Utopiales 2018 : Le jeudi 1er novembre

Cette deuxième journée aux Utopiales 2018 laisse une belle part aux courts métrages qui sont dans le festival très sollicités. Ainsi, les deux séances dans la salle principale de 800 places ont affiché complet et on dû refuser du monde. Alors que chacune de séances est projetée à nouveau un autre jour.

Cela fait vraiment plaisir de voir un tel engouement, d’autant que de nombreux films présentés étaient bien sympathiques à découvrir.

Vous pouvez trouver ci-dessous un avis rapide sur les longs et courts métrages que j’ai visionné et en fin d’article un très beau portfolio d’Emmanuelle Tesseron sur les tables rondes de la journée.

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C’était une très session de court métrage plutôt moyenne à laquelle on a pu assister. Les films présentés étaient hétérogènes et certains avaient des défauts qui les empêchaient d’être très bons, mais les laissaient regarder avec un certain plaisir.
Thalamos de Scott Robson & Andrew Jaksch - Australie - 2017 - 23’
Après une mission réussie dans le ZRS, une station de recherche en orbite autour de Mars, le commandant Charlie Shaw se retrouve seul sur la planète rouge.

Avis : un film bien réalisé et parlant de la folie dans l’espace à travers une mission sur mars. Le personnage est convaincant et la reconstitution de la mission crédible, mais le scénario s’égare un peu sur la fin. Dommage.

A Cat’s Consciousness de Andrea Guizar - Pologne/Mexique - 2017 - 15’
À propos de la conscience d’un chat ou de son simulacre

Avis : un court métrage avec une animation sommaire présentant la conscience d’un chat virtuel. Curieux et surprenant.

Attack of the Cyber Octopuses de Nicola Piovesan - Estonie - 2017 - 20’
2079 , Berlin, tenue par des mégaentreprises. Une équipe de détectives enquête sur une nouvelle menace : une armée de cyber-pieuvres qui terrorisent le gouvernement.

Avis : un court amusant sur un détective privé enquêtant sur des cyber-pieuvres hackées. De beaux effets spéciaux et une histoire intéressante avec une mise en scène bien menée.

Bendito Machine VI de Jossie Malls Alvarez - France - 2018 - 14’
Une imbrication biotechnologique inévitable et énigmatique est imminente. Qu’est-ce qui peut mal tourner ?

Avis : un très bon court d’animation montrant une rencontre étonnante entre une entité extraterrestre, des êtres simiens et un robot alien. Les aventures de chacun jusqu’à leur rencontrent propose de très belles choses et sont d’une grande originalité

Mécanique de Collectif ESMA - France - 2017 - 6’10
Sur une île de débris contrôlée par une Grue tyrannique et son sbire le Caporal, une Pelleteuse et son ami Tractopelle vont construire un radeau et tenter de s’échapper.

Avis : un très bon court métrage d’animation racontant l’histoire d’une Pelleteuse voulant quitter son île de débris et rêvant de la ville en face. Très beau visuellement, vraiment touchant et superbement réalisé.

Contractor 014352 de Simon Ryninks - Grande-Bretagne - 2017 - 13’
Le monde réel et un monde imaginaire entrent en collision quand un agent de saisie esseulé plonge la main dans son écran d’ordinateur, à la recherché d’une connexion véritable.

Avis : un court intéressant sur un homme devant en renvoyer un autre et établissant une étrange connexion avec lui. Une belle mise en abîme de la déshumanisation de leur employé faite par des grandes entreprises.

Everything de David O’Reilly - États-Unis - 2017 - 10’
Chronique interactive de la vie racontée par des extraits sonores du grand philosophe britannique Alan Watts.

Avis : une mise en images des propos de philosophe Alan Watts qui est un peu longue et visuellement peu attractive.

De Hiroyasu Ishida - Japon - 2018 - 119’

Élève de CM1, Aoyama est un petit garçon sérieux qui travaille beaucoup pour devenir « quelqu’un de bien ». Chaque jour, il tient le compte des journées restantes pour atteindre l’âge adulte. Cette histoire commence alors qu’il lui reste exactement 3888 jours et se finira à 3748. Elle raconte l’aventure fantastique que va vivre Aoyama pendant ces 140 jours pour devenir un adulte admirable.

Avis : Penguin Highway est un très bon animé japonais adaptant un manga. On suit un jeune garçon fort intelligent qui va se retrouver en face de deux étranges problèmes. Le film est mâtiné de fantastique et propose dans ce domaine beaucoup d’originalité et un certain humour qui ne laisse personne indifférent. Les Manchots sont adorables et les personnages attachants. Il y a quelques longueurs qui ralentissent un peu le récit, mais ce dernier reste passionnant à découvrir. C’est vraiment une œuvre à voir sans hésiter.

