PIFFF 2019 : Jour 7

Date : 18 / 12 / 2019 à 09h30
Sources :

Unification


Ça y est, malgré une période extrêmement difficile, le PIFFF s’achève en apothéose sur un film qui permet de saisir toute la saveur d’un festival aimant le genre, et pas que fantastique malgré son intitulé.

C’est un film russe qui a remporté le prix du public. Ce qui fait qu’après l’Allemagne, l’Irlande, les États-Unis (3 grands prix), la France (2 grands prix), l’Espagne et le Mexique, c’est un pays inédit qui repart avec ce prix. Vous pouvez d’ailleurs retrouver le palmarès entier, ainsi que la vidéo de la cérémonie de clôture, dans la partie de l’article ci-dessous qui lui ait consacré.

Il est donc l’heure de tirer le bilan d’une édition particulièrement belle dans laquelle de très nombreux films, vraiment différents, ont été montrés et où la qualité n’a jamais été mauvaise.

De très nombreux réalisateurs et invités se sont succédé sur la scène du Max Linder Panorama pour répondre aux questions d’un public conquis par leurs œuvres présentées. Ce sont d’ailleurs 10 sessions de questions réponses d’environ 30 minutes qui ont été suivies par le public. Vous pouvez d’ailleurs retrouver toutes les vidéos de ces derniers dans les divers articles parus :

- PIFFF 2019 - la rencontre avec les cofondateurs
- PIFFF 2019 - le mercredi 11 décembre
- PIFFF 2019 - le jeudi 12 décembre
- PIFFF 2019 - le vendredi 13 décembre
- PIFFF 2019 - le lundi 16 décembre
- PIFFF 2019 - le mardi 17 décembre
L’article sur le weekend sera prochainement mis en ligne.

La soirée de clôture a été l’occasion de remercier les très nombreux bénévoles qui ont réussi à venir malgré les grèves et qui ont toujours été vraiment sympathiques avec les spectateurs. Car le festival repose uniquement sur la bonne volonté de ceux qui s’y investissent, tout l’argent de celui-ci étant utilisé pour payer les droits de diffusion des films et faire venir des invités, parfois de l’autre bout du monde.

Les films de rétrospective étaient vraiment bien choisis et tous d’une très grande qualité. Les courts métrages étaient aussi homogènes et vraiment intéressants. Parmi les films en compétition, de vraies pépites ont émergé, alors que la compétition avait un niveau relevé.

Le public n’a pas boudé son plaisir et s’est déplacé dans une salle qui n’a jamais été vide, malgré des conditions extrêmement compliquées cette année pour aller au cinéma. Finalement, il n’y a eu que 20 % de spectateurs en moins, dans une édition dans laquelle le lundi et le mardi étaient consacrés à des nouveaux films et pas à des rediffusions. L’ambiance était toujours aussi chaleureuse que les années précédentes, un noyau dur de passionnés ayant fait quasiment toutes les séances.

D’ailleurs, le ressenti général est plutôt positif, aucune œuvre n’ayant fait polémique, et certaines d’entre elles ont révélé des réalisateurs à suivre avec attention, leurs premiers films ayant été projeté.

On peut toutefois regretter que sur l’ensemble des 27 longs métrages visibles, aucun n’a été réalisé par une femme. Ces dernières étaient beaucoup plus présentes dans les éditions précédentes. Mais cette absence cette année est aussi fortement révélatrice de la difficulté pour une femme, non seulement de faire un film, mais de se lancer dans le genre.

C’était une édition très agréable et nul doute que l’année prochaine, pour ses 10 ans, le festival ne nous réserve de belles surprises.

Merci aux programmeurs Cyril Despontin et Fausto Fasulo et à tous les bénévoles qui ont œuvrés pour que cette édition se passe au mieux et soit des plus agréable.

À l’année prochaine !

Amour, meurtre et dominatrice sont les mots clés de cette dernière journée.

