, très prenante, rythmée de périodes plus introspectives et de scènes d’action impressionnantes, peuplée de rebondissements, de (lourds) secrets, de personnages attachants, maladroits, amusants ou mystérieux, la BD est magnifiquement illustrée de bout en bout. Même si tout est superbe, les quelques pleines pages de décors sont juste des pépites pour nos yeux ébahis. Deux hommages très clairs dans cet ouvrage, un premier envers Le nom de la Rose, le film de Jean-Jacques Annaud (bien évidemment adapté du roman d’Umberto Ecco) pour le côté fermé, étouffant, moines fous et l’ambiance enquête policière au moyen âge. Mais aussi indéniablement hommage à Game of Thrones avec Golem, le personnage très largement inspiré de La Montagne, personnage mutique et impressionnant, qui est là pour garder la princesse qui saura lui-aussi se battre dans des escaliers lorsque c’est nécessaire.

Épique c’est le maître mot de la conclusion de ce tome pour une histoire qui montrera que l’apprentissage se fait souvent dans la douleur (décidément, la BD est d’actualité), que c’est finalement l’isolement et les circonstances particulières qui permettront au héros de trouver sa voix, que certains sont prêts à tout pour arriver à leur fin et plus spécialement quand leur fin est une faim de pouvoir et enfin que les ados seront toujours en conflit avec les adultes... On parle toujours de la BD là ? Le ton plus léger du premier tome est ici plus sombre plus dur et c’est cette différence qui fait la richesse de cette grandiose saga.


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