De Arwen Cury - États-Unis, Canada - 2018 - 68’
Ce documentaire retrace la vie de l’autrice Ursula K. Le Guin, décédée en 2018 à l’âge de 88 ans, connue et reconnue pour ses romans de science-fiction et de fantasy. Pendant 10 ans, la caméra d’Arwen Curry a suivi l’autrice sur les chemins de sa vie et de sa création et tenté de répondre à la question : qui était Ursula K. Le Guin ?

Avis : Worlds of Ursula K. Le Guin est un documentaire formidable revenant sur la carrière de la grande autrice de science-fiction qui a non seulement marqué durablement ce milieu, mais a inspiré de nombreux auteurs actuels. Un travail remarquable dont les œuvres sont toujours d’une actualité incroyable. Et une grande dame à la pensée aiguisée qui nous a quitté en début d’année et que l’on prend grand plaisir à retrouver dans ce documentaire.

C’était une très session de court métrage assez décevante à laquelle on a pu assister et qui repasse dans le festival le vendredi 2 à 13h30.

The Cure de Mike Olenick - États-Unis - 2017 - 20’
Une maman pleure, des photos volent, des corps se heurtent à ce feuilleton qui dévoile les rêves de gens cherchant désespérément à guérir leurs craintes de la solitude.

Avis : un court métrage sur la famille et la mort qui réserve des surprises, mais est un peu inégal dans son traitement.

Emergency Stair de Mae-Hwa Park - Corée du sud - 2017 - 20’
Miseon éprouve des sensations étranges dans les escaliers de secours. Peu importe la façon dont vous montez, seul le 8e étage se répète à l’infini et vous ne trouvez pas la porte.

Avis : une étonnante allégorie de l’aliénation des personnes vis-à-vis de leur entreprise en Corée du Sud à travers un escalier sans fin qu’une stagiaire doit monter.

Cyborgy de Adam Zadlo - Pologne - 2018 - 8’
Dans une civilisation de robots, organisée et logique, un sentiment se fait sentir. C’est un bug, résultat d’un virus. Commence une lutte entre la logique informatique et les émotions.

Avis : un film d’animation présentant des micros machines commencent à éprouver des sentiments. Un court expérimental à l’histoire trop légère.

Voyager de Kjerstl Helen Rasmussen - Norvège - 2017 - 8’
Une étoile filante tombe sur l’île arctique de Svalbard et la voûte mondiale des semences reçoit un visiteur inattendu.

Avis : un curieux court métrage rappelant un peu The Thing version moins horrifique, avec d’étranges alien venant sur Terre suite à l’invitation lancée par la sonde Voyager.

Irony de Radheya Jegatheva - Australie - 2017 - 8’
Un film qui explore la relation entrel’homme et la technologie... raconté du point de vue d’un téléphone.

Avis : un très bon court passant en revue la dépendance des humains aux réseaux sociaux et à la technologie Internet sur un beau texte parfaitement énoncé.

Information Superhighway de Mathew Nelson - États-Unis - 2018 - 11’
Un homme participe à une expérience visant à tester l’intelligence artificielle de voitures sans conducteur.

Avis : un court parlant de l’intelligence artificielle des voitures autonomes peu convaincant et intéressant.

Reruns de Rosto - France - 2018 - 14’
Tout est différent mais rien n’a changé. Un trip dans un labyrinthe englouti, fait de rêves et de souvenirs.

Avis : une vision entremêlée entre passé, présent et futur d’un jeune garçon. De belles images d’animation, mais une histoire un peu brouillonne.

L’établissement ESMA-CinéCréatis, vous propose une sélection de courts-métrages réalisés par ses étudiants en formation audiovisuelle pour CinéCréatis et en Cycle Professionnel Cinéma d’animation 3D pour l’ESMA.

C’était une session remarquable de court métrage choisis par ESMA à laquelle on a pu assister. Un beau condensé de court métrage montrant la variété de ces derniers et étant la preuve qu’un bon court est aussi passionnant et touchant qu’un long métrage. Mention spéciale pour les excellents 4 courts métrages d’animation du programme.

Jimbo de Collectif - CinéCréatis - France - 2015 - 10’31
De retour au pays, un clown découvre que toute joie est désormais proscrite. Embauché dans une école, il tente d’initier les enfants au rire.

Avis : un clown essaye de faire rire un village alors que les gens n’ont plus le droit de s’amuser. Amusant et faisant réfléchir sur une société totalitaire.

