The Rain : Review de la saison 2

Avec ses personnages aux prénoms français délicieusement désuets, la série de science-fiction post-apocalyptique danoise The Rain parvenait pourtant à faire sa place de le catalogue de Netflix en proposant une série de genre pas dénuée de défauts, mais suffisamment efficace pour qu’on ait envie de découvrir la suite une fois arrivé à la fin de la première saison.

Pour ma part, j’ai trouvé qu’il y avait, dans cette première saison, quand même beaucoup de situations prévisibles et que certains comportements des protagonistes allaient en dépit du bon sens (j’y reviendrai). Vous me direz que c’est le genre qui veut sans doute cela et qu’il faut faire avec. En tout cas, même si l’ensemble se laissait suivre avec un certain plaisir, lorsqu’un dilemme quasi-identique à celui du jeu vidéo The Last of Us fini par clore la série, on a évidemment envie de découvrir la suite pour voir comment les choses vont évoluer.

Alors que la première saison naviguait du côté des épopées post-apocalyptique avec la découverte d’environnements divers et variés comme dans les débuts de The Walking Dead, cette saison lorgne davantage du côté du huis-clos horrifique en se déroulant essentiellement dans un gigantesque laboratoire de recherche, un peu comme dans la très recommendable première saison de la série Helix de Syfy. De nouveaux protagonistes se rajoutent à ceux que nous avons connus dans la première saison avec des objectifs qui restent pour la plupart encore bien mystérieux quand on arrive à la fin de la saison.

Les protagonistes sont davantage séparés tout au long de cette saison et chacun d’entre eux va devoir découvrir sa place dans le groupe pour survivre et éventuellement mettre un terme à cette inéluctable fin du monde. Sans surprises, la gestion du cas Rasmus par ses camarades, va être au cœur de l’intrigue. On découvrait à l’issue de la saison 1 que ce dernier était porteur du virus et qu’il pouvait contaminer tout ceux qui le touchaient.Toujours en pleine crise existentielle, l’adolescent va devenir de plus en plus tourmenté par ce qu’il est en train de devenir. Tout au long de cette saison, nous allons le voir naviguer entre apitoiement, colère, et rébellion à cause du virus en lui qu’il ne comprend pas.

Le virus qui, il faut le rappeler, a commencé par se transmettre par la pluie, évolue en commençant à laisser des traces visibles dans l’environnement. La série prend rapidement un virage plus prononcée vers la science-fiction en mettant en scène un virus schizophrène voulant rentrer en symbiose avec ses hôtes, tout en voulant agir de manière plus autonome pour se défendre jusqu’à provoquer de terribles catastrophes.

D’ailleurs, les séquences mettant en scène " les attaques " du virus sont visuellement impressionnantes et pourraient même laisser une trace indélébile dans la culture populaire en devenant cultes. Cela fait très longtemps que je n’avais pas vu des effets spéciaux utilisés de manière si belle manière pour un rendu au service de l’histoire proche de la perfection.

Les scénaristes doivent être de grands romantiques, car à l’image de la première saison, ce sont avant tout les atermoiements amoureux qui amènent les protagonistes à prendre de bonnes ou de mauvaises décisions. Cela permet sur le long terme de rendre les personnages plus humains, donc attachants, mais personnellement, je trouve que ce genre de parti-pris les amène, comme je l’ai dit précédemment, beaucoup trop souvent à agir en dépit du bon sens.

Ceci étant dit, cette sensibilité des scénaristes leur ont permis de développer pour cette saison une romance fascinante tout en frustration sexuelle, où Eros et Thanatos se conjuguent pour une issue forcément fatale.

La saison ne comportant que six épisodes, je n’ai pas eu l’impression de m’ennuyer un seul instant, même si j’ai été particulièrement frustré de voir nos héros faire autant de surplace. Les deux ultimes révélations sont heureusement là pour rabattre les cartes de la prochaine saison et donner follement envie de découvrir la suite pour le meilleur... Ou peut-être le pire si le script n’est pas à la hauteur des ambitions affichées !

 Episodes : 2.01 à 2.06
 Date de première diffusion : 17/05/2019 (Netflix)
 Réalisateur : Kenneth Kainz
 Scénariste : Jannik Tai Mosholt - Rune Schjøtt - Julie budtz sørensen - Rune Schjøtt - Simon Oded Weil

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