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Palmarès

Œil d’or - les prix du public :
Depuis 2013, le PIFFF a choisi de donner une place souveraine à ses spectateurs, seuls et uniques juges de la compétition. Ainsi, le public a désigné les lauréats de cette 9ème édition.

  • Œil d’or - Long métrage : Why don’t you just die ?, réalisé par Kirill Sokolov (Russie) (Marteau en main, Matvey est déterminé à aller venger sa petite amie des mauvais traitements infligés par son père. Celui-ci, un flic plutôt costaud, ne va pas se laisser faire. Les deux hommes s’écharpent dans l’appartement familial, et sont bientôt rejoints par d’autres protagonistes prêts à en découdre.) Sortie vidéo prévue en mars 2020 par Wild Side.
  • Œil d’or - Court métrage français : Dibbuk, réalisé par Dayan D. Oualid (France) (Dan, un homme pieux qui évolue en marge de sa communauté, la communauté juive du XIXe arrondissement de Paris, est convoqué par Sarah pour ausculter son mari Eli, visiblement pas dans son état normal. Dan réunit alors un « Minyan », un office comportant dix personnes de confession israélite, afin de performer un exorcisme selon un rite précis et éreintant.)
  • Œil d’or - Court métrage international : My Little Goat, réalisé par Tomoki Misato (Japon) La sélection de la compétition courts-métrages internationaux était assurée par Véronique Davidson et Xavier Colon. (Maman mouton sauve ses petits in-extremis du ventre du loup. Mais où est passé Toruku ?)

Prix du Jury du court métrage français :
Le jury de la compétition française de courts-métrages est composé de Lilith Bekmezian (Directrice Artistique), Jérémy Clapin (Réalisateur, scénariste), Noëmie Devide (Responsable des Ventes Internationales / Acquisitions), Mounia Meddour (Réalisatrice, scénariste) et Alex Pilot (Réalisateur, directeur de chaîne).
La sélection a été faite par R-One Chaffiot

  • Prix du Jury du meilleur court métrage français : Boustifaille, réalisé par Pierre Mazingarbe (France)

Prix du Jury des lecteurs de Madmovie :

  • Prix du Jury Madmovie : : Why don’t you just die ?, réalisé par Kirill Sokolov (Russie)
  • Mention spéciale du Jury Madmovie : Vise, réalisé par Yasuhiko Shimizu (Japon) (Un beau chirurgien esthétique ténébreux surfe avec bonheur sur le diktat de la beauté et son accoutumance. Il vend à ses clientes le rêve d’un visage idéal, sans leur préciser vers quel outil chirurgical va sa prédilection. Il faut souffrir pour être belle, certes, mais à ce point ?)

Prix du Jury Ciné+ Frisson :
Le jury Ciné+ Frisson était composé de Myriam Hacène (directrice de la chaîne) et Christophe Commeres (directeur adjoint).

  • Prix spécial Ciné+ Frisson - Long métrage : I See You, réalisé par Adam Randall (États-Unis) La chaîne offre une campagne de promotion sur les antennes de Ciné+ à l’occasion de sa sortie en salles. (Sale période pour l’officier Greg Harper. Sa femme l’a trompé, son ado de fils tire la tronche, et la disparition d’un jeune garçon rappelle en loin une affaire similaire, censément bouclée il y a 15 ans. Et comme si ça ne suffisait pas, de drôles d’événements surviennent dans sa luxueuse maisonnée.) Sortie vidéo prévue au 2e semestre 2020 par L’Atelier d’images et Program Store.
  • Prix spécial Ciné+ Frisson - Court métrage : Boustifaille, réalisé par Pierre Mazingarbe (France) (Hauts-de-France, 2018. Daphnée refuse de présenter ses parents à son petit ami Karim, ce dont il souffre. Alors qu’elle se rend chez sa famille, Karim force le destin en se cachant dans le coffre de sa voiture.)


