Quibi : Les premiers problèmes de la petite plate-forme

Les 1ers problèmes sont en vue pour Quibi, la plate-forme de streaming de formats courts destinée à être lancée le 6 avril prochain de l’autre côté de l’Atlantique. La cause ? La fonction "Turnstyle" que le streamer utilise pour permettre à ses futurs abonnés de regarder une série tout en faisant pivoter leur smartphone de la verticale à l’horizontale, et inversement. Au centre du conflit entre les 2 parties, le "vol" de la technologie qu’aurait créé Eko, une entreprise de haute technologie israélienne, alors que la société a travaillé pour Quibi.

Les 2 sociétés semblent d’ailleurs s’être lancées dans un véritable "Most Dangerous Game" (du nom de la série du streamer avec Liam Hemsworth) de renvois de plaintes devant la justice. La veille, Quibi avait déposé une 1ère plainte devant la cour fédérale américaine pour demander une déclaration attestant qu’elle n’avait pas utilisé la technologie d’Eko, demandant ainsi à cette dernière de retirer son avis de plainte au sujet de la mise à disponibilité de l’application dans l’App Store d’Apple.

C’est cette fois Eko qui dépose plainte contre Quibi pour usage illicite de la technologie que le service SVOD pour smartphones nomme "Turnstyle" alors qu’un brevet aurait été déposé depuis 2015 par la société israélienne. Quibi aurait, de son côté, déposé un brevet couvrant la même technologie en mai 2019. Travaillant pour la petite plate-forme, Eko aurait en réalité fait une démonstration confidentielle de la technologie à Jeffrey Katzenberg et Meg Whitman en présence des "soi-disant inventeurs" de ladite technologie pour le streamer.

Les avocats du cabinet Godwin Procter, qui défendent les intérêts d’Eko, ont déclaré dans leur plainte : "C’est une affaire pour arrêter le vol de la technologie d’Eko par Quibi, alléguant une action civile pour violation de brevet en vertu des lois sur les brevets des États-Unis, et le détournement de secrets commerciaux en vertu du Defend Trade. Parce que le recours juridique d’Eko est inadéquat, Eko demande, en plus de dommages-intérêts, une injonction permanente pour récupérer et protéger ses secrets commerciaux et autres intérêts commerciaux légitimes."

Jeffrey Katzenberg, le fondateur de Quibi, a affirmé de son côté ne pas se souvenir de cette démonstration confidentielle et ne fait aucun nouveau commentaire mais rappelle sa déclaration faite la veille :

"Notre technologie « Turnstyle » a été développée en interne chez Quibi par nos talentueux ingénieurs et nous avons, en fait, reçu un brevet pour cela. Ces plaintes n’ont absolument aucun fondement et nous nous défendrons vigoureusement contre elles devant les tribunaux."

Ces questions juridiques ne sont pas à l’origine de l’annulation de l’avènement du 5 avril par Quibi, la veille du lancement de Quibi. Encore une fois, cette annulation est imputable au Coronavirus. Le 6 avril devrait donc voir Quibi faire ses débuts sur les smartphones des américains qui pourront dès cette date bénéficier de plus 50 séries, émissions et autres actualités sportives. Les clients qui se feront connaître sur le site internet de Quibi avant la date de lancement pourront bénéficier de 90 jours d’essais gratuits. Ils devront débourser entre 4,99$ et 7,99$ par mois pour y avoir accès.

Après avoir réussi une 1ère levée de fonds en 2019 de 1 milliard de dollars, Katzenberg et Whitman ont réussi une 2e levée de 750 millions de dollars. La plate-forme espère pouvoir proposer plus de 175 séries originales et 8 500 épisodes dans sa 1ère année.

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