Qu’un sang impur… : La critique

Qu’un sang impur... est un très bon film français se passant vers la fin de la guerre d’Algérie dans ce même pays.

Le scénario du réalisateur Abdel Raouf Dafri présente un colonel retraité qui a fait la guerre d’Indochine et doit ramener un souvenir d’un colonel français tué par des membres du FLN (Front de libération nationale) dans une partie reculée du pays. Il va alors monter un petit groupe de soldats particuliers afin de mener cette mission à bien.

L’histoire est sans aucun compromis et d’une grande violence. Personne n’est ni bon ni mauvais, et tant les exactions des soldats français, celles des membres du FLN ou des pillards locaux sont présentées sans fard. L’œuvre montre très bien l’ambiance de l’époque et la façon dont le comportement des uns et des autres est impacté par cela. Le long métrage est d’ailleurs dédié à la fois aux algériens, et aux jeunes appelés français qui ont payé un lourd tribut à cette guerre.

L’œuvre de Abdel Raouf Dafri est à la fois film de guerre, d’aventure, mais aussi psychologique. En effet, le personnage principal, remarquablement interprété par Johan Heldenbergh, ne se remet pas des combats qu’il a faits et des morts qu’il a sur sa conscience. Ce dernier est régulièrement hanté par son passé et peut s’appuyer sur une excellente Linh-Dan Pham incarnant une guerrière Hmong qui a quitté le Vietnam après son indépendance pour vivre en France.

Le casting s’appuie aussi sur Steve Tientcheu, touchant en soldat se posant des questions sur les ordres qu’on lui donne, et sur Pierre Lottin efficace en sniper sans remords. Il faut signaler la belle prestation de Lyna Khoudri, impeccable en activiste obligée d’être la traductrice de l’équipe. Salim Kechiouche est très bon en chef des rebelles qui veut bouter les Français hors d’Algérie. Olivier Gourmet fait aussi un petit rôle marquant qui fait se poser beaucoup de questions.

La mise en scène est très intéressante. Elle s’appuie énormément sur des très beaux décors naturels qui viennent écraser de leur présence les humains s’affrontant en son cœur. Les scènes sont souvent intimistes, focalisées sur quelques individus. Le film montre toute l’horreur d’une période troublée dont personne n’est sorti grandi et qui, après des années d’un conflit mortel, a mené à l’émancipation d’un pays qui demandait son indépendance.

Les costumes d’Agnes Beziers sont très bons et aident à l’immersion dans les années 60. La photographie de Michel Amathieu est bien belle et apporte beaucoup au récit. Ce dernier se passe dans un court laps de temps, celui-ci étant compté pour l’équipe. Les différentes phases de la journée et de la nuit ont donc une vraie importance et une luminosité particulière qui est fort bien traitée.

Qu’un sang impur... est un très bon film montrant une étrange quête initiatique dans un pays en plein chaos. Avec un récit bien mené, des très bon acteurs et une mise en scène captant l’attention, le long métrage est très intéressant à découvrir et propose une belle réflexion sur la liberté et le prix que cette dernière coûte.

Poignant et dur.

Alors qu’il n’est plus que l’ombre du guerrier qu’il était en Indochine, le colonel Paul Andreas Breitner se voit contraint de traverser une Algérie en guerre, à la recherche de son ancien officier supérieur : le colonel Simon Delignières, porté disparu dans les Aurès Nemencha, une véritable poudrière aux mains des rebelles.

 Durée du film : 1 h 49
 Titre original : Qu’un sang impur
 Date de sortie : 22/01/2020
 Réalisateur : Abdel Raouf Dafri
 Scénariste : Abdel Raouf Dafri
 Interprètes : Aida Al Anfassi, Paul Dubois, Hassam Ghancy, Olivier Gourmet, Johan Heldenbergh, Salim Kechiouche, Lyna Khoudri, Pierre Lottin, Linh Dan Pham, Steve Tientcheu, Hichem Yacoubi
 Photographie : Michel Amathieu
 Montage : Sylvie Gadmer
 Musique : Éric Neveux
 Costumes : Agnes Beziers
 Décors : Gwendal Bescond, Riton Dupire-Clément
 Producteur : Marc Missonnier pour Moana Films
 Distributeur : Mars Films

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