Mike : La review de la saison 1

Une série portée par Max Boublil, voilà qui a de quoi intriguer. Le trublion, tantôt comédien seul-en-scène, tantôt chanteur parodique, tantôt acteur, a un parcours atypique fait de haut et de bas. Mais cette fois-ci, voici son projet sur lequel il est co-auteur et acteur principal. Une bonne occasion de voir s’il est capable de créer une œuvre de divertissement pleine.

Mike raconte l’histoire d’une ancienne gloire éphémère du début des années 2000. Il n’a connu le succès qu’à travers un tube. On le suit donc une quinzaine d’années plus tard après. Divorcé, mauvais père et incapable de produire de nouveau un succès, il se balade de contrat en contrat en clamant haut et fort qu’il reviendra sur le haut de l’affiche et qu’il réussira à récupérer sa femme.

Seulement plusieurs problèmes subsistent dans sa vie : il manque de sérieux dans tout ce qu’il fait, ne réalise jamais le bon choix, s’occupe très mal de sa fille alors que cette dernière est compréhensive et a totalement cerné son père, vit avec son manager qui est resté bloqué dans la années 80, sa femme va se marier avec une femme, il est volage, ses parents sont complètement barrés et il s’est brouillé avec le milieu de la musique !

On va donc suivre Mike dans ce gros micmac qu’est sa vie.
Mais déjà, réside ici le principal problème. La série nous donne l’impression que ses situations se suffisent à elle-même pour être drôle. A aucun moment on sent le scénario tenter de faire dans la finesse et essayer de jouer avec les codes et clichés pour les casser et nous surprendre. Il y a bien des moments réellement drôles, mais aucun mémorable.

Le vrai problème, Mike est un idiot capable en plus d’être méchant. Tout n’est que bienveillance autour de lui : sa fille, son manager, même son ex-femme, mais lui ne prend jamais la bonne décision. Et c’est tout de même difficile de trouver une quelconque forme d’empathie ou même de sentir de la sincérité dans le personnage si l’on sait par avance qu’il enpruntera la plus mauvaise voie possible. A chaque nouvelle désillusion, il la mérite. Mais cela vient sûrement d’un problème de jeu global.

Entre absences d’acting et cabotinage, voilà comment on pourrait résumer les acteurs dans cette série. Les rôles principaux ne font ressentir aucune émotion et beaucoup de dialogues sonnent juste faux. Max Boublil ressemble à un mec banal paumé à qui on ne donnerait pas une huitième chance, Gwendolyne Gourvennec a l’air de s’ennuyer et ne comprend pas vraiment le rôle précis, en tant que protagoniste, de Frédéric Hazan.
En revanche, le reste du casting possède quelques noms ronflants, mais qui ne sont que des caricatures d’eux-mêmes : Richard Berry fait Berry, Bruno Lochet fait du Lochet, etc.

Mais sous ces critiques certes brutes, on ne peut pas enlever à la série une envie d’originalité dans le paysage des séries françaises. On voit les références à un certain humour potache des années 80/90. On sent une volonté de montrer comment, lorsque le vent est contraire pour un artiste musical, les portes se ferment beaucoup plus facilement qu’elle ne s’ouvre.
Pour une fois, on peut souligner un traitement juste de l’adolescence, portée par l’excellente Liona Bordonaro.

Mike n’est pas un gâchis, mais presque. On soulignera la volonté de se démarquer, mais le manque de cohérence globale éteins notre enthousiasme à petit feu.

 Episode : 1.01 à 1.12
 Date de première diffusion : 24 janvier 2019 (OCS)
 Réalisateur : Frédéric Hazan
 Scénariste : Max Boublil et Frédéric Hazan