Utopiales 2019 : Le weekend

Date : 04 / 11 / 2019 à 10h15
Sources :

Unification


Ça y est ! Les Utopiales se sont achevés sur une nouvelle édition extrêmement agréable qui a d’ailleurs été victime de son succès, avec une journée de vendredi complètement saturée. D’ailleurs, ce sont 100 000 personnes qui se sont déplacées au festival durant les 4 jours qu’il a duré.

Le weekend a été l’occasion de voir les fin des compétitions des courts et des longs métrages, d’assister, pour les plus courageux à la nuit qui s’y déroulait entre le samedi et le dimanche, à aller écouter des tables rondes, faire des ateliers, voir des expositions et découvrir le palmarès que vous pouvez trouver ICI.

Le dimanche était consacré à l’animation japonaise et a permis d’écouter des tables rondes dédiées, de voir des animes et d’assister aux cosplay.

C’est donc avec un pincement de cœur que l’on quitte ce lieu qui apporte tellement de joie en étant certain que l’édition de l’année prochaine sera tout autant plaisante à découvrir et bénéficiera de nouvelles améliorations permettant d’en profiter au mieux.

Je tiens à vivement remercier les très nombreux bénévoles qui ont permis à ce que tout se déroule parfaitement, qui ont animé le pôle ludique, géré les foules, et aidé les personnes un peu perdues. La journée du vendredi n’a pas été facile pour eux et il faut les féliciter pour leur patience, leur générosité et leur résistance.

Merci à tous ceux qui permettent, année après année, d’assister au meilleur festival de science-fiction d’Europe mélangeant tous les médias et offrant une vitrine de luxe à la science et à la science-fiction.

À l’année prochaine !

Vous pouvez trouver ci-dessous un avis rapide sur les longs et courts métrages que j’ai visionné et en fin d’article un très beau portfolio d’Emmanuelle Tesseron sur les tables rondes de la journée.

IA

- SITE OFFICIEL

COURT MÉTRAGE SESSION 4

C’est une bonne session de court-métrage à laquelle on a pu assister. Ce qui permet de dire que la trentaine de films en compétition était cette année d’une bien belle qualité.

Apex de Stuart T. Birchall, États-Unis, 2018
La naissance d’une créature d’un nouveau genre.

Avis : Un beau court métrage expérimental présentant la genèse d’une curieuse créature sans vraiment de scénario, mais avec une scénographie envoûtante.

The Third Hand de Yonatan Weisberg, Grande-Bretagne, 2019
Ce soir, on se croirait dans la vie mondaine de cet employé de bureau. Mais ce soir est différent...

Avis : Un court amusant présentant un homme se retrouvant dans une étrange salle. Allant jusqu’au bout de son idée, le film a une véritable originalité.

Sevinç Vesaire de Kurtcebe Turgul, Turquie, 2018
Dans une agence gouvernementale indéterminée, un groupe de lexicographes travaille à l’éradication de tous les mots inutiles, choquants et potentiellement inacceptables par un vote unanime.

Avis : Un très bon cours qui n’est pas sans rappeler 1984 de George Orwell. À travers l’arrivée d’un nouvel employé dans un bureau s’occupant de déterminer s’il faut garder ou pas des mots, se dessine une société totalitaire qui fait vraiment froid dans le dos. Un coup de cœur.

Please Speak Continuously and Describe Your experienCes as They Come to You de Brandon Cronenberg, Canada, 2019
Une jeune femme teste un implant qui lui permet de revivre ses rêves.

Avis : Un court métrage de Brandon Cronenberg intéressant qui présente un visuel très travaillé. Une jeune femme se trouve dans un lieu où on lui demande de revivre ses rêves qui sont tous plus étranges les uns que les autres. Ceux-ci sont très bien mis en scène. Ainsi, e entre rêves-cauchemar et folie, le spectateur assiste à un étrange ballet d’images et de souvenirs qui restent longtemps en mémoire.

Storm de Will Kindrick, États-Unis, 2019
Et si bientôt la compatibilité des relations était déterminée par un algorithme avancé imposé par le gouvernement... ?

Avis : Un court très amusant montrant l’acharnement d’un homme à trouver la femme de sa vie à travers un programme qui ne l’y aide pas vraiment. Une très belle interprétation et un montage vraiment précis font passer un bon moment et beaucoup rire.

