Utopiales 2019 : Le jeudi 31 octobre

Date : 01 / 11 / 2019 à 09h15
Sources :

Unification


Lors de cette première journée permettant de fêter la 20e édition du festival, le public s’est rendu en masse au palais des congrès de Nantes, bien que cette date ne soit pas fériée.

Les queues étaient donc déjà longues pour entrer en ces lieux dès 9h. Toutefois, les nombreuses personnes privilégiant le passe 4 jours afin de profiter au mieux des très nombreuses possibilités qu’offrent les Utopiales devraient permettre d’avoir des queues d’accès plus réduites dans les jours à venir.

Les tables rondes ont donc été bien remplies durant toute la journée, alors que les lieux dédiés à des jeux de plateau et de cartes faisaient le bonheur des amateurs. Les salles de projection étaient aussi bien remplies, avec celles concernant les courts métrages particulièrement pleines. Une nouvelle fois, l’engouement pour ce type de film ne faiblit pas à Nantes, alors que la compétition des courts métrages attire plus de monde que celle des longs métrages.

La journée a donc été très agréable, alors que la passionnante leçon du président Roland Lehoucq sur les voyages dans la lune au cinéma a ouvert le festival d’une fort belle façon.

Par contre, si les courts métrages ont été plaisants à regarder, les longs en compétition l’ont été nettement moins, à l’exception notable de Little Joe.

Vous pouvez retrouver ci-dessous un avis sur tous les films que j’ai vu dans la journée

Vous pouvez trouver ci-dessous un avis rapide sur les longs et courts métrages que j’ai visionné, ainsi que la vidéo de présentation de Little Joe par sa scénariste Géraldine Bajard, et en fin d’article un très beau portfolio d’Emmanuelle Tesseron sur les tables rondes de la journée.

IA

- SITE OFFICIEL

COURT MÉTRAGE SESSION 1

C’était une belle première session de courts métrages à laquelle on a assisté et qui a proposé des œuvres diverses utilisant aussi bien le support d’images en prises de vue réelles que celui de l’animation.

Unregistered de Sophia Banks, États-Unis, 2018
Dans un proche avenir, le gouvernement fédéral a décrété une loi qui limite les familles à un enfant par foyer en raison de la surpopulation.

Avis : Un bon court métrage de science-fiction traitant le problème de la surpopulation. De très belles images et effets spéciaux et un visuel du futur à la fois attractif et glaçant.

M52 de Yves Paradis, Allemagne, 2019
Et si vous faisiez un film d’animation improvisé en commençant seulement par le concept d’un personnage poussant un gros cube dans le désert... ?

Avis : Un court-métrage issu d’une expérimentation faite en 2017 se déroulant au fil de l’eau, sans scénario ni trame narrative. Le résultat est en effet de style intéressant, mais le manque d’histoire peut en rebuter certains.

Existence ? de Yoann Eeckeman, France, 2018
Écho 1, seul, guidé par radio, creuse la terre à la recherche de traces de vie humaine.

Avis : Un film présentant un homme faisant des recherches sur une terre semblant polluée. Si les images sont intéressantes, et le travail du son est particulièrement bien fait, la redondance des scènes montrées fait perdre de l’intérêt au sujet.

Perfectly Natural de Victore Alonso Berbe, États-Unis, 2018
N’hésitez pas à connecter votre bébé pendant que vous allez au travail. C’est parfaitement naturel.

Avis : Un très bon court métrage montrant une nouvelle forme d’éducation virtuelle permettant aux parents de travailler et d’avoir moins d’interaction avec leur progéniture. L’image finale et franchement glaçante.

Widdershins de Simon Biggs, Grande-Bretagne, 2018
La vie parfaitement automatisée d’un gentilhomme choyé est plongée dans le chaos lorsqu’il poursuit une femme à l’esprit libre, contre l’avis de son robot maître d’hôtel.

Avis : Un excellent film d’animation anglais utilisant à la fois le non-sens et la lutte contre la coercition pour montrer une quête d’amour particulière dans des décors impressionnants. Vraiment très drôle et imaginatif. Un petit coup de cœur.

Somnium de Mayed Al Qasimi, Grande-Bretagne, 2019
Joan Kepler est une postière intergalactique. Elle est au sommet de son art en tant que livreuse principale dans un secteur menacé par des technologies plus récentes et plus rapides.

Avis : Un bien intéressant court métrage montrant une existence semblant se transformer progressivement en véritable cauchemar. La très bonne comédienne apporte un vrai supplément d’âme à l’œuvre.

Snowflakes de Faye Jackson, Grande-Bretagne
Esther et Miriam sont expulsées de force du Royaume-Uni vers la Jamaïque à la suite de l’éclosion d’un virus mortel qui rend calme et ne tue que les Blancs.

