Rêver sous le capitalisme : La critique

Date : 04 / 12 / 2018 à 09h30
Sources :

Unification


Il y a des expériences étonnantes.
Rêver sous le capitalisme en est une.
Et comment !

Le surprenant défi de Sophie Bruneau est de nous faire "entrer dans la tête des gens". De ces personnes dont le mal-être est signifiant d’un réel problème de souffrance au travail dans nos sociétés dites "du progrès".

Un paradoxe de fond que la réalisatrice a décidé de mettre en forme de façon tout aussi paradoxale.

"Le pouvoir du cinéma , en effet c’est de montrer des images animées... Or, dans ce film Sophie Bruneau ne met pas en images les rêves qui lui ont été rapporté. " explique Christophe Desjours, psychiatre, spécialiste en psychodynamique du travail. "Elle respecte au contraire la caractéristique fondamentale du rêve : c’est qu’un rêve ne peut pas se montrer..."

Il faut alors au spectateur faire l’effort de visualiser lui-même, les mots qu’il entend, prononcés par des êtres tourmentés, qui livrent leur intimité sur un ton parfois monocorde, à faire frémir.

On assiste à une psychanalyse publique dont l’effet sera pour l’un ou pour l’autre certainement différent. A chacun de ressentir et ressortir de cette expérience ce qu’il voudra.

Je ne saurai pour ma part encore décider de ce que j’en ferai, à l’heure qu’il est.
Reste à donner mon avis sur les images que je vois, très bien filmées. Des choix de décors intéressants et symboliques. Des plans "interviews" sobres et sans complaisance. A la limite de l’austérité qui laisse planer comme un malaise, comme pour mieux nous faire partager la détresse des intervenants.

C’est comment dire ? Une expérience humaine. Intéressante, certes, mais pas pas des plus agréable. En dépit d’une fascination évidente.

Un film à regarder avec précaution. Quand on est soi-même assez en forme pour affronter ses propres problèmes, il me semble.
Qui recèle un intérêt évident pour les professionnels de l’analyse. Pour les curieux aussi sans doute. Qui donne à réfléchir sur notre société et les ravages d’une politique au travail déroutante et souvent dépourvue d’empathie.

Qu’on souhaiterait vu et entendu, bien compris, par les "décideurs de notre planète", dans l’espoir d’améliorer le sort de l’Humanité...

Inquiétant et saisissant.


SYNOPSIS


Douze personnes racontent puis interprètent le souvenir d’un rêve de travail. Ces âmes que l’on malmène décrivent, de façon poétique et politique, leur souffrance subjective au travail. Petit à petit, les rêveurs et leurs rêves font le portrait d’un monde dominé par le capitalisme néolibéral.

BANDE ANNONCE


FICHE TECHNIQUE


- Durée du film : 1 h 03
- Titre original : Rêver sous le capitalisme
- Date de sortie : 12 décembre 2018
- Réalisateur, Scénariste : Sophie Bruneau
- Interprètes : anonymes
- Photographie : Johan Legraie, Hichame Alaouié, Pierre Choqueux, Maxime Fuhrer
- Montage : Philippe Boucq, Valène Leroy
- Son : Ludovic Van Pachterbeke, Corinne Dubien, Marc-Antoine Roudil, Sophie Bruneau, Fabrice Osinski
- Mixage : Aline Gavroy
- Bruitage : Philippe Van Leer
- Producteurs : alter ego films, Michigan Films
- Distributeur : alter ego films

LIENS


- SITE OFFICIEL
- ALLOCINÉ
- IMDB

PORTFOLIO

Rêver sous le capitalisme



Les illustrations des articles sont Copyright © de leurs ayants droits. Tous droits réservés.



 Charte des commentaires 


Resilient Man : La critique
Spy x Family Code - White : La critique
Le Jour où j’ai rencontré ma mère : La critique
Hopeless : La critique
Riddle of Fire : La critique
Unif’ TV : Visionnez l’épisode 1 de The Walking Dead (...)
Superman : Pruitt Taylor Vince dans un rôle clé
Transformers - Le Commencement : Une bande annonce unique en son (...)
Le problème à 3 corps : Une saison 2 synonyme de défis
Star Trek - Strange New Worlds : Un Scotty authentique dans la (...)
Naked Gun : Paramount se paye Pamela Anderson pour son reboot (...)
Jurassic World : Jonathan Bailey pour le film de Gareth (...)
Stakehorse : Justin Lin pour un projet policier pour (...)
Cowboy Bebop : La critique du Jeu de Rôle
Jeux Vidéos - Bandes Annonces : 18 avril 2024