Diddie Wa Diddie de Joshua Erkman, États-Unis, 2018
Brian découvre une énorme masse gluante. Janet, tout juste séparée de Brian, pleure son père décédé. Le couple en crise sera à nouveau réuni autour de cette chose plus familière qu’il n’y paraît.

Avis : L’arrivée d’une étrange chose dans leur vie va-t-elle réussir à faire sortir un couple de la crise ? Le court a une façon caustique de répondre à cette question.

La mer des sargasses n°21/164 : « L’invention de la Mer » de Jean-Christophe Sanchez, France, 2019
La Mer des Sargasses est une série documentaire qui se polarise au long de 164 épisodes sur le mystère de l’existence et sur l’existence du mystère.

Avis : Un court expérimental composé de différentes images avec une voix off souvent inintelligible. Il faut avouer que son intérêt est non seulement limité, en dehors de l’exercice de style, mais que c’est réellement le plus faible de toute la compétition.

Slice of Life de Luka Hrgovic & Dino Julius, Croatie, 2019
Un minable trafiquant de drogue tente de changer de vie mais se retrouve à la merci du destin lorsqu’il croise la route d’un policier au programme bien précis.

Avis : Un bon court métrage permettant de se plonger dans un futur qui n’est pas si agréable que ça. Le compte à rebours liés aux tentatives du personnage principal d’améliorer son destin donne un vrai rythme à une histoire aux très beaux effets spéciaux.

THE ROOM

De Christian Volckman, France | Luxembourg | Belgique, 2019, 90’

Kate et Matt, un couple de trentenaires, emménagent dans une grande maison à la campagne. Lors des travaux, ils découvrent une pièce particulière qui semble exaucer leurs voeux. Mais ce qui semble un cadeau et une chance pourrait bien entraîner le couple dans une spirale cauchemardesque.

Avis : The room est un bon premier film français de Christian Volckman s’appuyant sur une idée bien originale. Un jeune couple emménage dans une maison isolée et y découvre une étrange chambre permettant d’exaucer tous leurs vœux. Mais ce pouvoir est accompagné de contraintes et la vie des jeunes gens va se compliquer de plus en plus à cause des choix qu’ils ont faits. La réalisation fait preuve d’une belle maîtrise et s’il y a quelques longueurs au milieu du long métrage, le final est particulièrement réussi. Sans compter que le film propose une réflexion intéressante sur l’envie et le désir et la façon dont ces derniers peuvent influer sur sa propre existence. Quelques séquences sont très intéressantes et l’œuvre se laisse regarder avec plaisir. Cette réalisation marque, sans nul doute, les débuts d’un jeune homme prometteur dont il va falloir surveiller la carrière avec attention. Les Films du Poisson, qui sont co-producteurs du film, le sortira prochainement en salle.

WEATHERING WITH YOU

De Makoto Shinkai, Japon, 2019, 114’

Jeune lycéen, Hodaka fuit son île pour rejoindre Tokyo. Sans argent ni emploi, il tente de survivre dans la jungle urbaine et trouve un poste dans une revue dédiée au paranormal. Un phénomène météorologique extrême touche alors le Japon, exposé à de constantes pluies. Hodaka est dépêché pour enquêter sur l’existence de prêtresses du temps. Peu convaincu par cette légende, il change soudainement d’avis lorsqu’il croise la jeune Hina...

Avis : Weathering With You est la nouvelle pépite du cinéma d’animation japonais que vient de livrer un Makoto Shinkai qui montre qu’il a réellement de grandes idées pour changer l’animation et y apporter une bouffée d’air frais. Différent, mais tout aussi réussi et passionnant que son précédent long métrage, Your Name, le réalisateur propose un photo réalisme absolument éblouissant et montre la ville de Tokyo telle que l’on ne l’a jamais vu. Avec cette magnifique histoire d’amour sur fond de catastrophe climatisme, de belles valeurs humaines se dessinent. On prend donc un immense plaisir à suivre des jeunes gens qui vont se créer une nouvelle famille et essayer de se créer l’avenir qu’ils souhaitent avoir. Un véritable bijou, tant visuel qu’émotionnel.
Le film a été choisi par le Japon pour représenter le pays à l’oscar du meilleur film étranger. Un deuxième choix d’anime après Le voyage de Chihiro d’Hayao Miyazaki qui était reparti avec la statuette en son temps. L’œuvre est un immense succès, mérité, au pays du soleil levant et sortira en France le 8 janvier 2020.