Avis : Une très bonne allégorie sur les super pouvoirs et la vengeance à travers le destin de deux femmes se trouvant dans un centre de détention. Le travail visuel est vraiment superbe et très impressionnant.

INFECTION

De Flavio Pedota, Venezuela | Mexique, 2019, 95’

À Caracas, un homme sous l’influence d’un médicament appelé Krokodil est infecté par le virus de la rage et déclenche une épidémie qui transforme les êtres humains en créatures agressives et cannibales. Au milieu de la panique, le Dr. Adam Vargas, obsédé par la nécessité de sauver son fils de la contamination, s’embarque dans un voyage hostile à travers un Venezuela dévasté.

Avis : Infection est un film de zombies ne portant pas son nom, l’épidémie touchant des personnes et les transformant en infectés se précipitant vers leurs victimes non contaminées afin de les mordre, tuer et transformer. Si le début, relativement classique, est plutôt bien fait, rapidement d’énormes failles scénaristiques, des ellipses injustifiées et des comportements complètement aberrants font décrocher l’attention. Un certain nombre d’acteurs non-professionnels, un manque réel de moyens et un scénario devenant progressivement plutôt indigent le font tomber assez rapidement dans la catégorie du navet à éviter. C’est d’autant plus dommage qu’un sous-texte sociétal se dessine, notamment dans le générique de fin ou, sous couvert d’épidémie, les propos des différentes personnes s’exprimant sont clairement en opposition au pouvoir en place. En effet, le pays est tombé dans une grande pauvreté et une immense précarité, forçant des centaines de milliers de ses habitants à émigrer dans d’autres régions du monde pour pouvoir ne serait-ce que vivre et se nourrir. Néanmoins, l’existence même du film prouve que même dans des conditions extrêmement difficiles, la volonté humaine n’est pas prête de s’effacer.

LITTLE JOE

De Jessica Hausner, Autriche | Grande-Bretagne | Allemagne, 2019, 105’

Saviez-vous que les plantes réagissent aux bonnes ondes ? Alice, une phytogénéticienne, a mis au point une fleur qui en retour rendrait son propriétaire heureux et serein. Avant même les derniers tests, elle décide d’en offrir une à son fils Joe. Mais la plante, baptisée Little Joe, se révèle moins inoffensive qu’elle n’en a l’air...

Avis : Little Joe est un bon film français dont le scénario n’est pas sans rappeler une grande œuvre de science-fiction mondiale qui a déjà été déclinée en plusieurs films. À travers cette femme décidant d’utiliser des moyens non autorisés pour créer cette plante manipulatrice de sentiments, se dessine aussi le mythe du Prometheus moderne. Le personnage n’est d’ailleurs pas sans rappeler celui du docteur Frankenstein, dont l’existence se serait mêlée à la véritable vie de son autrice Mary Shelley. Les comédiens sont vraiment tous très bons et cette fleur magnifique fait clairement froid dans le dos. C’est vraiment une œuvre de genre réalisée et écrite par des femmes qui fait bien plaisir de voir. Le film sort d’ailleurs en salle le 13 novembre 2019. Vous pourrez en retrouver la critique complète prochainement sur le site.


THE ANTENNA

De Orçun Behram, Turquie, 2019, 125’

Mehmet, chargé de surveiller les appartements d’une cité en décrépitude, assiste au décès d’un technicien qui fait une chute vertigineuse alors qu’il est venu installer une antenne censée capter un nouveau programme. Rapidement, il découvre que la cause du décès pourrait être plus inattendue que l’on ne pourrait le penser.

Avis : The Antenna est un film vraiment très long et progressivement de plus en plus ennuyeux. Ces séquences qui traînent en longueur sont d’autant plus irritantes que le réalisateur Orçun Behram a une vraie maîtrise de la mise en scène et propose des plans parfois très beaux. Le comédien principal incarne le rôle plutôt fascinant d’un gardien d’immeuble sombrant de plus en plus dans un cauchemar éveillé. L’œuvre est une allégorie non déguisée d’un système autoritaire utilisant le biais de la télévision pour transformer ses habitants en moutons exécutants. Une démonstration sombrant vite dans l’horreur et allant jusqu’au bout de la manipulation en utilisant à la fois des émissions de télévision et une antenne posée sur le toit et de laquelle sort un liquide noir qui envahit progressivement l’immeuble, et la vie de ses occupants.

GALERIE PHOTOS DES TABLES RONDES

Utopiales 2019 : Jeudi 31 octobre


Crédit Photos Emmanuelle Tesseron et Isabelle Arnaud

© Mathieu Bablet


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