Rupture Fatale : La review du film Netflix

Date : 16 / 01 / 2020 à 13h00
Sources :

Unification


Le gros problème lorsque l’on passe une énoooorme partie de son temps libre à regarder des films et binger des séries, c’est que l’on devient de plus en plus blasé et surtout de plus en plus exigeant. A fortiori lorsque l’audiovisuel est son métier.

La seule raison pour laquelle je voulais voir ce film de Tyler Perry, c’est parce que j’étais curieuse de découvrir ce que l’homme qui a écrit, produit et réalisé les pires comédies d’Hollywood était capable de faire en s’attaquant à un genre plutôt nouveau pour lui : le thriller. Il en avait commis un autre auparavant, Acrimony, que je n’ai pas vu. Heureusement, dirais-je…

Le résultat : prenez un enfant qui peint avec ses mains et donnez lui un pinceau : à moins qu’il ne soit la réincarnation de Renoir, il ne va pas immédiatement pondre une oeuvre ébouriffante. Il parait que le tournage a duré cinq jours, eh bien ÇA SE VOIT !!!

Rupture fatale entre dans cette catégorie que j’appelle : ‘Épisode de série étiré’. Il aurait tout à fait eu sa place en format 45 minutes dans Law & Order ou un autre procédural, ce n’était vraiment pas la peine d’y passer deux heures.

En quelques mots : dans une petite ville de Virginie, Jasmine (Crystal Fox), une jeune avocate commise d’office pas très motivée par son job doit s’occuper d’une cliente, Grace (Bresha Webb) qui a reconnu avoir assassiné son mari Shannon (Mehcad Brooks). Grace plaide donc coupable et demande à faire un marché avec le procureur (Adrian Pasdar). Elle sait qu’elle va croupir en prison alors tout ce qu’elle veut, c’est que son lieu d’incarcération soit proche du domicile de son fils. Alors que le patron de Jasmine, Rory (remarquablement bien interprété par Tyler Perry himself - il aura au moins fait quelque chose d’excellent dans ce film) la harcèle pour qu’elle fasse passer au procureur le document signé par Grace qui va permettre de classer l’affaire, la jeune avocate insiste pour que sa cliente lui raconte ce qui l’a poussée à commettre l’irréparable. Grace se confie et son histoire déchirante convainc Jasmine que le cas de sa cliente ne doit pas être négocié sur un coin de table dans le parloir de la prison, mais plaidé au tribunal. L’avocate espère que la meilleure amie de Grace, Sarah (Phylicia Rashad) sera le témoin clé pour prouver l’innocence de sa cliente.

Comme tous ces films de blaxploitation, l’écrasante majorité des rôles sont joués (remarquez la syllepse) par des Afro-américains, et les seuls caucasiens que l’on aperçoit sont les figurants (totalement affligeants) et le méchant procureur joué pendant exactement 25 secondes par Adrian Pasdar qui devait avoir besoin de s’acheter une nouvelle montre.

Le scénario manque d’originalité, les dialogues sont tout juste passables, les personnages écrits à la truelle et la structure narrative présent/flashbacks n’est pas gérée de façon très subtile (avec 5 jours de tournage, je me dis qu’au montage ils ont fait ce qu’ils ont pu avec ce qu’ils avaient). Les acteurs principaux font cependant un travail convenable (à part Phylicia Rashad qui a opté pour le ton ’Regardez-moi, j’étais célèbre avant !’) et visuellement c’est plutôt agréable. Mais l’histoire s’étire comme un chewing-gum trop mou et au bout de 90 minutes il me semblait avoir été prise en otage par un scénariste/réalisateur qui, à force de vouloir me faire comprendre que la pauvre Grace était innocente, me donnait des envies de meurtre. Le dénouement peu réaliste est à peine surprenant, d’autant que j’avais identifié le coupable dès sa première apparition : l’habitude de voir ce genre de film ou simplement…. 5 JOURS DE TOURNAGE ???

Si vous voulez bien vous marrer, je vous conseille de regarder la scène du dîner dans le diner (dialogues bourrés de poncifs) en vous focalisant exclusivement sur les figurants en arrière plan, notamment sur l’homme qui tient sa fourchette en l’air pendant toute la scène en jetant des coups d’oeil inquiets vers les acteurs pour s’assurer qu’il est bien dans le champ de la caméra (32:17). Et aussi la pathétique scène de la petite petite vieille paumée (1:42:31) où l’on se demande pourquoi, mais pourquoi Netflix a t-il produit ce film ???

Bref, ce qui est fatal dans ce film, ce n’est pas la rupture mais le film lui même. J’y ai survécu pour pouvoir écrire cette bafouille mais j’aurais préféré revoir The Witcher.

Cependant, je dois concéder à ce film une indéniable utilité publique : celle de montrer (une fois de plus, me direz-vous) le visage cynique de la justice américaine. Tyler Perry a eu l’intelligence de ne pas mettre lourdement en avant les graves problèmes de discrimination raciale des USA qui parfois pèsent lourd dans la balance des clichés. Il a en revanche posé un éclairage nécessaire sur le travail souvent inconséquent des ‘public defenders’, ces avocats commis d’office qui manquent cruellement de moyens pour défendre leurs clients démunis, ce qui les oblige parfois à livrer des gens innocents aux griffes du système pénitentiaire. Alors un point pour toi, Tyler. Plus un point pour ta performance d’acteur et un demi-point supplémentaire pour le jeu de mots plutôt bien trouvé du titre original (A Fall from Grace). Mais pas plus.

SYNOPSIS

Une jeune avocate commise d’office s’occupe à contre-coeur du cas d’une femme qui reconnait avoir assassiné son mari. Toutes les preuves l’accablent, mais est-elle vraiment coupable ?

BANDE ANNONCE


FICHE TECHNIQUE

- Durée du film : 2 h 09
- Titre original : A Fall from Grace
- Date de sortie : 17/01/2020
- Réalisateur : Tyler Perry
- Scénariste : Tyler Perry
- Interprètes : Crystal Fox, Phylicia Rashad, Bresha Webb, Cicely Tyson, Tyler Perry et Mehcad Brooks
- Photographie : Terrence Laron Burke
- Musique : Jay Weigel
- Producteur : Tyler Perry pour Tyler Perry Studios
- Distributeur : Netflix France

LIENS

- SITE OFFICIEL
- ALLOCINÉ
- IMDB


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