LE VOLEUR D’ARC-EN-CIEL (Director’s cut)

De Alejandro Jodorowsky, Grande-Bretagne, 1990/2010, 77’

Contraint à fuir sa famille qui en veut à son héritage, un prince s’enfuit et trouve refuge dans les égouts après la mort d’un parent, l’excentrique milliardaire Rudolf Von Tannen. Dans les tréfonds du monde, il va faire la connaissance de Dima, un truand sans envergure mais attachant.

Avis : Le voleur d’arc-en-ciel est un bon film de Alejandro Jodorowsky qui a dû attendre le décès du producteur et de sa femme, pour laquelle il avait financé cette histoire, afin de pouvoir enfin le monter tel qu’il le souhaitait. Cette nouvelle version est donc visiblement très différente, ne mettant notamment plus en avant la femme du producteur, et permet de retrouver des stars de l’époque : Peter O’Toole, Omar Sharif et Christopher Lee. Il s’agit d’un long métrage bénéficiant à l’époque d’un gros budget et la seule œuvre de commande du cinéaste. Malgré d’énormes contraintes, il y a néanmoins insufflé tout ce qui fait le charme de ses autres films et entre la maestria de sa mise en scène, les personnages parfois atypiques que l’on y croise et son propos mâtiné de poésie, on peut enfin découvrir le récit d’un riche héritier exilé dans des égouts, telle que la vision de Alejandro Jodorowsky en avait. Les effets spéciaux impressionnants et l’interprétation impeccable en font un long métrage qu’il est plaisant de découvrir 30 ans après sa sortie.

Vous pouvez trouver ci-dessous la vidéo de la présentation haute en couleur, et passionnante, du film par son réalisateur Alejandro Jodorowsky.


NUIT CINÉMA

Blood Machines de Seth Ickerman, France, 2019, — 50’

Deux chasseurs de l’espace ont pour mission de traquer une machine qu’ils finissent par abattre. Mais bizarrement, la machine semble vivante. Après une attaque, ils se lancent à sa poursuite.

Avis : Blood machines est un excellent moyen métrage français de Seth Ickermann proposant un visuel absolument magnifique et un travail sur les effets spéciaux remarquable. On y découvre un vaisseau envoyé pour détruire un autre aéronef qui est occupé par une entité extraterrestre. Cette traque va entraîner les humains dans un lieu particulièrement étonnant. L’histoire permet la création d’un univers visuel d’une grande richesse qui propose des séquences plus belles les unes que les autres et fait preuve d’une grande inventivité. Le spectateur se retrouve devant une grande œuvre de science-fiction qui s’achève sur un final en apothéose dont les images restent longtemps en mémoire. Le long métrage permet d’apprécier un travail d’une grande qualité qui est issue du labeur et de la passion de ceux qui ont travaillé dessus. Car le film a été très peu subventionné et beaucoup de ceux qui y ont œuvré y ont vraiment mis de leur personne, de leur temps et n’ont pas beaucoup été payé pour y participer. C’est un grand plaisir que de voir le produit obtenu, surtout lorsque l’on peut s’y immerger sur grand écran.

Vous pouvez trouver ci-dessous la vidéo de présentation du film par son réalisateur Seth Ickerman suivi de la session de question réponse entre l’équipe du film et le public.


Cobra Space Adventure d’Osamu Dezaki, Japon, 1982, 96’

Au fin fond de l’univers, alors que des gouvernements corrompus opèrent pour le compte de syndicats du crime, la Fédération de la justice des galaxies unies met à prix la tête des criminels les plus endurcis.
Supposé mort depuis deux ans, Cobra, un pirate insaisissable dont le bras gauche cache un incroyable psycho-pistolet, décide de revenir à l’action. Cette décision le met en conflit direct avec la Guilde galactique, une organisation criminelle menée par Lord Nekron. Cobra devra utiliser toutes ses ressources et toute son habileté pour délivrer les deux soeurs de la magnifique June, une chasseuse de primes, et sauver la planète Myras. Mais Nekron n’est jamais bien loin derrière notre héros...

Avis : S’il est toujours aussi plaisant de (re)voir Cobra Space Adventure avec son animation sympathique et colorée et son personnage attachant, il faut avouer que le scénario a en partie mal vieilli. De plus, le choix de le passer en version française pour bénéficier d’une bande originale occidentale ne m’a pas convaincue malgré le très bon doublage du personnage principal et quelques morceaux de musique agréables. Je continue de préférer la version originale.