Achoo de Collectif - Esma - France - 2017 - 6’35
Dans une Chine ancestrale, un petit dragon enrhumé va devoir surmonter son incapacité à cracher du feu afin de participer au nouvel an.

Avis : un court métrage d’animation formidable présentant un petit dragon enrhumé essayant de cracher du feu. Très beau et drôle. À voir sans hésitation.

Sailor’s Delight de Collectif - Esma - France - 2017 - 5’54
Une sirène tente de séduire deux marins mais tout ne va pas se dérouler comme prévu…

Avis : un court métrage animé très drôle montrant 2 pêcheurs ne cédant pas à l’attrait d’une belle sirène. Des situations vraiment drôles et un final franchement surprenant.

Farewell de Collectif - Esma - France - 2016 - 7’18
Après la perte de son bébé avant terme, sa rencontre avec un oiseau dessiné va ouvrir à une jeune artiste inconsolable la voie de l’apaisement.

Avis : un superbe court métrage animé parlant de la perte d’un enfant d’une façon vraiment originale et délicate. Un magnifique film plein de poésie, de couleur et d’apaisement.

À l’Aube de Collectif - CinéCréatis - France - 2018 - 19’10
Alors qu’elle vient superviser le chantier de restauration d’une chapelle, Caroline, mère de famille à l’étroit dans sa vie, semble séduite par Garance, une jeune apprentie restauratrice de vitraux.

Avis : un court montrant l’alliance de deux femmes contre un homme violent et présentant l’espoir d’une vie meilleure.

Cœur de Chou de Collectif - CinéCréatis - France - 2017 - 15’18
Sur un petit marché de province, Michèle, une septuagénaire pétillante, se fait chiper un très beau chou par l’élégant chef étoilé Hubert Mercier. Une rencontre qu’elle n’est pas prête d’oublier.

Avis : un magnifique court métrage sur la maladie d’Alzheimer. Un vrai bijou à voir sans hésiter montrant une situation merveilleusement filmée et mise en scène. Un vrai coup de cœur.

Dernier Contact de Collectif - CinéCréatis - France - 2016 - 12’48
Passant la dernière épreuve pour devenir Juge Suprême, 26D-500, maillon fidèle d’une société futuriste aseptisée, va se découvrir une humanité.

Avis : la dernière épreuve d’une humaine formatée va la pousser à s’humaniser. Une surprenante démonstration des effets d’un embrigadement poussé.

La bataille pour les Deux-Alpes de Collectif - CinéCréatis - France - 2018 - 11’33
Le directeur vient d’annoncer que la classe de neige des CM2 est annulée. Simon et sa bande de copains intrépides mettent alors en action un plan qui prévoit l’assaut des bureaux de l’administration.

Avis : un court très drôle racontant le combat imaginatif d’élèves de CM2 pour aller en classe de neige malgré la décision du directeur de l’école.

Deuxième étoile après la Grande Ourse de Collectif - CinéCréatis - France - 2016 - 10’10
Dans l’antre de son atelier, une petite fille ingénieuse s’échine à construire... une fusée ! Objectif : les étoiles pour revoir sa maman décédée.

Avis : un très beau court métrage sur le deuil montrant une jeune fille voulant aller dans l’espace chercher sa mère disparue. Touchant et poétique.

Groovity de Collectif - Esma - France - 2017 - 6’35
Bobby, un jeune gardien de l’espace va enfin participer à une mission exceptionnelle. Ce héros maladroit va devoir affronter ses peurs pour éviter la catastrophe.

Avis : un court métrage animé très drôle sur un gardien de la galaxie gaffeur qui doit arrêter des météorites pouvant détruire la planète à sa charge. Coloré, amusant et imaginatif.

De Carl Strathie - Grande-Bretagne - 2018 - 92’

Lorsque l’astronaute Troy Holloway se réveille et se retrouve pris au piège à bord d’une nacelle d’évacuation dérivant vers le Soleil, il réalise la véritable terreur de sa situation. Avec l’épuisement rapide de l’oxygène et un taux de combustion de 90 minutes, le commandant Roberts dirige une équipe de secours pour sauver Holloway avant la fin du temps imparti.

Avis : Solis est un film intéressant sur un homme perdu dans l’espace et se dirigeant vers le soleil. L’acteur, qui est le seul personnage humain de l’histoire, en dehors de la voix du commandant du vaisseau de secours, est très convainquant. Le long métrage est bien réalisé et les décors sont très bien faits. Le récit réserve un véritable suspens qui traîne un peu trop en longueur sur la fin et est redondant. Néanmoins, l’œuvre est vraiment anxiogène et parle avec délicatesse de la mort et de l’abandon.

Crédit Photos Emmanuelle Tesseron et Isabelle Arnaud

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