Survivre : Review de la mini-série

Date : 07 / 05 / 2019 à 08h30
Sources :

Unification


Lorsqu’on évoque le survivalisme, on imagine tout de suite les États-Unis, et ses dizaines de milliers de pratiquants, ce qui donne d’ailleurs de l’inspiration à certains longs métrages. Mais cette tendance s’est globalisée et est devenue parfois une véritable façon de vivre et une philosophie.

La très bonne série documentaire Survivre d’Alexandre Pierrin donne la parole à différents survivalistes français, un milieu généralement très masculin, ce qui permet d’appréhender au mieux ce qui les pousse vers cette mouvance et de comprendre les différentes techniques qui existent.

Il est aussi très intéressant de découvrir les différences qu’il y a par rapport à ce que l’on voit dans des documentaires ou des reportages sur cette activité, notamment aux États-Unis. Surtout, bien sûr, en ce qui concerne les armes à feu, celles-ci étant très réglementées en France, et finalement peu utilisées par les survivalistes même.

Les cinq épisodes de la mini-série sont passionnants à découvrir, d’autant que la voix off permet de comprendre les fils rouges de chacun des épisodes. Ces derniers sont d’ailleurs agrémentés de dessins plaqués sur les images qui montrent visuellement des éléments qui ne sont pas présents lors du tournage, mais évoqués par les uns et les autres.

Le premier épisode, Quand on voit ce qui se passe, donne la parole à trois survivalistes considérant qu’une certaine fin de notre société risque d’arriver plus tôt que prévue. Le choix des protagonistes permet d’expliquer trois méthodes différentes de survie.

On y découvre Bernard qui présente son sac d’évacuation lui permettant de quitter rapidement son domicile avec de quoi survivre pendant 72 heures. Yoann à lui fait le choix de créer une base autonome durable, B.A.D., dans l’environnement de sa maison et d’utiliser l’aquaponie, une technique qui permet, en boucle fermée, de faire croître des poissons et des végétaux, grâce à des bactéries créant un milieu permettant à ceux-ci de proliférer. Et on finit sur Catherine et Pierre et leur bunker hyper protégé leur permettant d’attendre à l’abri pendant plusieurs mois que la catastrophe extérieure se calme. Les discours sont intéressants, et les images du documentaire sont agrémentées de séquences dessinées et animées qui permettent de mettre en place des éléments qui ne sont pas encore existants. Il est vraiment étonnant de découvrir que le ministère de l’Intérieur recommande à tous les citoyens français d’avoir un sac à leur côté leur permettant d’être autonome pendant trois jours.

On rencontre trois nouvelles personnes dans le deuxième épisode, Une forme de carapace. Ces derniers laissent s’esquisser un besoin de se tourner vers le survivalisme suite à un traumatisme subi. On découvre ainsi Alexis qui pratique le bushcraft et passe 25 % de son temps en forêt à y survivre seul, préférant envisager la survie en pleine nature. Freddy, lui a investi dans une forteresse qu’il a reconvertie en espace lui permettant d’avoir de l’autonomie grâce à la permaculture. Quant à Philippe, il empile des stocks et se créer une importante réserve alimentaire qui lui permet à lui, et à sa famille, de survivre pendant des années en cas de manque. Ces trois nouveaux portraits esquissent une vision du survivalisme qui met à l’honneur l’autonomie et l’indépendance d’individus qui veulent continuer à vivre alors que tout peut s’écouler autour.

Le troisième épisode Dans le supermarché de la catastrophe, se penche sur la première édition européenne du salon du survivalisme qui a eu lieu en 2018. On y suit tout d’abord Alexis qui est aussi un youtubeur, a 10 000 abonnés et teste régulièrement du matériel que lui envoient des partenaires. On peut aussi y découvrir des stages de survie qui sont proposés, car l’activité devient pratiquement un loisir. On rencontre enfin un écrivain suisse, Piero Sa Giorgio qui est l’auteur de l’ouvrage, entre autres, Survivre à l’effondrement économique. Un homme charismatique aux ouvrages vendus à des dizaines de milliers d’exemplaires et qui a fait du survivalisme son fond de commerce. La société de consommation s’invite donc au cœur d’une activité en grande partie solitaire et prend au sérieux nombre de personnes étant prête à mettre beaucoup d’argent pour se sentir indépendantes et en sécurité.