Les aventures de Buckaroo Banzaï à travers la 8e dimension de W.D Richter, États-Unis, 1984, 103’

À la fois star du rock, neurochirurgien, spécialiste des arts martiaux et de la physique des particules, Buckaroo Banzaï part combattre des créatures venues d’une autre dimension.

Avis : Les années 80 ont été riches en production vraiment bizarre dont ce Les aventures de Buckaroo Banzaï à travers la 8e dimension étonnant sur lequel misaient tellement les producteurs qu’une suite était envisagée. Cette histoire de science-fiction décalée continue d’amuser avec ses personnages invraisemblables, son scénario incroyable et ses effets visuels toujours spectaculaires. L’interprétation est sympathique et les amateurs pourront découvrir un casting étonnant portant des costumes qui le sont tous autant. C’est donc un spectacle à la fois divertissant et improbable que l’on peut voir.

CHESLEY BONESTELL : UN PINCEAU D’AVENIR

De Douglass M. Stewart, Jr, Etats-Unis, 2018, 95’

Chesley Bonestell était un architecte et peintre de génie qui a travaillé sur la conception du Golden Gate Bridge de San Francisco ou du Chrysler Building de Manhattan avant de réaliser des Matte Paintings sur des films célèbres comme Citizen Kane, La guerre des mondes ou Destination…
lune !. Il a inspiré les visions de l’avenir de Wernher von Braun ou de Stanley Kubrick et ses peintures hypnotisantes de planètes et de systèmes stellaires ont contribué à inspirer le programme spatial étasunien. Pourquoi personne ne sait qui il est aujourd’hui alors que Les amateurs d’astronomie et de science-fiction ont forcément vu quelques-unes de ces illustrations au cinéma, dans des livres ou des magazines ?

Avis : Chesley Bonestell : Un pinceau d’avenir est un excellent documentaire revenant sur la carrière incroyable et l’imagination fascinante de Chesley Bonestell qui a inspiré tant d’hommes et de femmes à aller dans l’espace. Rien ne prédestinait cet artiste issu d’une famille bourgeoise aisée à se pencher sur les planètes et l’espace, d’autant que c’est après une carrière prolifique, et réussie, dans l’architecture que l’artiste se met à ce style de dessin à la cinquantaine. On découvre ainsi la vie incroyable d’un grand homme qui a produit des peintures ultra-réalistes des lieux où l’homme n’a jamais été et qui se sont souvent révélés être d’une grande précision et fidèles à la réalité lorsque que la science a permis d’y accéder, tels les sols de Mars. Le documentaire donne la parole à de nombreuses personnes et présente une multitude d’œuvres toutes plus belles es uns que les autres créées par un homme qui a aussi participé aux décors de films de science-fiction. Le long métrage est passionnant et superbe et rend un formidable hommage à un pionnier de l’image spatiale dont le nom tombe, malheureusement, un peu dans l’oubli.

THE RELATIVE WORLDS

De Yuhei Sakuragi, Japon, 2018, 93’

Shin est un lycéen ordinaire vivant à Tokyo. Il rencontre un garçon nommé Jin, son double parfait, qui prétend venir d’un autre monde.
Selon Jin, un monde parallèle existe, où règne la princesse tyrannique, Kotoko. Jin serait en mission à Tokyo pour tuer le double de Kotoko, qui se trouve être la meilleure amie de Shin, Kotori.

Avis : The Relative Worlds est un très bon dessin animé présentant deux mondes dans lesquels la mort de l’une des personnes entraîne celle de son double. Avec deux doubles luttant pour mettre fin à la dictature du premier monde, aidés par des robots surpuissants, l’histoire présente de beaux morceaux de combats et fait réfléchir sur une société totalitaire. Seuls les choix d’animation m’ont un peu interpellé avec des personnages ayant toujours la tête bougeant un peu, même quand il n’y a pas de raison à cela. Néanmoins, l’anime est très beau, passionnant à suivre et émeut tout autant.

GALERIE PHOTOS DES TABLES RONDES

Samedi 2 novembre :

Utopiales 2019 : Samedi 2 novembre


Crédit Photos Emmanuelle Tesseron

Dimanche 3 novembre :

Utopiales 2019 : Dimanche 3 novembre


Crédit Photos Emmanuelle Tesseron

© Mathieu Bablet


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