14h30 : Ride Your Wave

L’histoire d’amour entre Hinako et Minato coule de source et déborde d’effluves fusionnelles. Le choc n’en est que plus grand quand la jeune fille apprend la mort de son compagnon, emporté par les flots. Pas le temps de porter le deuil que l’esprit de Minato se manifeste à Hinako dans des circonstances particulières…

Avis : C’est un très bon dessin animé de Masaaki Yuasa que les amateurs ont pu découvrir et qui permet de se plonger dans un film un peu plus grand public que certaines œuvres précédentes que le réalisateur avait déjà proposé précédemment. Il s’agit d’une magnifique histoire d’amour qui vire au fantastique et propose un final absolument éblouissant, tant au niveau de l’animation, que de l’imagination de la mise en scène. Le dessin est vraiment superbe et les personnages particulièrement attachants et humains. Si la thématique de l’amour est centrale, celle de l’aide que l’on peut porter aux autres est toute aussi importante et permet de réfléchir sur notre société et sur ce qui relit l’humain à la nature à travers cette mer magnifique qui hante l’esprit des différents protagonistes. C’est vraiment un superbe film d’animation japonaise qu’il est encore plus appréciable de voir sur grand écran pour apprécier au mieux sa finesse et ses couleurs.


16h30 : Emprise

Fenton Meiks s’en va raconter à un agent du FBI son incroyable histoire familiale. Son père se disait mandaté par Dieu en personne pour débarrasser la surface de la terre de “démons” à l’apparence humaine, ses deux fils à ses côtés pour l’assister dans cette effroyable besogne.

Avis : Il s’agit du premier long métrage réalisé par le comédien Bill Paxton, et le moins que l’on puisse dire est que ce dernier est franchement marquant. Il s’amuse à jouer avec les codes, fait une proposition cinématographique intéressante et s’appuie sur un scénario remarquablement écrit. L’histoire raconte l’emprise d’un père, qui a eu la visite d’un émissaire de Dieu, sur ses enfants. Celui-ci va se mettre à tuer des individus qu’il considère comme des démons et entraîner à sa suite ses deux fils. Les acteurs sont vraiment très bons et la dramaturgie monte crescendo et offre un final particulièrement captivant et marquant. Il s’agit vraiment d’un très bon film qui pose de vraies questions sur la religion, la justice et l’éthique. C’est encore une belle surprise et il ne faut pas hésiter à découvrir cette œuvre qui interroge tout en faisant beaucoup réfléchir sur la nature profonde de l’humanité.


19h30 : Dogs Don’t Wear Pants

Juha porte le deuil de son épouse comme une seconde peau. Alors qu’il accompagne sa fille au salon de piercing, ses déambulations à l’étage le font tomber nez à fouet sur une dominatrix. La rencontre lui réveille des émotions enfouies, qu’il ne va cesser de vouloir explorer toujours plus loin.

Avis : Le film de clôture de cette année n’est pas du tout fantastique, mais parle du milieu underground et du sadomasochisme. Des thématiques qui ont déjà été exploitées au fil des années dans les précédentes éditions comme, pour ne citer que quelques longs métrages, le troublant The Duke of Burgundy ou le barré R100. Il s’agit d’un film finlandais de J.-P. Valkeapää qui parle d’une façon originale du deuil. Il montre la façon dont un homme pleurant sa femme va voir sa vie se transformer après sa rencontre avec une dominatrice. Certes, l’œuvre aborde les thèmes de la domination et de la soumission, mais parle surtout de l’acceptation de la perte et de la manière de se reconstruire. Il s’appuie sur un duo d’acteurs très bon, une belle mise en scène et une photographie très léchée. Si le long métrage est particulier, son traitement, vraiment bien fait, permet de le rendre abordable à un public diversifié. Ses qualités esthétiques et son propos universel le rendent intéressant à découvrir, bien qu’il soit loin d’être le plus plaisant de tous ceux qui ont été projetés durant les sept jours du PIFFF.


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PIFFF 2019



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