Le quatrième épisode, Si jamais ça dégénère se pose la question de la défense. On y rencontre Bernard qui a fait l’acquisition de plusieurs armes à feu et éprouve un sentiment de sécurité en leur présence. En retrouve Alexis, qui lui privilégie les bases de la défense et du corps-à-corps, ainsi que l’utilisation d’éléments naturels pour les détourner en tant qu’armes de combat. Quant à Freddy, sa forteresse est immense, et il a une maîtrise parfaite de son environnement. Ces trois volets décrivent le tableau des différentes réflexions que se posent certains sur leur défense et leur bien-être. Et montre que survivalisme ne rime pas forcément avec égoïsme et renfermement sur soi.

Le dernier épisode, Tenir indéfiniment, s’exprime sur la communication et la constitution d’un clan. La création d’un réseau cibiste hors réseaux, ou la formation d’un groupe de survivalistes d’une dizaine de personnes qui permet d’avoir accès à de la formation et à différentes ressources autres que celles que l’on possède, permettent d’aller de l’avant et de résoudre ses problèmes à plusieurs. On retrouve Philippe, Alexis et Bernard qui montrent comment ils se sont organisés et à quoi la vie de demain, selon eux, pourrait ressembler. Un épisode montrant comment une petite communauté locale se fédère autour du survivalime, alors que sur le réseau français traitant du sujet, 8 500 survivalistes sont inscrits.

Survivre est une très bonne série documentaire qui présente de façon respectueuse différents individus et évoque les différentes techniques du survivalisme. Si, tout comme le réalisateur Alexandre Pierrin, et sa petite voix qui ponctue les épisodes de ses commentaires, je reste modérément convaincue par une telle activité, j’espère néanmoins que dans l’avenir, ils n’aient pas raison et que notre société ne s’effondre pas à un tel point que le survivalisme soit la meilleure porte de secours pour se sortir du chaos ambiant.

La série n’est pas vraiment pro-survivalisme, mais elle brosse très bien le portrait de différents individus et montre qu’ils sont parfaitement sains d’esprit et normaux et méritent un véritable respect au vu de l’énergie, et de l’ingéniosité, qu’ils déploient pour assurer, pour eux et leurs proches, une certaine sécurité dans une France qui pourrait mal tourner.

Surprenant et instructif.

Survivre est une série documentaire en 5 épisodes de 15 minutes, réalisée par Alexandre Pierrin, produite par Rémy Reboullet pour Bridges.
La série est disponible à partir du 05 mai 2019 sur la plateforme Slash (un épisode par semaine) et en intégral sur le site france.tv.

ÉPISODE

- Episode : 1.01, 1.02, 1.03, 1.04, 1.05
- Titre : Quand on voit ce qui se passe, Une forme de carapace, Dans le supermarché de la catastrophe, Si jamais ça dégénère, Tenir indéfiniment
- Date de première diffusion : 30 avril 2019 (France TV)
- Réalisateur : Alexandre Pierrin
- Scénariste : Alexandre Pierrin
- Production : Rémy Reboullet pour Bridges

RÉSUMÉ

Le survivalisme en France est un phénomène encore peu connu est pourtant, pour de plus en plus de Français, un mode de vie nécessaire pour se préparer à une catastrophe qui leur semble inéluctable.

Composée de 5 épisodes de 15 minutes, Survivre propose une immersion totale dans le quotidien de ces hommes et femmes dans leur entraînement à la survie.


Les illustrations des articles sont Copyright © de leurs ayants droits. Tous droits réservés.



 Charte des commentaires 


Chucky : Critique 3.06 Panic Room
Scoop : La critique du film Netflix
Knok : La critique de la série sur 13ème Rue
Chucky : Critique 3.05 Death Becomes Her
Mademoiselle Holmes : La critique des premiers épisodes de la (...)
Netflix - Bandes annonces : 25 avril 2024
Unif’ TV : La fin de la série Il était une fois (...)
Star Trek Adventures : Le kit de démarrage gratuit pour la (...)
Star Trek - Discovery : Sonequa Martin-Green entre passé et (...)
Mon Oni à moi : La bande annonce du film d’un ancien du (...)
Cluedo : Un remake du grand classique du policier maintenant (...)
Priscilla, folle du désert : La suite qu’il nous fallait va (...)
One Punch Man : De nouveaux scénaristes pour mettre les poings (...)
Un jeune chaman : La critique
Notre monde : La critique